31 janvier 2014
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TOI-MÊME L'ESPOIR
15:08 | Lien permanent | Commentaires (0)
29 janvier 2014
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13:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
28 janvier 2014
je mettrai en circulation cette forêt
15:12 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photos cédric dupire
27 janvier 2014
dits du cerf
(...)
La lumière redorait le monde
C’était, ce ne pouvait être que l’aube,
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Aérienne couronne, animal mi-arbre, arbre mi-animal,
rêve
ambulant
Il était là
(...)
12:55 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : claire malroux
26 janvier 2014
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A Noël il demandait pourquoi c'était différent d'avoir grandi autour de la ville et pas dedans, et d'où venait ce sentiment, une fois au cœur de Paris, de n'y être jamais vraiment. De n'être jamais vraiment de ceux à qui appartient la ville, de n'être jamais de ceux qui ont bu des cafés. Nous n'avons pas bu des cafés, nous ? Non dis-je en souriant.
Nous n'avons pas pris le métro pour aller à la fête.
Non dis-je en souriant.
Je n'aurai jamais le même regard sur cette ville que celui qui n'a pas eu à s'y acclimater, à s'y faire une place.
Voilà.
Comme il y a de gros travaux sur le tunnel, le RER ne va pas jusque chez eux. Je pense
C'est notamment parce que nos adolescences et nos vies de jeunes adultes ont été rythmés par ces trajets incertains. Notamment parce qu'il y a toujours eu une zone entre le cœur collectif battant mystérieusement les rues, et nous.
C'est une zone que nous avons intériorisée et qui, depuis lors, existe en nous, sous nos peaux, dans la petite distance, tour à tour, amoureuse, craintive, défiante, conquérante qui caractérise notre regard sur elle.
Là bas c'est Paris.
16:33 | Lien permanent | Commentaires (0)
24 janvier 2014
ne dominez pas vos rats
19:07 | Lien permanent | Commentaires (0)
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Il dit je voudrais un poste de radio duquel sortent de larges guitares, ou de fortes guitares dit-il, je voudrais bien un poste de radio duquel sortent des guitares avec des bleus, et des orages, et des orages bleus. Il dit mais ça existe ou ça n’existe pas ? Ou ça existe ou ça n’existe plus ? Ce poste là, je l’ai rêvé ? Je l’ai rêvé qu’il nous sortait, quelques uns, de la torpeur, de l’étrange solitude moite de nos vingt ans ? Nous n’avons plus vingt ans, dit-il convaincu, utilisant cette commode première personne du pluriel, qui est belle faut dire, cette première personne-là.
Alors où est le poste avec la guitare et la licorne autour du cou, dedans ? Il tend la main et les yeux vers le ciel qui va pleuvoir, je dis c’est passager. Tout est passager. C’est un petit passage qui va finir par passer. Il ne pleut plus, déjà, juste le temps de le dire, il ne pleut plus et trois châteaux vont éclore.
J'imagine un poste de radio duquel sortent des guitares, fortes. Un orchestre de guitares fortes, non alignées, se cabrant, non utilitaires à peine utilisables, je vois le poste que je ne voyais pas à vingt ans. Je dessine à mains nues, une bonne vingtaine de guitares qui m’hébète doucement. Et berce un très léger début de sommeil de louve.
Il demande où dans le poste se faufile le vrai. Sous les manteaux, je veux répondre. Sous la laine des manteaux bleus et des bonnets. L’orage est un passage. Déjà il ne pleut plus.
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22 janvier 2014
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Servez-vous une seule fois d’un chemin et ensuite faites-en cadeau.
Ce n'est pas exactement aux chevets d'un homme mort que l'on devrait entendre cette phrase. Ni en lien avec une mort quelconque, même si la phrase en prononce le contour.
Je mélange les visages de l'explorateur, celui du sculpteur, et celui du poète, je recopie sans broncher.
___ j'emprunterai le chemin une seule fois, je protègerai le texte de ce qu'il connaît trop, et je les offrirai, le texte et le chemin. j'en ferai des cadeaux. bien larges, avec floutage sur le destinataire.
je me lève ensuite, je demande à E. à quoi servent ces chaises, pourquoi elles sont construites ainsi, elle dit ce sont des prie dieu. je trouve, réponds-je, que c'est aussi un moyen de s'assoir très bas.
E., qui a un nom de baie, sourit tricotée de beige claire. on y va ?
15:16 | Lien permanent | Commentaires (1)
21 janvier 2014
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______vous chamaniserez le réel.
inventer des formes nouvelles, oui,
mais c'est pour vivre dedans. oui?
15:31 | Lien permanent | Commentaires (0)
19 janvier 2014
à chaque jour suffit
Non, il n’y a, au fond, aucun générique connu qui pourrait assurément se réclamer d’un goût meilleur que celui qui n’existe pas encore et qui va venir sous une autre forme pour annoncer un autre écran, et des couleurs inusitées.
