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28 avril 2012

oral paysage

ORAL PAYSAGE from mariericheux on Vimeo.

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je suis aimante sous la pluiegrasse

je crois en notre abri

dénouer les estomacs

IMG_4 comp.jpgIMG_1550.jpgIMG_0090.jpgmarie richeux,polaroid

 

 

 

 

 

 

 

normalement c’est interdit. c’est risqué près de l’eau. ce serait dommage de vous casser quelque chose. normalement le porte bagage est fait pour porter des bagages, un jour comme ça où vous devriez rentrer chez votre mère, lui rapporter son courrier, je sais pas un jour, il vous faudrait revenir des courses un peu chargé
mais le porte bagage n’est pas calibré pour qu’on y pose des fesses ou un cœur aussi rempli d’oxygène.
normalement à cette heure-ci de la nuit, on n’éclate pas de rire sans retenue le rire ça résonne et les voisins, juste au dessus du fleuve ça risquerait de leur faire une drôle d’impression autant d’amour projeté en l’air.
normalement passé un certain âge, on ne se prête à de pareilles courses
déjantées, les pavés sont glissants et on pourrait s’y blesser
et puis, je ne sais pas, faudrait voir ce qu’en dit la police, mais ce sourire, là, si large, envahissant, bientôt ça leur monterait derrière les oreilles, et ça chatouillerait le crâne, ce genre de sourire vous lui donnez un peu, il vous prend en entier, je ne sais pas vraiment si c’est légal

en résumé, une femme pédale près du fleuve, il 4h30 passés, sur le porte bagage à l’arrière, un homme a dénoué sa cravate ses souliers ses lacets d’estomac ils sont heureux ils rient comme on patauge dans l’écume, ils chantent parfois pour les mouettes qui siestent pas loin. si rien de cela n’est autorisé, faut tout changer.

27 avril 2012

deux fois

jacques dort sur mon épaule depuis une seconde, j’ai les muscles et les os qui crient déjà que cela ne pourra pas durer, et je sais, je sais que Jacques dort tous les kilomètres qui séparents nos arrêts. jacques a du sommeil en surcis, sorte de crédit qu’il a pris sur son dos. pas dormir pendant des mois et profiter de rouler, rouler encore, pour enfouir son sommeil dans mes épaules. je sais tout ça, je commence par ne pas bouger, je continuerai par ne pas bouger, je finirai par ne pas bouger et l’on verra se dessiner la prochaine station essence à l’horizon. jacques ouvrira les yeux quelques mètres avant que l’on ne s’arrête. il me sourira. verifiera grossièrement que je suis vivante. roulera quasi inconscient une cigarette de tabac, la glissera derrière son oreille, et sortira de la caisse le premier comme s’il manquait d'air plus que nous tous.

26 avril 2012

une fois

La petite était mauvaise, pas très disposée au mariage précoce. Pas hyper pour le sexe payant. Elle en faisait baver aux nourrisses, aux cuisiniers, aux gardes champêtres. C’était une sale petite gamine qui plaquait ses cheveux en arrière à l’aide d’une pâte étrange sa mère refusant fermement de les lui faire couper.
A l’âge de douze ans n’ayant accepté aucune forme de compromission, aucun trottoir, aucun soupe, aucun discours fabuleux, on la fit enfermer dans le Donjon, rue des archives. Parfaitement aux normes, donjon en pierres, quelques barreaux aux fenêtres, pas de chauffage électrique, quelques buches de bois apportées au compte goutte. Elle durcirait comme ça. Elle se ferait des croutes. S’il en fallait des comme ça, des heures comme ça pour lui mettre du plomb dans la tête, t’inquiète, qu’on ne l’oublierait pas.