02 juillet 2008
rattrapée au vol
Il y a comme ça une bonne dizaine d’odeurs qui ramènent illico aux étés de l’ enfance. Parmi elles, le bitume chaud que l’on vient d’arroser et le mélange de caoutchouc et de synthétique des balles de tennis. Les deux ont été servies sur un plateau, tour à tour, ce matin. Ni une ni deux, parachutage immédiat quelques quinze années derrière, dans l’allée d’arbres d’un petit club de tennis modeste où les enfants roulaient à vélos et se cognaient aux grillages. Où leurs peaux collaient aux chaises en plastique pendant que leurs sacrés pères refaisaient le monde en comptant les points.
On ne mesure pas à quel point l'enfance est loin
19:39 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (0)
24 juin 2008
coule raoul
Pendant que l'eau passe sous les ponts, certains dorment au soleil, béton dans le dos et guitare accrochée toujours. Il dit qu'il peut attendre des heures n'importe où. Il dit que la ville lui appartient tant qu'il y a de la musique à faire. Il emmerde le monde et ses convenances, parfois je ne sais pas où me mettre et souvent je ris. Il installe sa natte sur le grand parvis beaubourgien, et fait ce que tout le monde rêve de faire. Il est cool Raoul autant que Max était libre, voire plus.
En ces heures chaudes où tout le monde rêve d'amour et d'eau fraîche, faisons une pause, à son image, et tapons du pied quand la musique est bonne.
10:25 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : pierre richeux, guitare
17 juin 2008
de temps en temps
Tout n’est pas obligé d’être beau, c’est sûr.Que cela déborde un peu, que tout ne soit pas tout à fait clair, c’est permis. Que l’on puisse tout gâcher parce qu’on est des grands, sûr encore. Mais le jour où c’est beau , le jour où ça déborde justement, de bonheur, ce jour là il faut l’applaudir et surtout ne pas s’en priver. Faut le faire trois fois plutôt qu’une. Faut gueuler qu’il n’ y en a pas deux comme ça, et prier pour que l'avenir en soit plein
Pourvu qu’on vive plus fort que d’habitude, au moins une fois de temps en temps. Plus fort et mieux et plus grand aussi. Au moins une fois de temps en temps.
écouter plus : www.myspace.com/mariericheux
14:47 Publié dans écoutez de la musique ... les écrans noirs du dict | Lien permanent | Commentaires (3)
08 juin 2008
après la ville
Celui-là trouvait dans les ruines et la misère, des formes à faire naître sur le papier plus tard. Quelque chose de la ville qui disparaissait était attrapé, comme par le col, au dernier moment, par cet homme et son appareil.
21:58 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (2)
30 mai 2008
"le bain des objets poussiéreux"
Je n'en saurai pas davantage. Il ne faudra rien déflorer de plus. Mais il s'agit de dire que certains d'entre nous sont engagés dans le plus beau des chantiers. Que celui-là est long et laborieux, qu'il est le délice du temps qui passe et de ceux à qui il importe d'en attraper un bout. Certains donc se sont dit que créer serait leur bonne route. et je les suis. J'en suis. Que sur la poussière du monde, ils rajouteraient la leur, sensible, que de tout cela nous ferions la poussière du monde nouveau, et qu'il est certain qu'une nuit, elle éclairerait les étoiles. Voilà pour aujourd'hui, jour comme il en faut, pour sublimer les autres.
19:12 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (2)
27 mai 2008
maison close
On passe devant une fois, deux fois. On croit parfaitement la connaître. On dit toujours que si l'on voulait entrer on pourrait. Qu'en quelques sortes la porte serait toujours ouverte. On se dit que les rideaux, là, qui empêchent de voir, c'est pour faire joli mais qu'on a le droit de regarder derrière.
Qui laisse-t-on regarder derrière ? Est-ce que les portes, en vrai, ne sont pas fermées depuis de longues années ? Poussons un peu pour voir....
16:43 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (2)
21 mai 2008
sept rue picard ce soir
sur la scène du Set de la Butte, dans l'ordre :
Tétard, mariericheux, Ludo Pin, Cécile Hercule
début des festivités à 20h30.
Welcome.