Il n’existe pas non plus, ce paysage qui réunit en son cœur, l’exactitude du bonheur, c’était il y a combien d’années ? Il n’existe pas tant qu’il ne contient pas en fait, la promesse muette et brûlante que le bonheur est voué à revenir en trombe, et fort d’une autre couleur, elle aussi réinventée.
A force de ressasser les premiers baisers que vous donnait une fille au coin d’un arrêt de bus, ou au sommet d’un skate park devenu prairie de béton, à force de sentir encore vos doigts dans son sexe moelleux dans l’arrondi d’un matelas, ou sous le haut vent d’un camping car, vous en oubliez les sexes et les bouches du présent.
D’ailleurs, ce ne sont plus des filles, mais des femmes, et vos dix-sept ans ne les émouvront qu’un temps, car ce sont de vos trente, quarante, cinquante, soixante ans (…) qu’elles désirent entendre parler. Ce sont de ce genre d’âge en train d’être tagué à même les nuages, dont elles rêvent lorsque, trop tard, elles épluchent des clémentines, dans des cuisines en regardant n’importe quelle ville prendre feu sous la nuit noire.
Le souvenir est une drogue dure qui peut faire écran. Qui peut faire illusion. Qui peut faire le charme de celui sous lequel le sol se dérobe à force de ne pas le fouler.
Alors oui elles écouteront émues, les quelques histoires des promenades que vous avez faites, des disques que vous avez écouté, des plages sur lesquelles vous êtes allongés, des concerts auxquels vous avez versé votre première larme, mais elles piétineront d’impatience en voyant la lumière du jour décliner, et ne ravaleront pas longtemps, un on y va ?
qui voudra dire aimons-nous. convoitons la beauté de cet angle de rue. bavons de goût pour cet étalage de jeunes pousses.
Demain est une fiction désirable, Hier : un entrelacs qui nous sous tend, Maintenant : un large défi à nos existences.
18:37 | Lien permanent | Commentaires (4)
pourquoi tu as les clefs de tous les palais ?
_______________PARCE QUE JE SUIS QUELQU'UN DE FIABLE__________________
16:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
verbe. égal.
Avec une alternance non savante de fils dorés et de fils de lin, j’ai brodé Rome. Point par point les virages qu’elle contient, la surprise non feinte des fontaines, la lumière qui naît meurt, instantanément, en fonction des rues dans lesquelles on s’allonge. Avec une application non savante j’ai brodé à même le fer de ce balcon. Je me suis brodé Rome au balcon pour dimanche.
Tout est recouvert, dit ce saint encore saoul, par la gêne que l’on a d’être au monde. J’acquiesce et je note, tout comme quand il rajoute, Fuis les pédants par doubles courses, les choses sont beaucoup trop compliquées pour qu’un seul homme ne les comprenne.
Je n’ai plus quinze ans, mais je note quand-même. Je n’ai pas l’acuité, ou le courage de lui rétorquer que s’il ne les a pas comprises, les choses, cela n’empêche pas les autres d’être clairvoyants.
Mais il est saoul, tendre, suspendu au-dessus du vide, et dispose d’une franche parole qui me le rend sympathique. Je brode son visage sur un sac en tissu, comme une sueur de lui sur un linge. Et je remonte l’avenue en dansant torse nu.
Je ne ferai pas l’erreur de croire. Je ferai. Je saurai momentanément. Je ferai encore. J’oublierai sans le vouloir. Je poserai la question sans rougir. Mais John, c’est le beatles qui fut tué ?
Oui. Ah oui, c’est vrai. Je ne ferai pas l’erreur de croire. Je trouverai un autre mot.
Ce cantique que je chantais, à mille gonzes en jogging, dans une cantine, en sous-sol, devant un couple de professeurs borgnes, il commençait par "Verbe égal au très haut" et j’avais toujours cru chanter : Verbe. Egal. Haut. Très haut. Nous étions petits. Les églises romaines nous n’y sommes entrés que plus tard. Et pour bien d’autres choses.
10:19 | Lien permanent | Commentaires (2)
18 janvier 2014
je promets des circulations
ce quignon de pain au museau noir,
ce commencement de preuve, cet espoir,
on l'entame avec le couteau du pauvre
qui s'ouvre toujours vers l'estomac,
vers la faim et sa pointe douloureuse
vers la pointe et son éclat.
au pays des résiniers mal résignés
les pins restent dans l'alignement, même brûlés,
alors qu'autour d'eux sur le sable
se tiennent des lézards dont la queue admirable
comme le couteau du riche à la lame libre,
couteau qui se suffit à lui-même, il permet l'évasion,
au commencement de preuve il donne une conclusion,
une suite légendaire,une fable mouvante,
un paradis avec frondaisons renaissantes,
couteaux, couteaux, ouvrez la porte, et moi je promets,
de mettre en circulation une forêt.
