21 juillet 2010
saints dans l'incendie *
il y avait pluie sur les petits pavés, rougeurs sur sa peau, comme urticaire. Ils décidèrent de quitter le centre ville sur deux vélos volés. Ils pédalèrent fort pour laisser au plus vite derrière eux le marchand de bicyclettes d'abord, les quelques restaurants trop pleins, les enseignes bruyantes et vulgaires car trop fluos. Il fallut peu de temps pour que les immeubles deviennent de sombres lépreux, plutôt violets d'ailleurs, les cours, des entrailles que l'on tremblait à pénétrer. Non qu'elles aient abrité quelque véritable danger, mais c'est qu'elles entouraient de leur gros bras de pierre, de petits groupes d'âmes en peine, de vrais hommes, enfin quelque chose de consistant, qu'ils n'auraient jamais aimé voir se dissoudre par la seule raison de leur traversée en VTT.
Ils roulaient donc dans les allées larges, secoués par les chaussées irrégulières, jetant des coups d'œils furtifs à ce que les porches dégradés laissaient entrevoir. Soit, de grands terrains vagues pareils à ceux qu'ils avaient longtemps dessinés dans leurs têtes, enfants.
Une sonnerie puis une autre stoppa net la promenade. Le combiné en plastique répétait le message : une voix qu'ils connaissaient bien avait commencé de pleurer, tout à fait autre part, dans leur vraie ville à eux, une voix amie dont ils avaient soudain honte de s'être tenus loin aussi longtemps.
Le retour en vélo se fit dans l'incendie, mais quand même. La nuit imprimait un calme très nouveau sur les mêmes routes, les mêmes immeubles. Ils songèrent aux temps anciens, durant lesquels au coucher du soleil, chacun se devait de rentrer chez lui, et de rapprocher comme des agneaux, tous les enfants près du poêle.
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11 juin 2010
dossier
faisant dommage
partie des choses en cours
que l'on reprend quand on revient
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kremikovtzi : 2
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09 juin 2010
kremikovtzi : 1
Je tenais assez fort sa main dans la mienne, sans serrer, sans empêcher le sang.
Le bus nous avait déposés tout au bout. Aucun décor n'était planté mais je revois ce ciel gris, sans forme, sans état ni rien d'autre. Avant d'arriver là, la ville avait fini de vomir l'ensemble des buildings que pourtant nous trouvions beaux, et la campagne, une sorte de campagne avait défilé à leurs places. Une fois que c'était fait, il ne restait plus rien qu'un fond de l'air métalique et le bruit de nos sièges brinquebalants. Nous avions d'abord dû descendre une première fois, c'était l'heure qu'avait choisi la pluie pour doubler. Dans ce premier village qui portait le même nom que l'usine vers laquelle nous allions, on pouvait voir de nombreuses affiches, très délabrées pour certaines, sur les grillages, sur les maisons, n'importe quel mur. Il s'agissait des avis de décès que l'on faisait pourrir pour immiter les corps.
Un vieux bonhomme acquiesça notre langue des signes et nous conduisit étonné sur le bord d'une très large autoroute. Un autre bus devait passer. Bientôt. Nous ôtions nos gants tour à tour pour d'abord rouler des cigarettes, puis fumer des cigarettes. Le deuxième véhicule finit par sortir de la brume, une grosse femme le conduisait. C'est elle qui nous posa tout au bout.
Je le tenais fort, je sentais qu'une tension jusqu'alors inconnue venait de se glisser non pas entre nous, comme certaines fois, mais autour de nous. Alors je sentis sa main se crisper et faire craquer la mienne comme s'il s'agissait de brindilles. Une bande de huit chiens errants venait vers nous. Tranquilles. Hirsutes. Perdus.
Nos quatre yeux, nos deux coeurs, firent demi tour à cet instant.
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27 mai 2010
alcool zéro degré
JE NE TRAVAILLERAI PAS,
JE NE TRAVAILLERAI PLUS
AUTREMENT QUE DE BOIRE
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30 avril 2010
lire avec toi ce matin allégea le monde
17:09 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marie richeux
auprès d'anciennes visites
sur un territoire distinct qu'il semblait falloir retraverser souvent, je voyais,
-passages cloutés et très blancs-
quelques hommes pas misérables ni appauvris. un homme simple. puis deux.
dont les costumes, faute de traduire la richesse espérée, racontaient en fait,
comment la dignité se répartit inégalement de part et d'autre de la raie tracée au peigne. sur les cheveux qu'ils ont mouillé un peu. devant le lavabo tout à l'heure, et qu'ils voudraient voir tenir en place au moins jusqu'à la fin du jour. savoir vraiment pourquoi leurs gestes me serraient le coeur ?
il n'y avait qu'un pas, en ce fort territoire, à faire à côté sur le passage en question
je travaillerai le lien, un peu plus dru, un plus tard.
de toutes façons me suivent, depuis petite, ces hommes qui n'en font qu'un et ne sont pas tombés.
ces hommes lestés et merveille. moi je les porte un peu
16:58 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marie richeux
13 avril 2010
à trop vouloir nous presser
j'irai bien sûr
serre le béton
les tempes en tremblent sous les étaux
le nez coincé dans l'oreiller qui ne désemplit pas
c'est étonnant que jamais
.
enfin tellement cachée
cette lumière jaune me revienne encore
.
tout comme un sac à dos
ou mes chaussures lassées
ferait partie de l'équipement
.
