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27 février 2014

limite de l'oubli

 

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Il suffit d'une marque, d'une encoche pour qu'une chose demeure. Il suffit d'une personne qui se charge du travail de mémoire. Se souvenir signifie conserver un lien avec le réel, plus que cela : devenir ce lien.
Ce n'est pas nous qui gardons la réalité du passé dans nos souvenirs, c'est ce passé lui-même originellement organisé, agencé comme un être vivant, qui parle à travers nos mémoires, et l'intelligibilité de cette parole se mesure à la sincérité de celui qui la transmet, non pas au sens où il chercherait à respecter la vérité, mais au sens où il la laisserait absolument parler à travers lui.

sergei lebedev

 

25 février 2014

mondanité

 

22.02.14

 

 

_____ Arrestation Joaquin Guzman.

 

______ Tremblez narcotrafiquants.

 

________ Tremblez états complices.

 

______________Tremblez criminels.

 

_____________

 

 

( ____ espoir )

24 février 2014

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_____ ya habibi

La douceur du soir  tient à des choses qui ne tiennent pas, qui sont fragiles et menues et inconnues, parce qu'un brin de vent peut souffler un peu fort au prochain virage et totalement faner la douceur du soir dans la queue du franprix de la rue philippe de girard

 

Mais il peut aussi la faire repartir de plus belle dans la même queue du franprix de la rue philippe de girard, comme la caisse au milieu de We can be beat.
V
ous ne trouverez personne pour vous prévenir sinon ça ne s'appellerait pas la douceur du soir. Cela porterait un nom solide. Plus fabriqué. Or ce nom est une éponge qui s'effrite. Une petite forêt épousable. Très en dessous du seuil de visibilité.
La douceur du soir génère un rythme un peu lent, de mauvaise personne, un peu joué en retenue. Un rythme qui se fait attendre, qui ne vient pas exactement sur le temps, ravir les paresseux. La douceur du soir traine le pas et vous emmerde, mais costaudement. Elle a un petit air de fin de film dans lequel on a bien pleuré, mais ça aussi ce serait trop simple, et la douceur du soir n'est ni simple ni romantique. Elle est le goût liquoreux dans la gorge d'une mélodie mineure qu'une dame fredonne, que tu connais mais que tu ne remets pas.

La douceur du soir est so-li-taire. Totalement et entièrement solitaire. C'est ce qui fait sa fièvre réelle. Il n'y a ni témoins ni personne avec qui la partager. Ni simple, ni partageable, ni romantique. Même quand on entend dire. Ne croyez personne parlant de la douceur du soir. Ou bien croyez-les tous, et profondément.

 

 

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ICI, UNE TRES CLAIRE DOSE D'AMOUR

 

 

 

21 février 2014

Jean Amery. 1976. Bruxelles.


podcast

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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19 février 2014

tout est rivière

Sur le rebord d’un ghetto, appuyée à une balustrade, j’écoute celui-là chanter un chant dans ma langue, j’entends des mots que je comprends, et dont je comprends qu’il ne les chante pas dans la sienne. Il les chante dans la mienne. Il y a par exemple le mot liberté. Que j’entends autrement. Avec un «  r » que je ne soupçonnais pas. Je le trouve beau. Je pleure de me souvenir que ce chant-là, dans un autre monde, avait été chanté à l’enterrement d’un grand résistant qui était mon ami. Qui était mort non pas sous les coups mais de l’impossibilité à revenir parmi les hommes. Je pleure les deux bras sur la balustrade
Quelques frères font pareil.
Tout est hasard. Se trouver là. Entendre. C’est beau autant que c’est fragile autant que c’est évanescent et dans mes larmes se confondent le chagrin ravivé, la colère vaine, et la reconnaissance, me dépassant, d’être à même de vivre cet instant.

 

Chose que tu as vécue vraiment, est chose  présente, vraiment.

