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23 juillet 2013

beaucoup de chiens

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place de l'italie la france les yeux dans le vague trente cinq degrés ta tante se dessèche à l'autre bout des départements, tu passes
au bout du fil de l'eau sur son front, les quatre vingt ans d'un abri ne pèsent pas lourd quand tout fond à la température du feu, toi tu répètes des poèmes en forme de prières aigues, et dans une discussion, sur l'herbe, tu dis, tu dis,
qui dit communion ne dit pas pouvoir, qui dit communion devrait dire puissance, il faut se méfier de nos pouvoirs, si tu montes sur scène, si tu parles dans le micro si tu accroches les oreilles à table, il faut se méfier du pouvoir exercé, mais partager la puissance, oui.
il n'y a pas beaucoup de chiens dans la bible, c'est fou, comme désespérément la phrase colle aux semelles, et s'imprime sur tous les murs croisés, et se croise, croise, croise avec le poème qui dit beaucoup de chiens, justement, des chiens, des anges, des chiens_des anges.
au sol, hier, beaucoup d'hommes dormaient, une main dans le froc, des matelas superposés tu sais pas d'où ils sortent, des cauchemars en légers nuages de fumée par dessus, et quand même une gueule d'ange arraché à l'enfance. l'un d'eux gromelait, monde de chiens, putain de monde de chiens. et je ne pouvais qu'aquiescer, même en marchant sur mes ailes rebondissantes.
et il y avait lui, place d'italie, la france a chaud, il vend des mangues juteuses, il a les yeux accrochés à l'une des tours, je voudrais être là où il pense qu'il est. il faudrait pouvoir mutuellement s'aiguiser.

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22 juillet 2013

il y a très peu de chien dans la bible

ce qu'on sait de quelqu'un empêche de le connaître. ce qu'on en dit, en croyant savoir ce qu'on dit, rend difficile de le voir. on le dit en somnambule, sans sortir du sommeil de la langue. on ne dit pas, on laisse dire. on laisse les mots venir, ils viennent dans un ordre qui n'est pas le nôtre, qui est l'ordre du mensonge, de la mort, de la vie en société. très peu de vraies paroles s'échangent chaque jour, vraiment très peu.
peut-être tombe-t-on amoureux pour enfin commencer à parler. peut-être n'ouvre-t-on un livre que pour enfin commencer à entendre. L'enfant partit avec l'ange et le chien suivit derrière.
dans cette phrase vous ne voyez ni l'ange, ni l'enfant. vous voyez le chien seulement, vous devinez son humeur joyeuse, vous le regardez suivre les deux invisibles : l'enfant rendu invisible par son insouciance, l'ange rendu invisible par sa simplicité. le chien, oui, on le voit.

18 juillet 2013

cahier du retour. extrait.

Je suis deux, nous sommes deux quand nous chantons. J’étais deux déjà quand je chantais et figure toi que j’en pleurais à l’époque et ne connaissais pas qu’être deux c’est chanter bien plus juste et précis. Bien plus profondément, et obscurément dans la vie.
On creuse le trou noir quand on
chante à deux, et le noir devient brillant comme les très beaux tableaux qui y parviennent. Ne plus attendre c’est être dans ce trou sublime. Ne plus attendre et prendre la route du parvis de la bibliothèque les soirs où la Sibérie souffle sur Paris.
Tu vois comment c’est, quand les gens partent et que l’on a
pleuré leur départ avant même qu’ils se soient envolés. Pleuré devant des yeux qui restaient devant des yeux qui restaient devant.

Tu vois comment c’est, se retrouver seul dans un appartement devient délicieux de calme, mais le calme n’est vrai que parce qu’être deux est plus facilement vrai que n’être rien. Chanter c’est entendre comme la voix qu’on a cogne doucement contre les poumons de l’autre, de l'autre en soi, de l'autre devant, et c’est réaliser dans toute son étrangeté que l’on est bien dans ce monde. La chance que l’on a, d’être bien dans le monde. Qui dit bien ne dit pas confortable, qui dit bien, dit vraiment, et vraiment n’est plus alors le mot beaucoup trop prononcé. Vraiment retrouve alors sa lumière froide d’un grand mot plat. On est vraiment dans le monde. Et c’est géant comme la plaine. Et c’est géant comme le noir peut l’être. Et c’est plat comme c’est impénétrable et que l’on marche dessus comme on marche, contre le vent, les soirs de bibliothèque où la Sibérie souffle sur Paris.



Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme

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17 juillet 2013

même eux.

