Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23 octobre 2010

on est sérieux quand on a dix sept ans

bjarni.jpg 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ils ont bravé l’interdiction. Il est trois heures et quart du matin. Ils ont bravé toutes les interdictions en même temps, autant faire les choses vraiment. Ils sont assis sur le plan de travail de la cuisine collective. Ils y ont fait tenir une bougie de cire blanche qui dégouline. La flamme les éclaire par intermittence. Ils ont des visages d’enfants malgré les dix sept berges qu’ils défendent fièrement. Ils ont tous une clope au bec et s’apprêtent à engloutir le reste des desserts mal rangés. L’étage des filles, au troisième est séparé de celui des garçons, au quatrième. A partir d’une certaine heure il est interdit de descendre ou de monter. Mais c’est justement à partir de cette certaine heure qu’il est urgent, brûlant, de descendre et de monter. Dans les lits superposés là haut, ils ont joué la carte des oreillers qui donnent l’illusion des corps et il y a un puni, tiré au sort, qui est resté pour faire le guet. Hortense, Nico, Flore, Greg, Nadia, Philomène, Youssef, Jeremie, Noham. Ils sont sérieux. On est sérieux quand on a dix sept ans, non ? Ils ne le savent pas encore mais c’est leur dernière colonie de vacances. Dans trois jours lorsqu’ils seront sur le quai de la gare, que leurs parents les épieront de loin, ils pleureront toutes les larmes de leurs corps, parce qu’on est sérieux quand on a dix sept ans, non ? Pour l’instant Fred et Léa font l’inventaire des plus mauvaises blagues de la journée, Youssef regarde dans le vide à moins qu’il ne regarde Philomène. Noham cherche un tournevis pour démonter la hotte, pour voir. Nadia se souvient qu’elle n’a pas posté la carte postale pour son vieux père. C’est bête à dire mais ils sont super beaux. C’est fou comme ce genre d’images vous reste collé sur les parois du crâne. C’est fou comme elles vous paraissent appartenir à un autre monde, vingt cinq ans plus tard. Une rengaine dont on a perdu le refrain, une ritournelle sans rivage…

 

Commentaires

C'est marrant, vu leurs prénoms et leurs occupations, on dirait le Petit Nicolas, mais avec des filles et 10 ans de plus mais 50 ans après et beaucoup moins en fait. Quelle est sa copine ? Philomène ? ou Hortense ou Nadia ? et Noham vous démontera la hotte comme Clotaire ou Agnan l'auraient fait.

ça marche encore ? je crois pas, mais on devrait en parler à Larry.

Écrit par : PhilippeC | 24 octobre 2010

Oct. 24-2010
Nous sommes combien à savoir encore ce que fut un « polaroid » ? Et pourtant, le petit appareil révolutionna le monde de la photo. Désormais il était possible non seulement de revoir immédiatement l’image qu’avait captivée notre attention (ce qu’aujourd’hui est banal) mais aussi d’en faire cadeau au sujet photographié sens attendre, et partager son surir avec lui (ce qu’aujourd’hui est impossible). Quand je voyageais dans un monde qu’on n’aurait jamais du appeler « troisième » j’avais toujours un petit Polaroid avec moi. Il m’était indispensable pour me faire des complices parmi des gens qui n’avaient que rarement vu leur visage. Et c’est bien de cette même méthode que vous usez le matin pour vous faire des amis. Une scène que vous avez vécue ou une page que vous avez lue resurgit d’un coup à votre mémoire et, tout de suite, vous nous en faites cadeau dans un flash pour que nous puissions nous y reconnaître. Mais vos Polaroids sont aussi des instantanés de votre monde, que vos nouveaux amis silencieux utilisent pour vous y trouver et ainsi le découvrir. Et il est beau votre monde où cohabitent Sisyphe et Fitzgerald. Il est beau d’avoir les 26 ans que vous avez.
lvm

Écrit par : Lucio Margherita | 24 octobre 2010

C'est marrant mais sans avoir lu votre mail, j'ai consacré le Polaroïd de ce matin à une scène chérie du film Kids de Larry Clark. D'autres adolescents, sans l'effet mélange d'époques, même si certaines préoccupations restent les mêmes... Personnellement je n'ai jamais démonté de hotte, je sais pas ce que ça donne. et vous ?