 

L’autre fois, j’entrais dans un kiosque clandestin, j’y apprenais la mort d’A.D, et nous réfléchissions, nous réfléchissions, au lendemain, à ce qu’il fallait dire dans ces cas-là, de quel courage il était à propos de parler. Le vieux me regardait et nous convenions d’une règle : A.D n’en aurait que faire, où elle était, de nos nécrologies en pleine page. S’il y avait quelque chose de sensé à entreprendre, c’était penser, penser, sans transition et sans relâche, aux murs qui tenaient encore bien debout.  S’il était quelque chose de sensé à entreprendre, c’était « ouvrir » le lendemain, sur nos ségrégations à l’œuvre, sur nos arpatheids très vivants, sur nos ghettos confortables, sur nos haines parfaitement réparties.

 


La session de Rodrigo AMARANTE - "Mon nom... par franceculture

17 février 2014

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Elle jouait, toute enfant,
Déjà, d'attraper le vent,
Dedans ses bras frêles,
Mais elle ne retenait rien,
Le vent, ça va et ça vient,
Et c'est infidèle.
Elle découvrit la mer
La garce lui fit son œil vert
En robe d'écume
Elle se jeta dedans
Ses cheveux blonds s'emmêlant
Aux reflets de lune
Puis elle voulut aussi
Voler un morceau de nuit
Qu'elle pensait, éblouie
Tenir tout contre elle
Mais revint le cœur chagrin
L'eau, ça vous glisse des mains
Et c'est infidèle

 

*barbara

parfum

 

L'HOMME LIBRE

16 février 2014

soleil jour

 

 

 

 

 

 

 

 


 

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Non, nous ne souhaitons pas que vous vous prononciez sur le film qui va tous nous émouvoir cet automne. Ni sur la musique que nos oreilles appellent de leurs vœux treize fois par jour.(____Aucune). Nous ne souhaitons pas que vous vous branliez à quatre ou cinq sur le livre que nous allons tous vouloir lire cet été. ( Écrivez-le, on verra)
Nous n’avons pas besoin de séquences courtes et de dialogues avec plans de coupe à la noix. Nous n’avons pas besoin d’être rassurés, d’être amadoués, d’être consolés, et si ça nous arrive parfois, nous ne souhaitons pas que vous en fassiez une règle générale. Nous ne souhaitons pas que vous érigiez des règles générales à notre propos. Nous ne souhaitons pas que vous imaginiez pour nous, nos futurs, nos amours, nos tailles, nos trajets récurrents, en tous cas, pas si c’est pour bosser en amont sur un packaging qui finira par nous baiser. Nous ne souhaitons pas qu’un projet politique, qu’une idée pour le collectif, fasse l’objet d’un test systématique de popularité.
Nous  ne souhaitons pas que vous affirmiez sans rougir que notre langue préférée est le français, ( MAIS QU’EST-CE QUE TU EN SAIS YOUTUBE ???? ) La récurrence de nos clics ne fait pas une identité. Ni un goût, quoi qu’en disent vos curseurs et même si ça vous arrange.

 

ALLEZ TOUS VOUS FAITRE FOUTRE AVEC VOS ETUDES, VOS SONDAGES, VOS BRAINSTORMINGS, VOS SCAN DE MAILS, VOUS REDUISEZ NOS HORIZONS, VOUS NOUS ENGLUEZ.

 

NOUS N’AVONS PAS VOTE POUR QUE  DES EQUIPES MARKETING NOUS DESSINENT EN PETIT. SI VRAIMENT L’ON VOUS INTÉRESSE, DEMANDEZ A PRENDRE UN CAFE AVEC NOUS ET LAISSEZ NOUS LA JOYEUSE IDEE DE REFUSER.
SI VRAIMENT VOUS VOUS SENTEZ EN EMPATHIE, VOTEZ UNE LOI SANS DEBAT PARLEMENTAIRE, QUI FERMERA  ILLICO LA CAFETARIA CASINO DE FONTAINEBLEAU, CAR CASINO A DU FAIRE UNE ÉTUDE, UNE ETUDE MONTRANT QUE : QUAND T’ES VIEUX, QUE TES PETITS ENFANTS NE VIENNENT PAS TE VOIR LE DIMANCHE, QUE TU VIS DANS UNE VILLE OU RIEN N'EST OUVERT LE DIMANCHE, ET QUE TU AS UN PETIT BESOIN DE SOCIABILISATION, BAH TU AIMES FORCEMENT MANGER TRES MAL, TRES CHER, DANS UN ENDROIT LAID COMME PAS DEUX, ET QUI PUE.  