 

ILS VENDENT SUR NOTRE DOS

 

digérer ( nul, si découvert )

J’ai fait le tour à toute vitesse.
J’ai rencontré des chiens des brouettes pleines de morceaux
de viande pourris des étalons des sacs de bonbons
avant et après des livres et des femmes des prêtres et des
généraux j’ai rencontré des glaces que j’ai brisées avec
mes pieds et mes poignets
J’ai rencontré des éléphants qui faisaient de la couture
pour les pauvres
Étaient-ils pauvres eux-mêmes ou riches ? J’ai rencontré
des enfants qui surveillaient la cuisson de leurs
parents après avoir mis dans le four la quantité suffisante
de poivre et de laurier. J’ai rencontré des cerfs dont il
ne restait que le petit bout de queue blanc et beige pour
prouver qu’ils étaient cerfs. Ils avaient été longtemps
chassés, du moins c’est ce qu’ils m’ont confessé sans
même que j’aie revêtu mon habit de prêtre et avaient eu
la bonne précaution de vendre à la première ville leur
ramure pour un morceau d’étoffe bleue, voilà pourquoi ils
étaient encore en vie. J’ai rencontré des femmes avec des
enfants et des oeufs pourris sur la tête et du jus sur l’épaule
droite.  ----- gheerbrandt / homme troué / s wespieser

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16 juillet 2013

nous n'avons pas d'autres armes

 

 

 

 

 

 

je tente une note tenue
dans le hall
en acte inaugural

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

15 juillet 2013

note__ alphabet

Je pensais je voudrais faire les gestes de ce que j’ai écrit pour montrer comme ce n’était pas suffisant.
Je voudrais montrer que
les dire n’est pas suffisant et montrer par la même occasion que les faire ce n’est plus suffisant non plus.
Je voudrais réaliser méthodiquement un glossaire des gestes que j’ai forcément mal dit. Un glossaire du corps en mouvement pour que l'on puisse disposer du vocabulaire.
Mais ce ne serait pas ça
encore, et l’on serait ivres de se rendre compte du mur. Il serait sans numéro celui-ci.

Je voudrais fabriquer un alphabet de ponctuations précises,
et de correspondances entre le geste et un signe, un alphabet portable que l'on emporterait quand nous viendrait l’envie de ne pas nous comprendre

Je voudrais fabriquer un alphabet sensuel avec du corps
pour que tu saches exactement ce que je veux dire quand je prononce ou quand j’écris
que je te baise la joue.





il fera frais_ nous serons neufs


Note au musée. Vienne. ( __Janvier ) En ton absence. A ton
retour. Non. Pas encore là.


___ Photographier les ponts cassés, être certaine d’arriver bien après mais suffisamment tôt pour que l’histoire se malaxe encore, palace de crème glacée, à choisir je choisis Schiele et ses vingt huit ans.
Flu,

c’est la grippe en allemand, j’invente un mot pour grippé. Le mois de novembre je suis d’accord pour mourir, mais tard, disait-il, très tard, dans l’automne, dans la nuit des temps. La mort jaune infiltre la lumière au dessus de ses maisons. Elles ont quelque chose de légos que j’accorde, et je comprends que l’on puisse ainsi vouloir reconstruire en plein pendant la
guerre à son petit début. C’est osé. J’adore.
Mille neuf cent onze. Nous étions si jeunes
.

 

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07-dead-city-city-on-the-blue-river-1911.jpgLES PONTS

 

 

 

 

 

 

 

abracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracad
abracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabra
abracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabra
abracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabra

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nous sommes de si nombreux vivants je t'aime malgré le bruit

 

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10 juillet 2013

.

de fait, le désir est extravagant___

de fait, le sommet n'est jamais à la bonne hauteur. de fête nous ne sommes pas rassasiés. et de calme jamais trop abreuvés non plus. de fait, nous négocierons, nous négocions déjà.
de fait, le goût du lait noir nous colle à la langue.
de surcroit, disposons-nous ( demandait-on ce matin, au gars qui repeint les lampadaires au croisement De girard et Louis Blanc) , disposons-nous des concepts, des images, des médiations nous permettant de nous représenter ?
le gars m'a enjoint d'un sourire poli de la fermer, car il faisait déjà chaud asteur, une femme, qui souvent achète de la javel au marché du coin, a piqué la fin de mon pain au chocolat en passant ( c'est de bonne guerre ) et les questions esthétiques, continuant de me faire palpiter, ont été gommées, ravalées au goulot, quand douze gamins ont rappliqué
avec leurs yeux nouveaux, leurs têtes nouvelles, leurs dents de lait, et une sacrée envie d'en découdre. avec eux le soleil.