13:10 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : henri thomas, revue de beles lettres, poème inédit
16 janvier 2014
.c'était ce poème là.
l’autre on disait le loup
.
l’autre est un loup tremblant
.
qui ont beaucoup parlé d’attendre
seulement moi
la hâte
courions très vite vers l’évidence
et refuser que de___
alors tu pars ou tu pars pas ?
décider de___
rester un peu plus loin que ce que dit le premier corps
soudain (je) rêve que
la ligne quatorze
va jusqu’où plus personne ne crierait
.
rester un peu plus loin
que dit la première vague
et rendre compte
mais à personne
qu’on est seul et juste à côté
.
qu’on se dit tu
.
tutoie le loup, il s’approchera
je me disais
tu,
toi,
le loup
.
15:50 | Lien permanent | Commentaires (1)
12 janvier 2014
danse les omoplates
1 - drink juice from the cactus plant
2 - covet the fog and always test the barrier
3 - make - noise ---a-s- --u love ---h other
this is a sun day
omoplates from mariericheux on Vimeo.
19:01 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : music, dirty beaches, video, alone at the danube river
10 janvier 2014
quandmêmeoui
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT
ON EST CE QU'ON FAIT ?
15:15 | Lien permanent | Commentaires (4)
09 janvier 2014
saint blaise. jardin du béton.
(silence)
Georges.
Je t’ai pas vu depuis longtemps
Mon frère aussi il joue de la guitare,
Demande à Viviane qui est venue l’entendre.
Tu dois pas t’en faire, je le lui dirai, c'est une promesse Georges,
je vais pas le déranger, je vais juste lui dire que tu es musicien.
Je suis pas musicien.
Je lui dirai que tu n'es pas musicien. Et, oui, c'est vrai que je m'appelle Marie.
Voilà Marie, dis-lui que je veux bien qu’il vienne jouer un d’ces jours.
Georges chante moi quelque chose que tu as inventé avant que je parte
Depuis le temps, je croyais que la guitare accrochée, c’était la tienne.
(...)
Presque plus de bruit de la cour d’école Je viens ici depuis des mois
je suis incapable de l’expliquer à qui que ce soit
Même à eux.
11:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
08 janvier 2014
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*
mon manteau vient de Budapest
20:52 | Lien permanent | Commentaires (2)
07 janvier 2014
bal tropical
JE VAIS PAS RESTER TOUJOURS UN BON GARÇON
15:01 | Lien permanent | Commentaires (2)
X
Ceux que l’on fait monter dans l’arche, en quelques sortes, on les porte à la bouche comme l’enfant, et reconnaissant le goût, l’on dit, oui, c’est bon, c’est enfin bon, c’est de nouveau bon. C’est que cela ressemble à un poème que j’ai appris avant de naître. Je commence par aimer son prénom. Comme un prologue. Je veux déposer en gage cette première phrase. Je veux mettre à l’entrée de ce que nous bâtirons ensemble, fut-ce le plus fragile des mondes, sur les plus fragiles fondations J’aime ton prénom j’aime le prononcer, j’aime le lire. J’aime comment tu te nommes XXXXXX, ça me fait déjà pleurer, car c’est une épitaphe avant l’heure. Je commence par t’aimer trop, en surnombre, avec toute ton armée. Je commence par aimer ton essence sans connaître l’histoire, sans connaître l’habit, sans connaître presque le fond de ton regard, un bouclier, j’aime le plus déterminant que je peux, ce qui te nomme le plus et depuis le début, ton prénom, et après on verra. Je t’aime à la base, à l’os, sans les muscles, à l’origine si possible, après on verra. C’est une épitaphe avant l’heure. Je t’aimerai jusqu’au moment de ta mort annoncée. Je t’aimerai par ton nom, je t’aimerai par tes cheveux, je te trainerai comme tu trainais ton ami sur le sol rocailleux et méchant. Je t’aimerai depuis là où les chevaux dorment au sol, et tu y dormiras finalement, achevant avec eux, le soupir d’un même ventre. Tu y dormiras après la guerre en purgeant le combat de tes muscles. Et je serai là, debout, à dire ton prénom dans le vent sablé. Toujours à compter ta largesse, ton infinie mesure, ton décor étalé décousu. Je t’aimerai en pleurant sur ton talon troué. Je t’aimerai en pleurant sur ton genou rendant l’âme. Je t’aimerai en pleurant, sur tes larmes, sur ta tente. Sur ta blondeur et ton immortalité. Je t’aimerai depuis ton prénom, jusqu’à ton prénom. En boucle serrée. En nœud fait à la gorge. Je t’aimerai tellement que je peux commencer par là.
14:56 | Lien permanent | Commentaires (1)