Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31 mars 2014

je suis je ne suis pas

 

Je ne suis pas historien de l'art. je ne suis pas philosophe. Je ne suis ni latiniste ni helléniste ni archéologue ni psychanalyste. je suis simplement un homme qui a beaucoup lu, un lettré ou, mieux encore, un littéraire, c'est à dire un homme qui apprend sans cesse à écrire ses lettres, à les déchiffrer, à les transposer, qui ne cesse de poursuivre cet apprentissage, qui aime follement lire, étudier, traduire, retraduire, écrire.

C'est ainsi qu'il y a un apprendre qui ne rencontre jamais le connaître - et qui est infini. Cet infini est ma vie.

 

 

30 mars 2014

quelle est notre question

IMG_2838.JPG

29 mars 2014

___ la vie est brève et même si les heures sont très longues, une obscure merveille nous guette

 

 

 

(...) nadie pierte ( repites vanamente ) sino lo que no tiene y no ha tenido
nunca, pero no basta ser vailente
para aprender el arte del olvido.
un simbolo, una rosa, te desgarra
y te puede matar una guitarra______

 

(...) personne ne perd ( tu répètes vainement )
excepté ce qui n'a pas et n'a jamais eu,
mais le courage ne suffit pas
pour apprendre l'oubli.
un symbole, une rose, te déchirent
et une guitare peut te tuer________

 

 

 

 

( borges X sylvia baron supervielle )

 

 

 

 

 

 

27 mars 2014

like the ocean we part / clique sur les deux en même temps et mélange


podcast

 

ça ressemble à un poème que j'ai appris avant de naître, que tu as écrit avant moi, que tu as écrit en même temps que moi, cela ressemble à un poème que t'as écrit et que j'écrivais en même temps, cela ressemble à nous sommes nés, et nous naîtrons. ça ressemble à ta voix. très derrière comme ça. ça me rend patiente. cela ressemble à un poème que seule j'écrirai, que personne n'écrira que tout le monde va écrire tout à l'heure, ça me rend dingue de joie, ça me rend patiente, c'est une petite partie de l'océan dont nous sommes. cela ressemble à un putain de poème sous l'océan dont nous sommes.

 


23 mars 2014

.

image.jpg

20 mars 2014

vert espoir + bleu existant

une tonne de choses belles. le vieux et ce visage dans le rétroviseur, son air à la édouard glissant, en plus vieux, moins mort. les rayures sur la marinière de nicolas, les ongles peints en électrique de la fille collée à la vitre à peine fermée entre quelle porte et quelle porte déjà. il y a une couleur par néon, sous l'abribus, et un mec pour chaque poteau et ils sont tellement beaux. je tourne sur moi, insecte habillée rouge, par où on sort de ce fichu salon, je deviens petite, dans le tramway que je n'ai jamais tant pris que ce jour, je lis l'histoire d'une femme si belle aussi qui dort dans une roulotte, je m'en souviens, j'ai l'image comme si j'y étais. sur l'avenue d'ivry je remonte, un seul et unique trottoir, un tout minuscule enfant au visage régulier, et aux yeux immenses, bridés, et bleus, ce trio infernal, impossible, se retourne dans sa poussette, pour me redire qu'il est vivant. je t'ai bien vu minus mecton, dis-je, et je reviens sur mes pas pour checker sa mère, lui faire promettre, entre quatre yeux, qu'elle en prendra soin comme si c'était moi, comme si tout le monde était dans les pupilles de ce petit. faut pas que ça pèse hein.
je revois la cérémonie des couleurs. c'était Holi il y a quelques jours et je connais quelqu'un que j'aime que je connais que j'aime qui a du se retrouver sous la lune enduit de pigments, avec un an supplémentaire au compteur, sans savoir évidemment, mais qui sait ça?, comment ça s'écrit.

hier l'on me répétait que c'est l'année du cheval. ce que je savais évidemment. par conséquent je révise toutes les façons de se cabrer, mais, aussi, celles de venir souffler, lourde d'apaisement, avec des narines relâchées, dans la paume des humains.
tu es une enfant de l'automne toi marie ? rien d'autre, dis-je, au stand, debout, debout, debout, debout.

 

IMG_2852.JPG

18 mars 2014

tenant géographique


à chaque jour suffit

Non, il n’y a, au fond, aucun générique connu qui pourrait assurément se réclamer d’un goût meilleur que celui qui n’existe pas encore et qui va venir sous une  autre forme pour annoncer un autre écran, et des couleurs inusitées.

Il n’existe pas non plus, ce paysage qui réunit en son cœur, l’exactitude du bonheur, c’était il y a combien d’années ? Il n’existe pas tant qu’il ne contient pas en fait, la promesse muette et brûlante que le bonheur est voué à revenir en trombe, et fort d’une autre couleur, elle aussi réinventée.