Écrit par : mariemarie | 25 octobre 2010

Ce serait un joli Polaroid, qu'un personnage parcourant le monde, mal nommé tiers, et révélant les visages au gré des rencontres et des photographies. Sachez que vos mails sont un bonheur à lire et un encouragement de plus à se lever aussi tôt....
Je prends soin de ce monde, que vous découvrez pour une part à travers les textes de chaque jour. Et savoir que quelques oreilles attentives s'y promènent tranquille n'est pas une idée pour me déplaire :)

Écrit par : mariemarie | 25 octobre 2010

Qu'y a-t-il dans une hotte ? (air connu, mais probablement rien de plus qu'un filtre sale et gras)

Alllez, disons Rohmer plutôt que Larry, c'est trop triste sinon.

Écrit par : PhilippeC | 25 octobre 2010

Rohmer leur va très bien, allez disons Rohmer.... !!

Écrit par : mariemarie | 25 octobre 2010

Oct 28/2010
Vous pensiez à quoi ce matin Mariemarie? Voici une hypothèse :
« Anna arriva de bonne heure à la gare, dans le grand hall où se rendaient tout, son contraire et le vent des villes. Elle était toute droite plantée dans ses bottes de cuir, mais elle était bouleversée. Elle regardait, ou plutôt, écoutait le bruit métallique des petits chiffres et des petites lettres qui ne cessaient pas de tourner en livrant leur seul message obstiné: Train de 7h45 pour Moscou, annulé. Train de 8h22 pour Smolensk, annule. Et puis la voix du haut parleur : ˝ Suite à un mouvement social … ˝
˝ Zut, se dit Anna , ce ne sera donc pas pour aujourd’hui !˝
Elle tourna sur ses bottes de cuir ; quoi faire ? L’apothicaire lui vendrait-il des barbituriques à 7 heures du matin ? Le quincailler lui vendrait-il une corde ? Et puis… zut alors !!! Mais, c’était quoi cette subite agitation ? Seigneur ! c’était bien lui, Alexeï Kirillovich ; et il courrait le bras ouverte vers elle. ˝ Anouchka, Dieu soit loué, j’arrive à temps ! Mon amour, pardonne moi, nous allons nous marier là, de suite˝. Le temps de l’embrasser folle de joie et, de l’autre côté de la gare qui se terminait par un quai, elle vit Alexeï Alexandrovich arriver tout essoufflé. Seryoza courrait à son côté avec la petite Annie dans ses bras. ˝Ania, Anouchka, tout est pardonné, voila tes enfants. Oh qu’ils seront mieux avec toi, avec vous. Je pars me cloitrer à Novgorod. Soyez heureux ˝. Et, cela va sans dire, ils le furent tous. »
Me voila donc pris à votre jeu. Iconoclaste ? Oui, d’autant plus que je me moque de vous. Non, je n’oserais pas. Et de votre personnage non plus car, en rentrant chez elle, Anna pourra se réjouir pour nous tous en s’exclamant: ˝Voila une grève qui a bien servi à quelque chose. Une dont on ne pourra certainement pas dire un jour que le monde entier ne s’en sera pas aperçu˝.
Mes mails deviennent trop longs.
lvm

Écrit par : Lucio Margherita | 28 octobre 2010

Il faut que je vous donne droit de réponse aux Polaroïds à l'antenne le matin.... Que vous vous empariez des personnages, à votre sauce, leur inventer un passé un avenir un présent tout tarabiscoté ! disons que le forum est ouvert sur ce blog, à vos plumes ! Merci Lucio !

Écrit par : mariemarie | 29 octobre 2010

"Il faut que je vous donne droit de réponse aux Polaroïds à l'antenne le matin"

Surtout pas, bientôt il y aura foule ici, et on sera forcé de crier pour se faire entendre... Pour l'instant, c'est pas la peine, les autres dorment encore, laissons les.

(bonjour MarieMarie, bonjour Lucio, on est voisins proches, on peut presque se toucher, demain on ne pourra que se héler)

Écrit par : PhilippeC | 30 octobre 2010

vous avez raison Philippe. faisons comme ça. restons tranquille. ne vous inquiétez pas pour la foule, ça n'a jamais été mon truc.

Écrit par : mariemarie | 30 octobre 2010

pouvez vous me communiquer les réferences du livre?

Écrit par : guillaume | 04 novembre 2010

merci
votre voix
ça faisait tellement longtemps
ces petits bonheurs sont rares
encore merci

Écrit par : guillaume | 04 novembre 2010

merci à vous.....
les voix ça va pas loin sans oreilles.
il n'y a pas de livre. je veux dire ces textes ne sont extraits de rien d'autre que de ma tête, et alors il m'est très difficile de vous "communiquer les références".... ;)
mais vous pouvez revenir. je publie les polaroïds assez régulièrement.

mariemarie

Écrit par : mariemarie | 07 novembre 2010

Les commentaires sont fermés.