09:35 | Lien permanent | Commentaires (1)
14 mai 2008
sans quoi il fait trop sombre
Nous sommes des êtres voilà. De petits êtres de lumière. Il a suffit que reparaissent, surprise, les quelques feuilles qui manquaient aux arbres, pour que nous ne nous manquions plus à nous-même.
On se demande toujours ce qu’il en aurait été si le printemps n’était pas revenu sur ses pas. Dans quel genre de gris nous serions- nous oubliés ? C’est une question inutile puisqu’à présent la place est chaude, pleine d’épaules nues et de cheveux. Tout ce qui était caché se dévoile à nouveau, le voit-on mieux pour autant ?
Je pédale. Je ne cesse de chanter, ce sont les airs des étés qui tout à l’heure nous rendaient nostalgiques et qui dialoguent si bien, aujourd’hui, avec le temps qu’il fait.
Prenons provision, sans le penser, sans le faire vraiment, mais remplissons les poches, pour, on ne sait jamais, un futur hiver qui aurait l’idée de revenir. Lui aussi.
12:04 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (1)
10 mai 2008
leurs lumières
12:02 Publié dans ateliers philo enfants | Lien permanent | Commentaires (4)
02 mai 2008
froide côte bretonne
On aurait bien mis l’image. On aurait bien illustré comme il se doit, mais la technique parfois nous tombe un peu des mains. Tant que l’on peut raconter alors allons.
C’était à l’arrivée d’une bien longue autoroute que nous avions prise, avec les détours et les allongements. Il n’y avait plus une mer pour être vue tant il pleuvait. Tant les nuages recouvraient les côtes et les autres dessins. Lorsque nous sommes vraiment arrivés, la maison était froide et nous riions sous la pluie comme des mômes. C’était silence. Jusqu’au lendemain, tout s’est fait doucement. Personne ne voulait brusquer l’autre, ni les murs, ni l’enfance qui y restait en résonance.
Après le sommeil, après le soleil blanc du matin, nous partions pour courir. Et contre le mur, avant de quitter la maison, nous ne tenions plus nos fous rires, en imitant le père, ses mimiques, ses façons de se tenir et de parler. C’était à en avoir de larges crampes au ventre. Une immense blague.
Mon dieu comme il lui ressemble.
19:25 | Lien permanent | Commentaires (7)
23 avril 2008
zqsrgt
11:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
22 avril 2008
derrière le rideau, l'air frais
derrière la soie, la lumière électrique. le matin encore flou, terriblement brumeux. le matin c'est très tôt, juste avant de partir.
C'est encore de celui-là que l'on se souvient le mieux, l'appétit de partir. Epuiser ce qu'il reste des contours. Se fondre dans les décors que l'on ne connaît pas. Sourire aux gens. Ne pas le faire. Parler une toute autre langue, prendre les ponts qui n'étaient pas sur la carte. C'est de cela précisément que l'on se souvient le mieux. Si à la place il ne reste, que le drôle de goût sec, que l'occasion manquée de n'avoir pris la bonne route, c'est que l'on s'est trompé. Il n'y a ni bonne ni mauvaise. Il n'y a pas meilleure route que la sienne. Pas plus honnête.
22:44 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature
16 avril 2008
tout près tout près
c'était minuscule et sous la terre. il y avait des murs en pierres grises et vieilles et belles.
nous avions pris soin d'installer deux fauteuils confortables. d'allumer une bougie, de l'encens.
on avait disposé, comme ça, quelques grigris
Lorsqu'ils sont arrivés, rien ne bougeait plus. l'air était suspendu et le coeur serré.
tout le reste se passa en une poignée de secondes, de la fumée.
on voyait leurs yeux à tous et sur la guitare les doigts allaient sans fin.
ils ont chanté en choeur et c'était cela le plus surprenant.
je vous avais dit pour le soleil d'aujourd'hui. ca a marché encore.
17:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
10 avril 2008
55 rue des archives, à la cave
17:28 | Lien permanent | Commentaires (4)
nuit d'avril
venait le printemps. qui tout de suite se faisait reprendre par l'hiver. les bourgeons qui sortaient étaient saisis par le froid et certaines nuits les fruits minuscules se trouvaient gelés. personne ne doutait que reviendrait un jour les heures plus chaudes, mais en attendant, certains intallaient dessous les arbres, des bougies qui leur servaient de couverture. les branches ainsi ne grelottaient plus.
les hommes en disposaient tout le long du verger et veillaient à leur lumière. ils rappelaient alors à leur profond souvenir, les temps très anciens où il fallait toujours prendre garde au feu.
13:58 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
08 avril 2008
c comme le trou de musique
Nous l'écoutions hier, nous la lisions. C'était étrange et beau comme elle était libre. Ceux qui la trouvaient agaçante, se trouvaient petits et mesquins. Elle chantait mais elle bougeait surtout, elle dansait, se roulait. Comme quand on est heureux et c'est une contagion. La liberté a ceci de sublime à mettre le bonheur en partage. Nous irons l'écouter encore, pour savoir où elle va. Comme le fit Marguerite, elle nous rendit curieux. Ceux-là qui tranquillement, leurs propres folies en bandoulière nous renvoit à nous-mêmes dans un grand appétit. Un bol d'air ou ce que vous voulez. C'est d'intérêt public. C'est pour la bonne santé.
faut aller :
http://www.madamelune.com/supports/tracks.php?idsupport=280
09:39 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : camille, musique
04 avril 2008
secret
juste pour dire
pour le soleil
ça a marché
15:02 Publié dans sans permission | Lien permanent | Commentaires (0)
03 avril 2008
ainsi soit-elle
Il n’avait pas saisi le fil la conversation. La conversation, faut dire, n'était pas facile à suivre. Les mots arrivaient, cahin caha, par bribes, sans sens, sans ordre établi. Il s’était appliqué pourtant, avait ardemment souhaité trouver dans ce mélange, les pistes d’un récit. Quelque part où l’on voudrait le mener. L’esquisse d’un personnage, d’une intrigue. Et rien. Rien ne venait d’intelligible ou de logique. Rien ne répondait aux cadres qu’il affectionnait.
Les premières heures de ce constat le plongèrent dans un désarroi profond puis, il se laissa aller. Les petites histoires lui convenaient ainsi. Il prenait les mots pour leurs sons, leur poésie. Il ne courait plus après la suite aux choses. Il avait abandonné son rêve de cohérence, et d’autres alors lui étaient apparus.
C’est ainsi qu’elle souriait. C’est ainsi qu’elle parlait. C’est ainsi que ses yeux se posaient sur le monde. Il fallait bien s’y faire, si jusque dans son souffle, elle était hasardeuse.
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31 mars 2008
big bang élémentaire...
...Mon cher watson, ces derniers temps, nous observions,, vous et moi, un silence de plomb. Rien ne supportait plus nos ailes, nous étions à tomber par terre d'amour et pourtant. Je m'incline donc à votre proposition et soumets au jugement de tous, l'idée d'une révolution des coeurs. Qui ni plus ni moins consisterait, à entendre en son sein, les véritables coups. Les coups des coeurs, oui on le sait par la chanson, ne font pas tout, mais renseignent en revanche sur ce qu'il se passe vraiment dans ce domaine-ci. Si vous signez, je signe, et je suis. A bon entendeur.
11:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, amour
26 mars 2008
elle pensa haut et fort si bien que le ciel s'éclaircit
A présent que la tempête était passée elle pouvait ramasser les arbres. Tout récupérer de ce qui était tombé. Tout replanter s’il faut, se mettre à la recherche des racines. On ne verrait pas de si tôt revenir les jonquilles, mais peu importe, il s’agissait de repenser le monde avant sa disparition et ne pas vouloir le reconstruire à l’identique.
Elle empila quelques ouvrages pour se faire une échelle et désemplir les nuages. Ils étaient prêts à pleurer encore et il avait suffisamment plu. Rien ne grondait de nouveau dans le ciel mais la prudence était de mise. La première journée fut longue et au bout d’elle-même elle s’assit pour s’écouter souffler. Comme tout paraît moins lourd lorsqu’on se remet au travail. Elle pensa haut et fort ce qui trottait depuis des heures, si bien que le ciel s’éclaircit.
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