16 mars 2009
les anciens
je voudrais pas recommencer avec mes histoires de guerre mais quand la nuit tombait sur les passerelles, je voyais se dessiner des petits trous secs dans la peau des zébus. les traces des combats perdus et anciens. leurs peaux très dure percée par à-coups et aucun sang n’aurait coulé. j’imagine qu’on leur tirait dessus. j’imagine que c’est pour cette raison que leur véritable cachette demeurait à tous secrète.
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05 mars 2009
si je veux
les non invités. les libres. ceux qui prenaient le chemin qui leur semblaient bon ou doux. je ne regardais que ceux-là. ce sont eux qui me faisaient sourire. j'enviais le vent fort dans leurs têtes, les nuages légers qui leur servaient de sol. ceux-là je les observais de près et me préparais bientôt à marcher dans leurs pas.
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15 janvier 2009
pleine
Certaines fois nous n’étions pas à l’heure. Nous buvions trop. Nous traînions le soir. Nous allumions des cigarettes alors que brûlaient encore les autres. Nous faisions l’amour quand la nuit, silencieuse
Nous répétions en boucle des idées de fortune. On inventait les livres, on singeait les peintures.
Certains disaient de nous que l’on était vivant.
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06 janvier 2009
deuxmilleneuf
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10 décembre 2008
comme le bruit délicat
"..Je me souvins en fait ,de cette vie en friche, sur pause. Tout était en attente de quelque chose de supplémentaire. Tout voulait être complété comme juin par juillet comme les cubes qui s’emboîtent comme le bruit délicat d’une vraie main sur une vraie peau..."
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04 décembre 2008
l'envol I
L’enfant resta longtemps et la chienne ne bougeait pas, réceptive. Lui, caressait de temps en temps le haut de son crâne et c’étai ainsi que tout allait. Moi, mon cœur fondait, doucement sous la chaleur retrouvée. Rien ne se diluait des noyaux durs de la peur mais mon coeur fondait, juste là, et il gouttait à mes pieds.
Tu avais peur des chiens avant, tu croyais qu’ils voulaient te mordre ?
Non
Ni celle-là ?
Je ne la connaissais pas avant, elle n’est pas à moi
Tu n’avais pas peur qu’ils te croquent tes genoux ?
J’avais toujours peur, mais je ne savais pas que les chiens croquaient les genoux
Mais c’est faux. Ça c’est les choses que les gens croient pour s’effrayer, en fait, regarde, on met les bras autour et après les chiens c’est comme les autres, ils ont chaud.
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23 novembre 2008
come back
Comment vous dire bordel
Comment raconter la pluie qui tombe
Comment ne pas se tromper quand on raconte la pluie qui tombe
Tu crois qu’on ferait revenir pour moi
L’appartement poussiéreux de Leonard Cohen
En plein hiver et dans un new york froid
Si l’on pouvait faire cela je revivrai un peu
Je serais assise auprès de lui,
lisant sur son épaule
La lettre qu’il écrit pour les autres
J’aurais rangé à côté
mon famous blue raincoat
Et je n’aurais rien dit jusqu’à ce qu’il parle.
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11 novembre 2008
(feu)
que reste-t-il des pages brûlées ?
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29 octobre 2008
grisée
Rien ne lui convenait mieux que le gris bas du ciel. Elle remplissait, secrète, une palette intérieure, se réjouissant toujours d’une nouvelle nuance. Les angles fonçaient les gris, les immeubles leur donnaient ombre et matière. Il n’était plus une seule heure sans qu’elle ne peigne dans sa tête, obsédée qu’elle était de retrouver, laiteuses, les couleurs de la ville qu’elle avait sous les yeux.
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24 octobre 2008
oh !
Tu souffles sur tes doigts ou je rêve/tu as froid déjà /et novembre ?Il n’est pas là encore/Enfin à quoi tu penses ?/Si tu crois que l’hiver sera doux, tu as de drôles de croyances / Tu ferais bien de sourire/Ça réchauffe
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22 octobre 2008
ralentissez s'il vous plaît
et l'on rétablirait le temps
en dimensions plus à l'échelle
il collerait mieux à la peau
nous conviendrait davantage
alors il serait des heures plus longues
plus faciles à passer dedans
moins difficiles à retenir
moins épuisantes
alors, seulement, la musique trouverait cadence
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08 octobre 2008
l'animal
Suspendue et autorisée
Tout comme me l’avait décrite l’enfant
Forte de ne plus très bien savoir où le nord, où le sud. Elle ne bouge pas, elle plane. C’est moi hier. Revenue dans la douceur du soir, à la plus belle heure de la nuit. Je suivais les phares des autres, et, tranquille, à l’intérieur, je tissais ma toile.
Devant elle, je ne cherche plus à voir et c’est à la place de cela que je trouve l’étonnement
J’aime l’idée qu’elle ne tienne à rien, ou au fil comme on dit, et je voudrais que tout soit un peu pareil en plus solide. Je voudrais que tout paraisse pouvoir s’évanouir la seconde d’après, mais que tout, pourtant, prenne ses racines profond.