11:25 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marie richeux
qui ne choisissait pas entre la lumière et la sortie
11:15 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marie richeux
29 mars 2010
.............
mais le ciment qui fond
il remplit les oreilles
il hante la limite
et bruit blanc comme le mur
toujours toujours toujours
.
15:09 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (0)
mets toi là, sous la lumière.
pourquoi t’as pas dansé ?
parce que je sais pas
toi tu ne sais pas danser ?
non
que penses-tu de ceux qui dansent ?
c’est parce qu’ils savent
et toi t’aimerais savoir?
hum
.
14:44 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (1)
09 mars 2010
c'est l'hiver du milieu
fais moi un lit que je m’étende
très droit
après l’éblouissement
mais laisse moi pour l’instant car pour l’instant je tourne
c’est l’hiver du milieu.
11:53 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (0)
02 mars 2010
juste après ça
Mettre dans une valise le cœur,
L'horizontal.
Et pas un traître mot.
Ça suffit de marcher
17:11 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (0)
13 février 2010
route
passer les tas de pierres
qu'il avait laissées là
servaient à protéger
N’en jeter aucune
Que dans l’eau qui boue
Venir, très doucement,
mettre la paume de la main
sur son front peu ridé
et compter jusqu’à mille
23:57 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (1)
derrière l' écran de fumée
Le fil est électrique
Ou le chemin de terre
Selon que l’on s’applique
A faire la mise au point
23:52 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (0)
06 février 2010
en résonnant
dans un soupire s’étranglent / les notes du chant des machines / reprennent les gorges et insistent / pour qu’on la fasse sonner / la grandeur d’avant est restée royaume / etrangers aux accents similaires se nourrissent des restes / tout le monde prie pour qu’on s’oublie et l’air / en sens inverse / rabat les billets doux sur les flancs des blessés.
15:03 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (0)
05 février 2010
monmythe
On croit chercher quelque chose de lumineux et d’originel, on actualise le regard, freinant la mise à feu des moteurs. Mais il est une chose, précieuse et seule, qui semble être le noyau. Par delà laquelle nous allons et pour laquelle nous suons. Une chose noueuse et certainement gluante, tout comme l’est la cellule, en perpétuelle mutation, se scindant de toutes parts, sans perdre l’unité. C’est à partir de là, justement, que l’on parle.
12:32 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marie richeux
29 janvier 2010
d'ici
dissipation du blanc pour étendre les toits
le manège se transforme en étrange poupée russe
l’excuse des fontaines c’est qu’il ne fait plus froid
je ne saurais pas dire plus
je t’aime dans un trou
18:10 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (2)
20 janvier 2010
moi je veux bien jouer.
justement hier, il fallait rester au chaud. petit mail de laurent : tu joues ? ok je joue. Le principe : Madame Zaiate lance un mot, d'autres ont quelques heures pour venir s'y cogner. Elle renvoie les échos et ceux qui veulent se mettent au travail écrivent quelques chose à partir de. Elle récupère les confitures et les publie sur son blog. http://rhizomonde.hautetfort.com/
Je vous fais part de ma première confiote. les mots obligés sont en gras.....
Oublie. Oublie. Oublie. Et tes sirène, tais-les.
Les trottoirs de la ville scandaient ça sous mes pieds, comme un ordre de l’au delà, une injonction secrète.
Quelque chose remontait des racines,
pauvres fils laissés
sur le bitume par les arbres
que danse la fin de l’automne.
quelque chose qui disait de la laisser derrière.
Petit coup d’œil discret à l’iphone, elle était loin déjà. Ce genre de femme vous quitte sans faire semblant, mettant le point à la ligne, comme un poing dans la gueule. Si la prochaineavenue donne sur la Seine je me jette dedans. Aïe Aïe Aïe, que n’invente-t-on pas comme procédés ridicules et désespérés pour conjurer l’amour. Cool Raoul, la Seine attendrait.
Il est dit que reviennent,
dans leur cortège de mystère,
éternité et béatitude.
Il est dit qu’elles referont surface
tant qu’il y aura dans l’homme
un espace pour aimer.
Soit.
Je la voyais encore, composée, complexe, puzzle profond et inatteignable, se prélasser le matin comme le soir, sur les draps défaits, jamais loin d’une tasse de thé brulant.
Je la voyais divine, déjouant toutes mes résistances, ne faiblissant pas, le nez aux vents contraires, riant de la stérilité de mes tirades.
La ville que je parcourais ne parvenait pas à l’épuiser. Elle était tenace. Elle appartenait au ciel. Son nom s’affichait en lettres fluorescentes à tous les coins de rue, et j’avais beau fermer les yeux, je croulais sous une montagne de souvenirs.
J’esquissais tout de même les contours d’un sourire en passant devant une enfilade de palais zen, à l’hypocrisie affichée. Nos villes débordaient de ce genre de campagnes. La sérénitéà tout prix et sans sens.
Je n’avais qu’un mot à leur répondre. Buvons, buvons encore, jusqu’à ce que l’oubli même, nous fasse vomir.
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19 janvier 2010
sans hésitation
Celle que je préfère c’est celle avec les plumes
18:19 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (0)