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30 juin 2013

p..r..i.n.ce..s.....s

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laisse toi pas enduire, laisse toi pas faire, laisse toi pas réduire ton esprit, laisse toi pas marcher sur ta gauche, laisse toi pas négocier ton salaire, te laisse pas appeler léon ou idole, laisse toi pas envisager le pire.
laisse toi écrire, laisse toi ouvrir, laisse toi filer en douce aux champs, laisse toi rire aux anges aux démons, laisse toi pas effacer les contours, laisse toi pas dépasser par les verbes, les verbeux, les boudeurs, les branleurs, les carnassiers,
les teneurs de chapelles, les puristes, les rongeurs et les jaloux, ils ont du temps à tuer. pas toi.

laisse toi faire. faire,faire,faire,faire,faire,faire,faire, faire. oui.

_danse

 

 

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blanche
neige
blanc
tourbillon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

28 juin 2013

nique-toi-youtube-et-tes-publicités-tu-nous-épuisexploite

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nous faisons la promesse d'ouvrir toujours d'autres fenêtres dans d'autres espaces temps   

 

Copie de IMG_8293.jpg

25 juin 2013

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C’est ainsi en fermant la porte à l’écrasante et fausse évidence du talent. C’est ainsi en faisant, couture, tissage, répétition, ivresse, pliage avec les mains, c’est ainsi à faire 680 fois la même chose pour le même but, dans un oubli de soi, incomplet parfois et mensonger parfois, c’est ainsi dans un artisanat qui n’avait rien de rétrograde ou de conservateur, mais relié à la fabrique ancestrale des choses, que nous avions le plus de chance, et de la plus simple des façons, d’être en contact avec d’autres travaux d’autres hommes. C’est en faisant. Alors faire. Oui. C’est à force de ne pas chercher à croire, de ne pas tergiverser sur croire, c’est en apprenant l’économie, une sécheresse, un dépouillement, pas dans le résultat mais dans l’intention. C’est en amaigrissant l’intention. C’est en se faisant le creux malléable, c’est en se laissant faire que nous choisîmes le plus et le plus ardemment. C’est dans l’apprentissage du souple que nous résistâmes avec le plus de droiture. C’est à force de laisser couler que nous devînmes roseau. C’est ainsi en prenant pour appui la lumière diffusée par chacun des matins et sans la moindre exception, en la prenant pour appui sans poésie et sans lyrisme, c’est ainsi en s’appuyant sur une phrase jetée mille fois, nous sommes vivants, que la force ignorée arrive. C’est dans un abandon certain et un sourire non feint, que nous échappions peu à peu à la peur rigoureuse de l’autre, peur de soi et la violence qu’elle induit. C’est ainsi en faisant de la place, que nous trouvions la nôtre, et lisions qu’il restait à lire, infiniment, et sans mesure, et sans obligation. C’est ainsi, sans cynisme, que nous rîmes le plus à la gorge de nos ignorances, et tous les savoirs que personne ne nous reconnaîtrait. C’est ainsi en étant persuadé que ces savoirs se liraient pourtant sur notre visage, que nous traversions l’avenue, un léger sourire aux lèvres, ému par l’accalmie, bien convaincue - mais sans rancune - qu’elle ne durerait pas.

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20 juin 2013

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partout le silence a pris, comme on dit, du galon. des congères de silence sous des lits de liseron

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

14 juin 2013

premier-janvier-deux-mille-treize-souviens-toi-l'hiver-dernier

( sourire, virgule, sourire, virgule, souvenir )

Je te souhaite de penser dans l’urgence et puis l’inverse.
Je te souhaite de danser dans l’urgence et puis l’inverse.
Je te souhaite de faire des plans et des comètes, de les détourner les uns comme les autres, les uns après les autres.
Je te souhaite de baiser un peu, beaucoup, passionnément et bien.
Je te souhaite de t’assouplir. De t’étirer.
Je te souhaite de te tenir dans les courbes avant les virages, où l’on ne voit rien, où l’on sent le vent. Je te souhaite de sentir

