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26 octobre 2010

grappes de raisins noirs.

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C’est une histoire de brigands, dans le New-York des années quarante. Où les soirs fument, les gens fument, les rues fument. Aujourd’hui on enterre le boss. Sorte de patron d'une mafia quelconque, mort de vieillesse, après qui il va falloir tout réorganiser. Le pouvoir et l’amour.
Les types sont habillés de noir et portent des lunettes. Six d’entre eux soutiennent sur leurs épaules carrées le cercueil en bois brun et aux poignées dorées. Les femmes marchent plus loin, grappes de raisins noirs, plus belles les unes que les autres, les yeux fardés de sombre. Les dentelles se confondent au velours. Leurs cheveux sont remontés en chignon, rond dodu dans un filet cachés sous des capes de mousseline. Elles se regardent en coin. L’une fut l’amante, l’autre la mère, l’autre encore l’officielle, l’amour, la patronne. Le cimetière et les larmes expédiés,  tous se retrouvent dans un vieux bistrot et tous se remettent à fumer et à boire. Ils négocient la suite.
Les femmes, petites grappes sombres, demeurent mutiques et mystérieuses, elles se sont installées au fond, dos au miroir, qui reflète leur masse opaque. Les hommes occupent les tables centrales qu’ils ont regroupées pour un banquet macabre. Le partage d’héritage est déjà sur le tapis.
Le patron derrière le bar, semble sur le qui-vive. Il sait que sous les costards ajustés dorment d’un demi sommeil, les revolvers chargés. Il sait que demain au plus tard les affaires reprendront et que sans chef, les affaires seront sanglantes. Il voudrait que son café n’en soit pas le quartier général. Alors que le vieux Juke box balance du Fitzgerald, les femmes se lèvent une par une, et défilent sous le porche. Elles sont une partie de l’héritage et le savent. La tête haute, elles savent aussi que rien ne se fera sans elles.

 

Commentaires

"Les hommes occupent les tables centrales qu’ils ont regroupées pour un banquet macabre"

Des hommes dos à la porte ? jamais... c'est le b.a ba de tout apprenti mafioso. On met les femmes devant, au cas où (elles sont sacrées, enfin les mères surtout), c'est comme ça que les Sopranos sont encore les rois du Queens.

(*) Ils n'écouteraient probablement pas Fitzgerald, mais ça fait rien. Peut-être Nat King Cole ?

Écrit par : PhilippeC | 30 octobre 2010

ça y est je viens de comprendre... vous voudriez de la vraisemblance...... chez moi c'est raté !

Écrit par : mariemarie | 30 octobre 2010

Pas de la vraisemblance, de l'immersion... on veut être embedded dans le polaroïd, et pour ça il faut que l'accessoiriste soit impeccable.

(c'est vrai, tout est précisé, tout est détaillé, on voit très bien le tissu à rayures aux épaulettes trop marquées des costumes des seconds couteaux au visages grêlés, ils ne sont pas décrits mais c'est comme si on y était, et patatras, le détail qui casse la diégèse "soudain, il prit son IPhone et consulta ses mails")

Écrit par : PhilippeC | 30 octobre 2010

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