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30 décembre 2011

les tunnels ne savent pas pleuvoir rediff

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podcastrediff 2009 : impro piano : autre fou

18 décembre 2011

quand c'est la nuit, personne ne se risquerait à marcher dessus

IMG_1248.JPGLes enfants s’endorment. Il n’y a que le vent pour veiller. Il n’y a que le vent pour rabattre la fenêtre sur eux et dessiner sur le carreau quelques ailes de rien du tout.
Ils voleront. Là où ils seront tout à l’heure ils voleront avec des ailes. Distraits par la lune. Emmenés par d’étranges ficelles.
Dans ce sommeil d’enfants où il y a toujours un peu de fièvre déposée sur l’oreiller, les chiens se seront réveillés. Les chiens et la forêt.
La vieille dans la chambre d’à côté qui tout le jour prépara la soupe et coupa du bois pour le poêle, marmonne des contes revenus de Russie. Mais elle s’endormira plus tard, étourdie de ses propres histoires. Shéhérazade des balkans.
Pour l’heure, le vent souffle. Le vent souffle, et ce n’est pas du sable qu’il dépose sur les paupières, mais de l’écorce, du lichen, de la mousse, de la peau des arbres sur la peau des paupières, pour que les rêves soient faits de sève….

Le jour les bouches sont bavardes et débordent de boue. La nuit, elles ne parlent pas et les rêves ne sont pas encore brûlés, ni enfouis dans des malles.

Le jour, quand le vent est là, on refuse d’y croire, la nuit c’est jamais pareil quand il souffle, et c’est qu’il faut, au moins, pour que les enfants dorment, que les chiens se réveillent.Le strict minimum. Le jour, quand les autres sont là, on refuse d’y croire, quand c’est la nuit, personne ne se risquerait à marcher dessus.

03 décembre 2011

sinon

si bien que d'autoroute nous ne primes que les bretelles, et encore sans les bras, l'hotel n'avait que des murs blancs, nous n'avions rien prévu pour palier à ce ciel, on a fait bon chic bon genre, comme ça, rendre la monnaie et avaler des biscuits secs. on a traversé la rue pavée, marché en cours, bourse au tricot, j'avais rien vu de pareil depuis mon seul passage en Alsace, j'ai pensé dieu comme la chapelle de Ronchand me paraît loin aujourd'hui, dieu comme il faudrait savoir faire du vitrail, et j'ai avalé ma purée comme les autres, comme les autres, les escalators. un jour, une fois, dans l'escalier, on a croisé les jumeaux par pair, très acides, ils ont flanché, pas nous, car on a de qui tenir,

sinon notre film est montré là dans l'intégralité, grâce à Jeanjaune, et au site Portable. de cette manière il retraverse l'atlantique http://portable.tv/film/post/portables-guide-to-french-indie-film/9/
une aubaine.

 


vive à l'ho.jpg

jure

calo back
tule noir pas épais,
dans le tapis mécanique
nous passe devant sans nous voir
excema dans l'oreille
tu dirais pas qu'elle est belle
mais elle est

02 décembre 2011

il y a d'autre tour

texte marie richeux, photo marie richeux, polaroid













Certaines montagnes sont angulaires et tout ce que vous ferez pour les lisser d’un bras, ne sera qu’échec et fatigue. Certaines montagnes sont faites, c’est l’histoire, pour couper les poignets, blesser les genoux, faire fumer les poumons, plier les chevilles. Certaines montagnes n’accepteront jamais que vous parveniez en haut. C’est une vielle fierté de la roche, c’est con comme un homme, mais c’ est ainsi.
Cette montagne là, s’est laissée, patiner, amadouer, foutre en l’air par le vent et les sources. Elle est ronde c’est un ventre tendu. Vous y allez comme pas deux, fragile cordée d’estime, vous passez par là où personne n’est plus venu. Vous chatouillez l’idée d’être plus fort qu’un autre. Vous vous donnez du mal et suez de votre eau.
Une fois là haut, vous surplombez une moquette d’arbres, de mousses, de liquens, vous avez la gerbe et fin, et votre tête cogne du vin cuvé d’hier. Des gris verts, pâles, bruns et jaunes. Des écorces de bouleaux à s’en faire tourner le crâne. Vous asseyez pour souffler et la roche ronde est trompeuse.
Juste derrière vous, c’est la tour de la vierge, petit hôtel aussi rocheux que le reste, des fleurs squelettes des cierges à bout de course. Elle penche, la garce, comme à Pise. Toutes les pierres qui la composent vous apparaissent indépendantes. Elle penche. Et vous approchez de la falaise pour pisser dans le vent, vous penchez aussi, jusqu’à l’éblouissement.

vous pouvez souffler

Quand il fait jour c’est jaune et brun. Quand il fait nuit c’est de la nuit. Découpée en feuilles. Découpée en arbres. Découpée en silence. C’est à peine plus lourd que du vent.
On est assis dehors, une clope dans chaque bec, de la soupe dans chaque bol, de la fumée au dessus des genoux. On cherche à savoir si le ciel au delà de nos têtes est plus clair qu’ailleurs. Si les étoiles y sont plus précises.
Chaque soir, mais on ne nous l’a dit qu’après, chaque soir, un renard, entre, je ne sais par où, vient manger dans la gamelle du chat, à moins que ce ne soit devenu la sienne.
Il y a quelques années, c’était un renardeau, on ne pouvait pas l’approcher, tremblant, pas bien grand, si roux, si beau toujours. Des espagnols qui vivaient un peu là, l’avaient appelé Zorro, parce qu’en espagnol, renardeau c’est Zorro, c’est tout. Depuis c’est Zorro. Les jours où la chasse est ouverte, que les coups de feu pleuvent en forêt, les jours où le renard peut se faire canarder parce qu’il aime autant les faisans que l’amicale des tireurs. Ces jours là, ces soirs là, ils attendent inquiets son retour à la gamelle. Assis parfois, pareil que nous, sur le rebord de la maison, qu’il fende les buissons quelque part et vienne attraper un morceau de viande fraîche.
Et rentrés, se ramasser en bande autour de la cheminée, rassurés, jouant du mikado géant. Zorro est revenu.