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14 avril 2014

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ON CREVERA SOUS LES ENQUETES DE POPULARITE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La gare est une maison bien chaude, où les fonds de whisky ont la même couleur que la fouée dans la cheminée, et des pelotes de laines orange et or, circulent de main en main, de sorte que chacun des sièges pour chacun des passagers, soit tricoté du même soin.
Sorti de là, le train éclabousse de neige une falaise, très à pic, totalement arrondie d’amas blancs. Il roule sans bruits de ferraille, sans freins, dans une direction arrangée par un croissant de lune, si frais que l’hiver s’écrit en lettres hollywoodiennes.   
Des indiens sans armes le prennent d’assaut, il ne ralentit pas, il vole en éclats de plumes. Les indiens vont aussi vite à cheval, que la locomotive sur les rails, tout explose en plumes blanches, et vient grossir la couche au-dessus de la roche.
Des enfants sortent des failles en courant. Ils sont la signature du temps. Ils hibernaient pour de rire. Il s’affairent, et sculptent des statues qui vont fondre. Ils ont les doigts gelés mais des quenottes à mettre en paquet dans la gueule des petites souris. Ca ressemble à Noel mais personne n’est masqué, aucune promesse ne leur ai faite sous le manteau.
Le train stationne, en équilibre, sans un seul pont. Les chevaux sont endormis sur le corps des indiens. Une fermeture de paupières plus tard, un astre a remplacé l’autre, et dix rayons de lumière franche transforme la falaise en clairière douce et calme. Au milieu un fil d’acier transparent. Ils tirent dessus comme à la fête foraine, une ribambelle d’oiseaux pâles et rieurs, remplacent les flocons c’est ainsi, ici, que l’on change de saison.

 

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08 avril 2014

la colère c'est un carré noir craquelé très coupant sur fond blanc flou, pas du tout facile à avaler.

 

 

 

 

 

 même au téléphone

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valable en temps de paix____________________

Finalement ce n’est pas tant à prendre la parole qui doit nous occuper quand on la prend, que ce que l’on décide d’y déposer et comment. Si par exemple l’on continue de figurer la parole, ou la langue, ou l’histoire, ou la langue soutenue par l’histoire des hommes qui serait la parole, bref, tout ça, si l’on continue de le figurer par une rivière - qui est l’image la plus satisfaisante pour l’instant - alors il faut être occuper à savoir ce que l’on y dépose. La rivière va sans nous. Depuis avant nous et jusqu’à après nous. Ce n’est pas complètement possible de dire cela avec la langue, mais c’est presque vrai pourtant : la rivière n’a pas besoin, précisément, de nos petites personnes, avec nos petites inventions pour exister. Elle charrie. Ce qui devient important, c’est l’écologie, l’économie de ce que l’on dépose dans la rivière. Parce que c’est incontrôlable après. Donc il s’agit de déposer en connaissance de cause, en conscience de cet incontrôlable qui nous traverse, et sans polluer. Car la rivière alimente toute la rive, qu’elle va ensuite dans la mer, que, donc, elle engage une responsabilité commune. Ce que je dépose dans la langue quand je prends la parole, qu’il s’agisse de dire quelque chose  à quelqu’un en particulier, ou à plusieurs personnes en même temps, ou dire quelque chose sans préciser à qui, ne m’appartient pas, ni les ricochets ni les échos que cela produit. Ce qui continue de m’appartenir ad vitam eternam, c’est l’endroit, et l’état d’esprit, de corps, l’état d’histoire dans lequel je me trouvais quand je l’ai fait.  Cela continue de m’appartenir toujours. Cela se soigne donc. Cela se pense. Et penser n’enlève jamais, malgré la manie que l’on a de dire l’inverse, l’immense spontanéité, l’infinie liberté d’agir et de choisir. Ce la les accroit.
Ce n’est peut-être pas ce qui est dit, même si c’est très important, qui compte, mais la manière dont on le dit. La manière dont on le dépose. Essayer avec un bateau fait en brindilles. Ou avec un faux oiseau en bois. Ou avec une feuille. Juste une feuille verte. Si tu déposes mal, ça chavire et ça coule.

07 avril 2014

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c'est toute l'histoire de la grève. il n'y a rien d'autre. on pliait sous le jour. dés que le joug s'est desserré, on a relevé la tête.
un point, c'est tout.

