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12 novembre 2012

dimanche onze novembre

nous occupions un appartement vide. des photographies en papier collées au papier peint qu'avait collé il y a des années un couple devenu vieux dont on ne connaît que le nom. d'autres photographies suspendues au dessus de la baignoire, ce qui leur allait merveilleusement. partout des yeux, en nombre, pour les voir, et célébrer un livre, nouveau. c'était un si beau dima nche. dans les recoins de la cuisine, à même le sol, d'autres livres, à même le sol, plus anciens, mais fabriqués de la même façon, avec aussi peu de permission. et des mains curieuses pour tourner leurs pages. c'était un si beau dimanche.

 

 

 

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donc nous célébrions un livre

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11 novembre 2012

en fait

 

un livre c'est d'abord ce qu'il y a dedans :

 




 

 

je voudrais t'envoyer des lettres en pendentif ou des colliers de ponctuation.
d'avance.
comme une reserve privée.

 

 

;,:.........             !!!!?     ......   ,,,,,,,,,,,    ;;;;;;;;       :::    .....................

 

 

ou

 

                  une mine.



 

 

 

évidemment c'est d'abord ce qu'il y a dedans - écoute comme c'est beau - mais le livre c'est aussi le transport de l'idée de livre, qui est si vieille, qui est si ancienne, qui est tellement sans date, qui dépasse sa vieillesse, qui défiera tout, même l'idée de trace, toute idée de durée. touté idée de définition. toute idée restrictive. toute personne voulant en parler. cette idée du livre défiera toute tentative de posséssion. il faut se publier dans l'élan de dépossession. les signatures seront gravées à même la matière, dans le bloc des mots. en invisible.
donc le livre c'est l'origine de ce  silence musical. et l'inverse vaut encore.

suspension. blanc. et reprise du ryhtme.

 

 

 

 

09 novembre 2012

bande annonce.

Si on veut, sept buildings non alignés, des édifices résistants, gueulards. Avec des trous dans l’horizon.
Si on veut : une entrée de saloon où des femmes à barbes fument la pipe, avant de t’offrir non pas leurs  culs mais leurs souvenirs


et leurs sourires si t’es gentil.

 

Si on veut encore : la ville est un western sans date, dans lequel on remplace les flingues à la ceinture par dix poèmes griffonnés dans des carnets, prêts à être dégainés en cas de pénurie d’ambiance.

Si on veut : on laisse une trainée de poudre sur la ligne de tramway. Quelques évidences, quelques idées toutes faites dégommées à la main, comme les boites de conserve sur stand de fête foraine.
Tout doit disparaître.  

 

 

 

Si on veut, le générique ne commence que trente minutes après le début du film, et les héros font baisser leur taux de testostérone. On se la joue western tranquille. Finis les combats de coqs à la sortie du billard, on se la joue bowling-dans-la-douceur-du-soir, on admire les belles courbes, on admire les cambrures, les trajectoires parfaites et la musique des quilles qui s’écroulent. On se la joue admirateurs de la nature dans la douceur du soir. ok ?
Voilà, l’image arrive, bande d’impatients. Il sera tard tout à l’heure, vous replacerez le châle sur les épaules de la belle, vous ferez battre les portes du saloon, et sentirez planer une petite odeur de whisky. Vous la prendrez par la taille, vous marcherez, vous, vos amis très chers, et leurs belles respectives jusqu’à ce que le soleil rouge vous remplisse les yeux. Vous aurez chaud aux joues. Voilà l’image bande de chanceux. Générique.

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06 novembre 2012

du sexe, du sexe, du sexe. de l'amour. ou l'inverse

toi ma parole tu es le meilleur taxi de la terre. je te rends grâce. plan séquence sans montage. il pleuvait hier. c'est mon trajet depuis la radio, jusqu'à autre part. tu avais l'air d'un homme gentil. tu m'as fait rire.