 

08 juillet 2013

___

 

parce que nous sommes brûlants, invisibles, parce que nous sommes des voix, parce qu’enfin l’été a bien voulu se poser sur nos ondes. Parce que nous sommes impuissants devant certaines guerres. puissants devant d’autres. parce que nous sommes tous très jeunes, et très vieux, et beaux comme ça. parce qu’il s’agit de notre dernière semaine en studio 1061 avant de prendre la route pour le sud. parce que c'est ingouvernable, ça produit du commun. parce que ça nous fait plaisir aussi, et du bien, parce que nous avons le droit de le faire, ou le droit de le dire sans le faire, et aussi le droit de le faire sans le dire, parce que d’autres le font, l’ont fait, le feront. parce que parce que parce que parce que parce que l’air sur la peau de la radio, parce que nous le sommes de toutes façons, très bien, nous serons nus.

 

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05 juillet 2013

||| on veut comprendre comme jouir

Je veux comprendre comme jouir, à front ouvert, en lumière blanche et sans comprendre. Je veux que le savoir se conjugue à l’intime, et qu’il devienne, en un clin d’œil, si digéré, donc indicible. Je veux que le silence soit plein et qu’on cesse de le craindre. Je veux que le langage ne soit pas un écran opaque, ou alors très très tactile. Je veux continuer de trouver excitante la part de futur sur laquelle ouvre une image. Je veux croire à l’orage derrière la fenêtre, et redire qu’une maison chaude, hiver, comme été, comme printemps, comme automne, une maison qui laisse la liberté de se risquer au froid de dehors, est la condition sine qua non pour penser. Au sens propre comme au sens figuré.

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04 juillet 2013

jusqu'à ce que surgisse le matin____________ baille crie

nuit dedans
ma bouche se remplit d'os jusqu'à ce que surgisse le matin
----- baille
et qu'en toi grandisse une joie maligne


al berto,lettre d'émile,tradution jean pierre léger

03 juillet 2013

////

 


Laissez nos identités en dehors de vos marketing. Arrêtez de commercialiser nos visages, nos sourires, nos émotions, nos bourrelets. Cessez d’envisager nos désirs. Cessez de penser pouvoir les prévoir. Cessez de nous raconter qu’il vous est possible de prévoir nos désirs car on finit par y croire et c‘est déstabilisant. Nos désirs sont nos identités, et nos visages, et nos sourires, et on vous baise d’imprévisibilité.
Cessez de mettre un prix, en quatre mètres par quatre, sur une tendresse, même feinte, même quadricolor et à plat. Arrêtez de nous minimiser l’espace mental. Arrêtez de rire pour nous car on sait très bien le faire. Cessez d’être malin pour nous séduire, car ça tue les malins, et ça tue la séduction. Arrêtez d’utiliser notre temps de regard, notre ouïe, notre regard, notre temps, on va finir par croire que c’est à vous, alors que c’est à nous.
Arrêtez d’hypothéquer notre futur, arrêter de nous penser en avance, le temps passe assez vite comme ça. Déployer votre énergie à autre chose. Allez courir nu quelque part. Foutez nous la paix, vos sous puent la frustration. Mais surtout, surtout, laissez nos visages, nos désirs, nos identités, nos corps, en dehors de votre marketing. Cessez d’envisager nos désirs. Nos désirs sont nos visages. Et l’inverse. Arrêtez de raconter que ça s’invente en laboratoire.
       On fera toujours mieux, on vous baise d’imprévisibilité.


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02 juillet 2013

_____

" Les livres, le père les trouvait dans les trains de banlieue. Il les trouvait aussi séparés des poubelles, comme offerts, après les décès ou les déménagements.

Le père se retrouvait dans la vie de Georges Pompidou et la mère dans celle de sa femme. C'étaient des existences qui ne leur étaient pas étrangères et qui même n'étaient pas sans rapports avec la leur. Sauf les enfants, disait la mère. C'est vrai, disait le père, sauf les enfants. C'était dans le récit de l'occupation du temps de la vie qu'ils trouvaient l'intérêt de la lecture des biographies et non dans celui des accidents singuliers qui en faisaient des destinées privilégiées ou calamiteuses. D'ailleurs, à vrai dire, même ces destinées-là, parfois, elles ressemblaient les unes aux autres. Avant ce livre, le père et la mère ne savaient pas à quel point leur existence ressemblait à d'autres existences. Toutes les vies étaient pareilles disait la mère, sauf les enfants. Les enfants, on ne savait rien. C'est vrai, disait le père, les enfants on sait rien."

 

la pluie d'été marguerite duras

01 juillet 2013

la goyave mûre est bé-ton

J’vais pas rester
Toujours un bon garçon
D’son goyavier
La goyave
La goyave mûre est bé-ton Allez papa, bye-bye
S’taille ta papaye
L’anone papillonne de trip en streap
Abandonne Papi pour banana-slip Maman, Mangue Oh !
Boomerang Oh !
Mamie, ciao
Chéri-coco Allez papa, bye-bye
S’taille ta papaye
Mamie, ciao chéri

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paranormals

 

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dos.jpgkick.JPGno.JPG

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