A force de ressasser les premiers baisers que vous donnait une fille au coin d’un arrêt de bus, ou au sommet d’un skate park devenu prairie de béton, à force de sentir encore vos doigts dans son sexe moelleux dans l’arrondi d’un matelas, ou sous le haut vent d’un camping car, vous en oubliez les sexes et les bouches du présent.
D’ailleurs, ce ne sont plus des filles, mais des femmes, et vos dix-sept ans ne les émouvront qu’un temps, car ce sont de vos trente, quarante, cinquante, soixante ans (…) qu’elles désirent entendre parler. Ce sont de ce genre d’âge en train d’être tagué à même les nuages, dont elles rêvent lorsque, trop tard, elles épluchent des clémentines, dans des cuisines en regardant n’importe quelle ville prendre feu sous la nuit noire.
Le souvenir est une drogue dure qui peut faire écran. Qui peut faire illusion. Qui peut faire le charme de celui sous lequel le sol se dérobe à force de ne pas le fouler.
Alors oui elles écouteront émues, les quelques histoires des promenades que  vous avez faites, des disques que vous avez écouté, des plages sur lesquelles vous êtes allongés, des concerts auxquels vous avez versé votre première larme, mais elles piétineront d’impatience en voyant la lumière du jour décliner, et ne ravaleront pas longtemps, un on y va ?

qui voudra dire aimons-nous. convoitons la beauté de cet angle de rue. bavons de goût pour cet étalage de jeunes pousses.
Demain est une fiction désirable, Hier : un entrelacs qui nous sous tend, Maintenant : un large défi à nos existences

17 mars 2014

.

 

Si un bus prévoit d’arriver dans neuf minutes c’est assez de temps pour descendre en courant sur la plage, s’asseoir, et débuter une coupe de cheveux. Le vent participera à la rendre claire et digne, les badauds la transformeront en performance de théâtre.
C’est toujours immense ce que l’on croit que l’on n’a pas le temps de faire et dont on peut, ensuite, admirer, béats, la réalisation. 
J’hésiterai toujours moins. Toujours moins. Et toujours moins. Et remplacerai de plus en plus, de vils régimes de désirs en suspend mal à l’aise dans l'estomac, par la très grande jouissance du faire.

IMG_2840.JPG

 

 

13 mars 2014

::::::::

le monde n’est pas simple ni incompréhensible, il est entre les deux, il y a partout des grammaires que nous connaissons en partie_____ #ppp

si tu fais du savoir un piquet immobile c’est ton problème. c’est que tu oublies que le détenir n’est qu’un état passager. en rien il ne t’interdit de l’envoyer valser de manière conséquente, te retrouver ignorant, pas innocent, ignorant, dans une identité de circonstance, à même de sentir en te recommençant.
les cadres et les grammaires produites par les esprits géniaux qui nous ont précédé ou sont nos contemporains, sont une chance inouïe de pouvoir s’éclairer les uns les autres, ainsi que le monde qui entoure, à des moments donnés, précis. ils ne sont pas des permanences. si nous ne sommes pas des permanences comment la théorie pourrait en être une, et inébranlable ? elle possède la durée que nous lui attribuons sérieusement.

la violence a une durée que l’on ne peut pas défaire. ça oui. elle a eu lieu. elle est ce qui est mort. c’est de la mort. elle est intouchable, non retournable, si elle a lieu. on ne peut pas la défaire, l’atteindre, la dissoudre, dés lors qu’elle a eu lieu, c’est à jamais qu’elle a eu lieu. seulement_______

il en va de même pour le très vivant. l’amour, la lumière,  le regard. pour peu qu’ils aient été sentis, profondément, pour peu qu’ils aient été pensé avec un appareil profond : ils sont inébranlables. ils ont eu lieu. ils sont infinis. rien n’est en mesure de les supprimer. rien au monde et à jamais . ce qui les met sur un plan d’égalité avec la violence, donc disposant des forces pour la combattre, donc nous file un bon paquet d'espoir.

_

- pourquoi je suis si content ?

- bah parce que tu es né

- et qu'est-ce que ça veut dire ?

- que tu es là

 

 

 

 

 

fleur_papier.jpg

 

*

12 mars 2014

voilà

 

 

Il va comme si tous les espaces du monde était en lui et qu'en allant ainsi il les redistribuait______

 

 

11 mars 2014

casa-viva_________porto

nous sommes ici. ce nom n'a pas été donné par hasard. anna tu nous attendais ou quoi ? tu votes qui. tu votes pour qui. que penses-tu du vote blanc. je vis à boavista un peu plus loin, tu prends à droite en sortant. tu peux laver ton assiette s'il te plaît. je trouve que c'est si calme. il a tellement plu cet hiver, j'ai cru que nous ne survivrions pas. tu viens et direct c'est l'éclaircie. tu es chanceuse. vous êtes chanceux quand même. je vous laisse. i'm gonna make my own road now. ce petit filou de bébé chien en veut à tes mollets et à ton pull en dentelle je crois. mais moi je l'adopte direct t'as vu. j'ai pris froid, c'est idiot. le soir tombait sur serralvès et ce type qui mesurait les oiseaux. je suis restée et j'ai pris froid. c'était tellement beau. là bas tu crois que les murs ont été dessinés pour recevoir l'ombre des arbres. c'est quand même mieux que l'inverse. je suis têtue de cet espoir sans affectation. ça ne me perdra pas.