Et d’entendre.
Je te souhaite d’être à l’écoute. D’être à l’écoute. D’être___________ à l’écoute.
Je te souhaite de lire les verbes et les phrases et les paragraphes sans compléments d’objets.
Je te souhaite des mises en page, de lentes nages et de l’espace entre les mots.
Je te souhaite de bâtir des rivières, de fragiliser tes radeaux.
Je te souhaite de n’être rien de trop définitif ou pas longtemps.
Je te souhaite de te risquer sans partition.
Je te souhaite de ne rien vouloir si fort que la liberté de te mouvoir.
Je te souhaite des terrains vagues, des déplacements, et de très longues et très fortes immobilités.
Je te souhaite d’inspirer. Tu sais. Expirer. Tu sais.
Je nous souhaite de la paix, de la peau et l’immatérielle ouverture du son.
Je te souhaite ça, et je pèse mes mots.
Deux mille treize, il y a longtemps que je t'aime.



13 juin 2013

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cet homme c'est mon père. le père de mon père. et la terre qu'ils ont retournée. cet homme c'est mon oncle, et l'oncle de mon oncle et les mers qu'ils ont traversées. son bras que je serre dans le matin dans la ville, c'est le bras de mon père, celui de mon frère, celui de mes oncles, des terres, c'est le même bras. quand les larmes lui viennent boursoufler la paupière du bas et la paupière du haut, ce sont les larmes de tous les hommes. 
le "eux" et le "nous" n'est pas seulement une vaste connerie, c'est un choix. dans le langage. dans le corps. dans la politique. c'est un choix.
faire tomber cette distinction confortable laisse intranquille et pleurant sur l'entièreté de ce que nous sommes et pouvons. peu importe ce que nous glissons dans sa coupelle en plastique pâle de mendiant. c'est de la tristesse rageuse, impuissante et rageuse, qui rattrape nos semelles sur le reste de l'avenue et c'est à elle qu'il est interdit de vouloir se soustraire plus longtemps. 

 

il dit j'ai le sommeil plein de loups. il voudrait revoir une maison au bout de ce que l'on appelle le chemin des bouleaux et qui n'a pas de nom*.

11 juin 2013

le braisier #8

luca,echo du corps 

 

prête-moi ta
cervelle cède-moi
ton cerveau
ta cédille ta certitude
cette cerise cède-moi
cette cerise
ou à peu près une autre
cerne-moi de tes cernes
 précipite-toi

(...)



{ ----- - aux fulgurances }



luca,echo du corps






volant

Tout se passe vraiment à une heure indéterminée de la nuit.
Sur la table descend une lampe très grasse, éclairant les visages de manière très ronde. Les visages eux-mêmes, très marqués. Ca veut pas dire fatigués. Ca veut dire, le temps d’abord et avant toute chose, mais aussi le vent, mais aussi le poids des enfants et l’héritage des vieux. La lampe éclaire en biais, d’un trait fourbe, la face des quatre gitans, finissant du même coup de langue, la discussion et la bouteille.

Elle, elle est dans la pièce à côté. Qu’aucune porte ne sépare. Elle découpe dans  un large pan de tissu, des rectangles de la taille d’un dos. Puis elle rabat les bords, et les coud sur eux-mêmes, lentement, elle a vingt ans, je pense, pas beaucoup plus.
L’un des hommes quitte la table et viens vers elle. Il lui parle du prix du tissu, lui dit que ça l’intéresse, le bleu, et le jaune aussi, le molletonné, ça l’intéresse. Il lui demande pourquoi elle coud tous les soirs. Il lui demande dans un mélange de remontrance et d’érotisme. Pourquoi je couds tous les soirs ? reprend-elle pour gagner du temps. Il fait oui de la tête.
Alors elle va vers le lit qui est très haut. Elle tire vers elle d’imposants tiroirs, elle semble avoir besoin de force pour le faire. C’est irréel, cette force dont elle dispose soudain. Dans les bacs de bois dorment d’un si gracieux et lourd sommeil des chevaux alezan. Ils sont sublimes, respirent lentement. Elle répond.
Je couds tous les soirs, car un jour ils seront prêts. Moi aussi. Et je veux pour leurs dos, pour notre course, pour ce jour là, pour moi, pour eux, pour notre escalade des airs, les plus des tapis.