 

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____ que d'offrandes

 

Il faut articuler pour prononcer Nous avons été repiqué sans nos racines.
Le noir est fait.

Elle dit :

J’ai passé du temps avec ton livre.
Je ne cherchais rien de moins, je suis comblée, je m’entends répondre en silence.
Le temps avec les livres dure longtemps, on oublie ça. Ce temps dure encore. Ils passent encore du temps avec ce livre tandis que je couds en souterrain une histoire de guerriers de fils.  

C’est rare de croiser lentement des yeux qui sont lents à venir et qui viennent lentement face aux vôtres pour parler lentement. Tout le monde attend qu’elle sorte.
Elle dit, sans s’inquiéter, j’écoute ce disque depuis des jours. Plus je l’écoute plus il découvre de profondeur. Alors je vis entre la saudade et le rhume.
J’essaie de me figurer le paysage que cela représente. Profitant de la plaine, je trouve que cette non-demande en mariage sonnait comme il faut. Venait clôturer un drôle de jour de fin. Nous devrions faire des demandes de non mariage, ou des non demande en mariage, un verre de vieux rhum entre les mains, et quelques accords brésiliens qui donnent au moins envie de

debout.

Mais tu es amoureuse de lui ? glissais-je pour rire.
Tous le seraient.
Elle est sérieuse. Comme la saudade. Comme le rhume. Comme le noir qui se fait dans une salle. Comme la lumière qui filtrait deux jours après, entre les arbres, noirs comme de grands oiseaux.

 

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13 février 2014

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le goût a remplacé l'amour.
le caprice et les circonstances décident de tout.
IL n’Y A ni vainqueur ni vaincu.
c'est le triomphe du moment.

C’est LA NUIT

 

 

 

 

on n'étreint pas les fantômes

friedrich kunath,

11 février 2014

faire.

TOUJOURS, LA QUESTION C'EST : POUR QUOI FAIRE ?

 

(ou encore)

 

POURQUOI FAIRE ?

 

(ou encore)

 

FAIRE POUR QUOI ?

 

 

 

 

10 février 2014

libérationnez

 

« _______L’une des taches qui me paraît urgente, immédiate, au dessus de toute autre, est la suivante :
nous devons indiquer et montrer, même lorsqu’elles sont cachées, toutes les relations du pouvoir politique qui contrôle actuellement le corps social, l’opprime ou le réprime. Je veux dire ceci : c’est l’habitude, du moins dans la société européenne, de considérer que le pouvoir est localisé dans les mains du gouvernement et s’exerce grâce à un certain nombre d'institutions, mais je crois que le pouvoir politique a des points d’appui invisibles et peu connus ».
Il faut localiser ces points, dit en substance Michel Foucault dans ce brin de conversation. Il faut les localiser pour s’en libérer. Une libération. C’est une injonction qui fait encore sens non ? Sens-tu les fourmis dans tes pieds ? Sens-tu qu'à diversifier, diversifier, diversifier, diversifier mon cul, on dilue et l’on ne s'y fiera plus. Parole d’actionnaire, parole de courtiers clignotent de fondamentales absences. Que le lieu de contre pouvoir et de vigilance, qu’est, et doit être un journal, ne s'identifiera plus à force de le diluer, qu'en cela il perdra sens et consistance et  raison d’exister et efficacité, tu ne veux pas ça quand même ?