 

 


podcast

05 novembre 2012

voilà.

nager être déçue. sautiller être déçue. imaginer être déçue. voler être déçue. apprendre être déçue. fouiller être déçue. attendre être déçue. donner être déçue. photographier être déçue. danser être déçue. grimper être déçue. sourire être déçue. autoriser être déçue. s'entrainer être déçue. laisser être déçue. jouir être déçue. répondre être déçue. envisager être déçue. rencontrer être déçue. écrire être déçue. ensoleiller être déçue. interpeller être déçue. venir être déçue. lire être déçue. relire être déçue. équilibrer être déçue. soulager être déçue. poétiser être déçue. érotiser être déçue. signer être déçue. monter être déçue. descendre être déçue.
vivre vivre vivre vivre vivre vivre vivre vivre vivre vivre vivre vivre avoir vécu.

idéologie je t'emmerde. morale je t'emmerde. dogme je t'emmerde aussi. très peu pour nous les consolations.

04 novembre 2012

jeux en équipe. radio collector collective. souviens-toi l'été dernier.

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le plus bas bruit.

je tiens à dire son visage amaigri, lumineux, bleu dans le fond.
sa peau de jeune fille aux mollets, aux chevilles et aux bras.
la taie d'oreiller rapportée de la maison.
le parfum qui toujours émane de son cou.
le roulis de l'eau des poches suspendues.
le soin donné au présent compté. aux blouses qui entrent et sortent.

je tiens à dire sa voix délicate choisissant le menu des jours. sa menue lenteur. sa rose rouge. son petit pot de semoule au lait. ses histoires de professeur plombier.
je tiens à dire qu'elle me raconta une sorte de baptême laïque au villargène, le jour festif de l'enterrement de son père, mes joues d'enfant. celles de mon frère.
je tiens à dire le bruit de sa respiration sous masque, celui de sa respiration tout court, le verre d'eau, la nouvelle eau. je tiens à dire ses sourcils épilés un par un et mon baiser sur ses paupières.
je tiens à dire le pastel des murs dont elle se félicite. et les boxers en dentelle saillants qui l'ont fait rire au lieu des larmes.je tiens à dire les yeux ronds de sa fille.


je tiens à dire que tous les vingt sept septembre elle choisit une carte pour mes anniversaires et que cette année toujours, elle n'oubliait pas.

02 novembre 2012

L A PH R A SE PURE D U L I Q U I DE SANS D EN T

___ plus aucune mémoire vive ___ m.r & c.d

il y a trois ans. quelques pellicules super huit. ses yeux. mes yeux. la bulgarie dans décembre. notre temps étiré à ses frontières, son front. 


 

musique originale jacob stambach __ aka THCTV. amour.

.

 

 

 

 

d’être sans le décompte partis
semer les chiens errants
sans la route, les cailloux.s

 

 

 

souffler sur le bruit poussiéreux des machines
panser la sourde disparition des choses
malgré les yeux
et la fatigue des os

 

 

 

 

 

 

 

enfantés
et déçus
candides curieux au dessus des puits
nous n’avons rien oublié du début du monde
et le temps étiré
à ses frontières
son front

 

plus aucune mémoire  vive à l’horizon des fous.

 

.

tout participe à l’oubli
tout
participe à l’oubli

je veux
à rebours du point qui tombe
je veux marcher à rebours du point qui tombe
tu dis Ne pas laisser s’écrouler les ruines
mais si
doucement
chercher à l’aveugle
gratter la terre
faire bouger l’eau stagnante
entendre
et si le livre est muet on disparaît
on va rapporter les pages

au bord de l’image c’est tout ce qui s’en va

au bord de l’image,
tout ce qui s’en va 

comment on dit les immeubles qui s’écroulent ?
comment on dit dans l’autre langue ?

si l’on écrit de la main gauche, l’alphabet en morceaux et à la craie

 

qu’est-ce qui reste ?