Encore un peu à la regarder
et je dors
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01 octobre 2008
près de l'eau
je ne crois qu' à ce qui est petit, il disait et je songeais à la minuscule échelle que je garde à l'intérieur et qui a toute ma confiance. Je songeais à mon rythme, sage et déconcertant, apprivoisé tous les jours au prix de quelques exercices bien pensés.
Je crois au petit, moi aussi. Aux petits même. J'y crois beaucoup. Je crois à nos petits pas, nos petites créations invisibles, nos petits amours, nos petites formes. Je crois à tout ce qui se voit mal ou peu, tout ce sur quoi il faut se pencher ou tendre l'oreille pour entendre.
Pendant ce temps défilait la ville et je m'étonnais encore d'autant de concordances entre deux têtes qui ne se connaissaient pas.
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15 septembre 2008
détrempez-vous
Fraîche et bonne, la flotte qui coulait tranquille de mes lèvres à la gorge et de la gorge au reste. Elle me remplissait le corps comme après une longue marche dans le désert là haut. Certains ventaient la première gorgée, moi je choisissais celles qui venaient en plus, en trop, confirmer ma véritable soif. Il n’en fallait pas moins.
C’était une sécheresse qui datait de longtemps, les pires étés passés en quête de la moindre goutte. Elle s’était installée tellement profond qu’il paraissait à présent impossible de la déloger d’où que ce soit.
Et pourtant, comme on dit, pourtant, lorsque l’eau revient et que l’on croyait ne plus savoir faire,
on boit.
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03 septembre 2008
déchiffre
dîtes moi quel étage et je vous dirai l'âge de l'arbre et les racines. dîtes moi tous les numéros dans l’ordre et je vous dirai s’ils sont gagnants. si les dates et les heures sont à jour parce qu’il m’arrive souvent de me tromper et je ne voudrais pas recommencer d’autant que le temps passe vous savez
et l’on monte
redîtes moi un peu pour l’âge que je vous dise pour la vieillesse et pour le reste
ce qu’il reste de vos numéros sur mes pages et dans mes livres. Rien n’est moins certain. Alors accrochez-vous ça décolle à l’intérieur. Je ne voudrais pas vous emmener plus loin que prévu mais quand même j’y tiens.
alors l'étage ?
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21 août 2008
veillée
si on tire le fil entre la terre, le père, le fils : il y a l'oncle et si on tire trop fort la terre craque et l'oncle meurt.
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19 août 2008
à quai
En guise de retour, encore une fois, elle choisissait les rails. Une vieille tradition qu'elle s’était fabriquée seule. Le dernier voyage en train qui la ramenait chez elle, voyait se défaire un par un les liens tissés avec les paysages et les êtres de l'été. C'était étrange et bon, et depuis qu'elle avait connu cela une fois, elle ne manquait jamais à ce rendez-vous. L'histoire se situait entre la nostalgie et l'appétit du début et même si c'était faux, elle considérait qu'à chaque fois une nouvelle vie se présentait à elle. Si bien qu'enfin arrivée à la gare, lorsqu'elle se croisait dans les vitrines des librairies, elle ne se reconnaissait pas.
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16 juillet 2008
... qui êtes aux cieux
Le rêve ambiant est une église fraîche, à taille humaine, où il y aurait des bancs en bois pour s' asseoir et se reposer de l'été.
Ce n'est pas encore tout à fait l’heure de partir et l’Italie est loin déjà. On peut toujours se souvenir de la dernière fois, c'était en novembre et c'était Amsterdam. Il avait décidé de prier Jésus et tous les saints, peut-être pour rire, ou peut-être pas, on ne sait jamais vraiment. Il s’était assis à la table du prêtre et j’étais restée là, à écouter ses incantations.
Les souvenirs, aussi, sont nos petites prières, dans le livre interne, toutes bien conservées.
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09 juillet 2008
Après coup.
Nous avions bêtement perdu les clefs, la tête, du temps. Nous avions perdu le plan des lieux, avec le chemin et les détours. J'étais sûre pourtant d'avoir tout noté, les modes d'emploi pour l'amour, le rire et le reste. Si bien noté que raturé, gribouillé par les autres et leurs saletés de points de vue. Ils n'y voyaient rien, il n'aurait pas fallu les croire. Il aurait fallu suivre notre petite musique intérieure. Bon. On saura cela pour les fois prochaines. Je l'aurai bien en tête. Qu'on se le dise.
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03 juillet 2008
Ce matin libre
Certains destins se lient aux autres, par ce fil-là du hasard. Celui des radios et des télévisions mondiales. Alors on s’y voit, attendant la même personne, n’espérant plus, espérant de nouveau. On pleure aussi de temps en temps, lorsque les enfants pleurent pour de vrai. C’est étrange ce fil-là. Il nous fait fonctionner au réel comme au cinéma, étendant nos identifications à ce qui pourtant, nous est parfois lointain. Ce matin, libre donc, une femme, icône. Ce matin libres encore, certains autres. Alors c’était le bon moment hier pour songer à ceux qui ne le sont pas et plus, depuis très longtemps et parfois sans chaînes. Etait-ce le bon moment en revanche, pour ces drôles de discours enregistrés, sur une petite estrade, avec de petits applaudissements et cette histoire d’image qui court, qui court, qui court.
Libre donc. Essentiellement libre. Va. Respire enfin.
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