09 février 2014

are you there ? ( you are there )

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la jeunesse est un chat insomniaque

" J'aimais que mon père fut mon père, j'aimais que Michel ne le fut pas"

*

" Je suis reconnaissant dans le vague à Michel, je ne sais pas exactement de quoi, d'une vie meilleure. L'amour qu'un père fait peser sur son fils, le fils doit attendre que quelqu'un ait le pouvoir de le lui montrer autrement pour qu'il puisse enfin saisir en quoi il consistait. Il faut du temps pour comprendre ce qu'aimer veut dire "


*

" Je n'ai jamais rencontré quelqu'un de si intelligent ni de si généreux : ça ne peut pas être un hasard" : depuis des années, parfois, je rêve éveillé d'une histoire romanesque dont cette phrase serait le tournant. J'imagine un adolescent ou un jeune homme perdu dans son aigreur, qui rencontrerait un homme venu parler au groupe auquel il appartient, délinquants ou enfants abandonnés, et qui lui ferait un tel effet que le garçon en sortirait avec cette découverte exprimée en quelques mots et qui lui change la vie. Je suis le récipiendaire de cette bonté active, c'est ce que Michel a été pour moi"

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" On devrait toujours attendre qu'ils n'en soient plus pour éduquer les enfants, qu'ils soient assez grands pour avoir leur idée - et ce handicap obligatoire grève toute relation avec des parents qui aiment l'enfant depuis toujours, toujours l'ont eu à leur disposition. Michel m'a enseigné avec une discrétion si absolue que j'ignorais que j'apprenais. A être heureux, vivant. Et la reconnaissance."

 

08 février 2014

buda

ce n'est pas tant d'abandonner l'idée de voir que d'abandonner celle de regarder. ce n'est pas tant de passer à côté des choses - la vie passe à côté des choses, dedans, tout le temps, il faut passer à côté des choses de toutes façons - ce n'est pas de cette crainte de passer à côté des choses que s'alourdissent tour à tour nos chevilles ou nos organes, ce n'est pas de celle-ci qu'ils devraient s'alourdir en tous cas. ils devraient s'alourdir d'abandonner parfois l'idée de regarder comme si c'était dispensable. comme si l'attention nous était dispensable, comme si ce n'était pas en tout point de l'eau à boire, comme si ce n'était pas du solide à manger, de l'air à installer pour poumons. comme si regarder nous était dispensable. 

 

 

 

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02 février 2014

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Faut-il être si peu sûr de l'existence de son sexe, quel qu'il soit, pour fantasmer qu'une proposition théorique, quelle qu'elle soit, puisse le faire disparaitre.
L'enjeu de parvenir à une façon vivante, mouvante, apaisée, d'être soi, est tel, qu'il n'est jamais prononcé. Cet enjeu de savoir sur quelles fictions, sexuelles ou non, une identité bâtie, pourra nous permettre d'être dans un tissu suffisamment souple pour épouser les mouvements ( saccadés ) de l'existence, cet enjeu n'est pas prononcé. Et pourtant.

Faut-il être absent de soi et de toute idée de jouissance, pour qu'elle ne soit jamais invitée au "débat". A quoi bon tout ça si ce n'est l'idée d'être bien ? A quoi bon la famille, à quoi bon le mariage, à quoi bon le couple, à quoi bon l'adéquation entre mon prénom, mon visage, mon sexe biologique, ma tenue, mes relations sexuelles, si ce n'est pour être bien ? Tant que l'on répond oui à cette question, pourquoi ne pas laisser chacun faire le mélange qui lui va et trouver l'adéquation ( souvent passagère ) qui lui parait la meilleure ?
L'autre question est plus intéressante encore : de quoi se fantasme-t-on pouvoir être privé en laissant chacun trouver l'adéquation qui lui va ? L'enjeu de parvenir à une façon vivante, mouvante, apaisée, d'être soi, est tel, qu'il n'est jamais prononcé, parce qu'il suppose la liberté des individus. Leur indépendance. Leur puissance de vie. Leur réalisation. Et que cela, démocratie ou pas démocratie, n'est jamais assez au centre du soucis collectif. En lieu et place, on met un totem, et des tabous, bien agiter pour ne pas laisser la pulpe se voir, et l'on marche éventuellement le jour du seigneur.