IMG_2753.JPG

IMG_2736.JPG

IMG_2758.JPG

IMG_2726.JPG

IMG_2732.JPG

10 mars 2014

_______________

J’ai pris quatre livres que j’avais déjà lus, un courrier-mail-notes-doc que j’ai plié dans ma poche et promené avec moi, j’ai changé de ville, j’ai vieilli de six ans, j’ai retrouvé intact le vertige de ma lecture de six ans auparavant et ils avaient changé évidemment. J’ai voulu tout écrire sur le béton de la piscine d’Alvaro Siza, mais rien ne tenait. Je voulais tout pouvoir me souvenir, et me rendais compte que ma mémoire est devenue courte. Cependant voilà ce qui me reste tatoué, dans le bas du dos 

Moi je vis sans dieu et ce n’est pas si facile. Ce n’est pas arbitraire. Très jeune je suis parti de l’élevage où rien ne me retenait. Au ciel je ramasse des coquillages pour gagner ma vie. Le rapport avec dieu n’est pas tentant pour moi, je fais comme je peux, et les rebonds se font de plus en plus précis et durs j’écris sans Dieu.
avec laisse et flash les mauvais jours.
je vis sans dieu mais dans l’écriture quand je peux

j’écris tes reins tes seins du même côté.

 

 

dominique fourcade sans lasso et sans flash

07 mars 2014

.

j'ai ce prénom toujours au bord des lèvres, entre hésitation, frontière, rivière.
dans les rêves les chevaux s'interrogent sur leurs harnachements, et c'est normal franchement. errer dans des appartements, des ordinateurs, des villes à demi dépliées, c'est toujours l'histoire d'un chemin qu'on a fait avant toi. seulement voilà, se disait-on, nous voilà nous, les voilà eux, tous neufs, recouvrant d'un sens âgé, mais nouvellement étalé, les objets, les peintures, les surfaces de type mur, et l'idée de la révolution.

aucun silence ne s'enregistre. aucun silence n'est libre si la parole le précédant ne l'était pas. aucun silence n'est invisible dans la roche.
qui, elle, enregistre, c'est bien connu.

 

05 mars 2014

*là clique

 

 

 

 atlas.JPG

 

 

 

 

 

NOUS SOMMES DE TOUJOURS NOUVEAUX MONDES

 

 

 

 

 

 

04 mars 2014

+

 

 

CIAO BAMBINO

 

 

 

" Poétesse, sens-tu à quel point tu m'as subjugué, toi et ton superbe compagnon de lecture, j'écris comme toi, et comme toi je sors de la phrase pour descendre les quelques marches qui mènent à l'entresol des parenthèses, où les plafonds sont très bas sur un parfum de roses anciennes, qui ne cessent jamais. Comme j'ai habité ta lettre. Et quelle stupeur quand le dé de tes mots, une fois le jet annoncé déjà, est tombé encore une marche plus bas, montrant le chiffre complémentaire, définitif ( souvent plus grand encore ).
... Et il me semblait de nouveau que la nature, à travers toi, m'avait approuvé, tout un jardin disant oui autour d'une fontaine et de quoi encore ? d'un cadran solaire. Comme il me surpasse et souffle plus haut que moi, le haut phlox de tes mots d'été"

10 mai 1926 Rilke, Suisse >>> Tsvetaieva Saint Gilles sur vie.

 

 

 

 

 

03 mars 2014

____

La Seine était haute et jaune. En légère crue. Sale, boueuse, en dehors de son lit. Un courant inhabituel et quelques quais complètement recouverts. La ville pleine de monde et de bruits, enfin traversée par une  vraie eau. Je me penchais longuement pour la voir et connaissais en elle, quelques esprits indépendants.
J’avais toujours l’impression que tu allais apparaître dans un coin de rue. J’ai toujours eu l’impression que des nuques reconnaissables il n’y en avait que peu.

Je voyais le fleuve, et je pensais

__grands troncs d’arbres coupés transportés par les fleuves, vite, ou par les éléphants sacrés, enfin.

Et je pensais

__pluie, rentrer du bois, amour calme près des fenêtres. Je pensais laine sur seins nus et amour paisible près des fenêtres. Je pensais nous vivons dans des endroits pacifiés, comment peut-on claquer les portes ?

J’allais à l’élément opposé. Un feu.


Rentrer du bois et lire. Le feu appelle toutes sortes de présences et fait du silence une liqueur à décoder. J’aime tellement ça.

photo 1 (2).JPG

 

 photo 2 (1).JPG