 

09 juin 2013

la beauté *****************>

lorenzo-20.jpgmieux plus là

tumblr_mfcf4jizYQ1rsoq1wo8_1280.jpglorenzo-12.jpgtumblr_mfcf4jizYQ1rsoq1wo7_1280.jpget là

creuse la pierre

J'ai maudit, machinalement, le sort inique qui m'avait livré des choses sans explication ou des explications sans les choses assorties, imposé des fréquentations superflues, ennuyeuses, et privé jusqu'à la fin et au delà, de celles qu'il aurait fallu.
Elles détenaient la réponse.

Mieux, elles auraient ratifié, légitimé, des questions que je me posais et qui, de rester sans echo, m'avaient fait craindre d'avoir la cervelle dérangée, de ressembler, à ma manière bénigne et contenue, puérile, au fou furieux du fisc.
Et puis j'ai songé que j'avais lieu de me tenir heureux que l'explication me soit livrée enfin. C'est que le temps ne passe pas vraiment. Il persiste en nous, à proportion de ce qu'on n'a pu lui être présent dans toute la mesure où cela se pouvait, où on le voulait, quand c'était le moment.
Des choses nous ont nui pour garder leur secret. Elles ne nous ont pas dit quelles elles étaient.
Et alors on n'a pu être soi-même.
Une part de ce qui nous affecte et en quoi, par suite, on consiste,
est restée entre leurs mains et nous a donc manqué, diminués.

 

____ GEOLOGIES___PIERRE BERGOUNIOUX__ page 43-44 ( miam )

07 juin 2013

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JE SUIS SOLEIL
TU ES SOLEIL
IL ELLE EST SOLEIL
NOUS SOMMES SOLEIL
VOUS ETES SOLEIL
ILS ELLES SONT SOLEIL
ON EST SOLEIL
ENFIN ENFIN ENFIN











le cap de Bonne-Espérance

 jean cocteau

Pour quel motif avez-vous déserté ?" demande le Président au prévenu. 

LE PREVENU. __ J’avais demandé une permission qui m’avait été refusée. Pourtant j’avais besoin d’aller chez moi à Stains, près de Saint Denis. J’avais là des pommes de terre à arracher, ça ne pouvait pas attendre. Quand je suis arrivé chez moi, je me suis mis aussitôt à la besogne et j’ai travaillé ferme. Lorsque mes pommes de terre ont été arrachées je suis revenu en hâte. Je ne croyais pas avoir commis une désertion.
LE PRESIDENT. __ Nous sommes en temps de guerre vous semblez l’oublier, et quitter son corps pour aller arracher des pommes de terre dans son champ ne saurait être toléré ! Ce n’est pas un motif sérieux.
LE PREVENU. __ Il fallait bien que mes pommes de terres soient arrachées. 


29 septembre 1916

04 juin 2013

un matin du temps de paix, de vrais enfants.

02 juin 2013

d'ici on entend les coqs chanter sur Tanger

je te prends par l’est et par l’orage.
j’exige le matin, et des chèques en bois, à Stéphan, Reiner, Susan. je rêve que je les emmène tous sous le bras, par les lacs, par l’est et par l’orage, n’aime pas la compagnie des morts, mais je découvre combien c’est vaste
la mer est jetée à l’ombre, ainsi que toutes les prévisions, nous les laissons à l’ombre, je déménage à Prague,
sur les trottoirs mouillés par la crue, j’escalade le château, vers novembre, vers sept heures, il y a toujours cette même brume à badigeonner. c’est infiniment beau et ne se traduit que trop mal en français. je continue de chercher. je relie.
je rêve de chevaux endormis dans les coffres des matelas, et de gitans avec qui l’on négocierait le prix.
le tissu pour les tapis de dos.
j’ouvre les yeux sur le trajet.
pas trop bas. pas trop haut. j’en ai rêvé deux fois.
juste l’égal échange. eux : la thune. moi : je tisse. et les chevaux dorment encore à cette heure.
je lèche tes seins et je découvre combien c’est vaste.
la moindre cicatrice au sol, je creusais. une sale habitude d’enfan. pourtant tout ce qui inspire n’aspire pas, et c’est une règle encore vraie. faudrait jamais laisser tous ces trucs dans leurs bouches,  ou les nôtres, car ça empêche de parler.
 

 

 

 

oceano mare

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