 

 

 

 

 

 

 

il s'agit, après avoir toujours plié, tout subi, tout encaissé en silence, pendant des mois et des années, d'oser enfin se redresser. se tenir debout. prendre la parole à son tour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

affichage de bonnes bases

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03 avril 2014

FAUDRAIT CESSER DE VOULOIR CREUSER LES GENS

 

 

" je fuis les gens qui veulent creuser sur moi et en savoir plus. et Internet sert justement à ça. je n’ai jamais fait de peintures pour avoir mon nom sur la toile "

 

 

http://zoo-project.com/

http://www.article11.info/?Bilal-d-abord-le-silence#nb2

http://antoine-page.com/

 

 

larme de silence gris clair ------ avec du blanc. boum. balle. je suis triste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

02 avril 2014

BORGES TRAD / S. B. SUPERVIELLE

 

C'est l'amour. Il me faudra me cacher ou fuir. Les murs de la prison se dressent comme dans un rêve atroce. Le beau masque a changé mais il est comme toujours unique.
A quoi me serviront mes talismans : l'exercice des lettres, la vague érudition, l'apprentissage des mots utilisés par l'âpre Nord pour chanter ses mers et ses épées, la sereine amitié, les galeries de la Bibliothèque, les choses ordinaires, les habitudes, le jeune amour de ma mère, l'ombre militaire de mes morts, la nuit intemporelle, la saveur du rêve ?

Être ou ne pas être avec toi est la mesure de mon temps

 

Déjà la cruche se brise sur la fontaine, déjà l'homme se lève à la voix de l'oiseau, les ombres gagnent ceux qui sont aux fenêtres, mais l'ombre n'a pas apporté la paix.
C'est je le sais, l'amour : l'anxiété et le soulagement d'entendre ta voix, l'attente et la mémoire, l'horreur de vivre de manière successive. C'est l'amour avec ses mythologies, ses vaines petites magies.

Il y a un coin de rue par lequel je n'ose pas passer.Déjà les armées m'assaillent, les hordes.
( cette chambre est irréelle ; elle ne l'a pas vue )
Le nom d'un femme me dénonce.
Une femme me fait mal dans tout le corps

01 avril 2014

voilà l'une des plus belles choses à écouter par les temps qui courent et par les temps qui ne courent pas j'en démords pas

RHUME
RHUME
RHUME
RHUME
RHUME
RHUME
RHUME
RHUME
RHUME

RHUME
RHUME
RHUME
RHUME
RHUME
c'est tellement beau

 

 

toute la ville est prête à en découdre oui je sais je travaille avec les jambes les danseurs se succèdent à la barre je la tiens encore bien fort quand je me couche il faut vivre je l'ai dénoncé celui qui croit encore conduire sa vie est un chauffard on nous dirige vers le moyen âge on prépare des chevaux toute la journée ils ont créé une somme de progrès le sol est chaud les semelles ne pèsent plus l'escalator descend dans un hall avec le nouveau ciel avec le nouveau sol avec les nouveaux muscles avec les nouveaux cils la nouvelle scène les nouvelles scènes les nouvelles têtes

on en voudrait encore encore elle coule les graffitis palissent même sur les murs les plus faciles je m'inquiète pas je vais au cinéma je cherche quelqu'un que je trouverai peut être je vois les autres et ils m'énervent

s'achète ici entre autre : https://itunes.apple.com/fr/artist/rhume/id632344986?l=en

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31 mars 2014

je suis je ne suis pas

 

Je ne suis pas historien de l'art. je ne suis pas philosophe. Je ne suis ni latiniste ni helléniste ni archéologue ni psychanalyste. je suis simplement un homme qui a beaucoup lu, un lettré ou, mieux encore, un littéraire, c'est à dire un homme qui apprend sans cesse à écrire ses lettres, à les déchiffrer, à les transposer, qui ne cesse de poursuivre cet apprentissage, qui aime follement lire, étudier, traduire, retraduire, écrire.

C'est ainsi qu'il y a un apprendre qui ne rencontre jamais le connaître - et qui est infini. Cet infini est ma vie.

 

 

30 mars 2014

quelle est notre question

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29 mars 2014

___ la vie est brève et même si les heures sont très longues, une obscure merveille nous guette

 

 

 

(...) nadie pierte ( repites vanamente ) sino lo que no tiene y no ha tenido
nunca, pero no basta ser vailente
para aprender el arte del olvido.
un simbolo, una rosa, te desgarra
y te puede matar una guitarra______

 

(...) personne ne perd ( tu répètes vainement )
excepté ce qui n'a pas et n'a jamais eu,
mais le courage ne suffit pas
pour apprendre l'oubli.
un symbole, une rose, te déchirent
et une guitare peut te tuer________

 

 

 

 

( borges X sylvia baron supervielle )

 

 

 

 

 

 

27 mars 2014

like the ocean we part / clique sur les deux en même temps et mélange


podcast

 

ça ressemble à un poème que j'ai appris avant de naître, que tu as écrit avant moi, que tu as écrit en même temps que moi, cela ressemble à un poème que t'as écrit et que j'écrivais en même temps, cela ressemble à nous sommes nés, et nous naîtrons. ça ressemble à ta voix. très derrière comme ça. ça me rend patiente. cela ressemble à un poème que seule j'écrirai, que personne n'écrira que tout le monde va écrire tout à l'heure, ça me rend dingue de joie, ça me rend patiente, c'est une petite partie de l'océan dont nous sommes. cela ressemble à un putain de poème sous l'océan dont nous sommes.

 


23 mars 2014

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20 mars 2014

vert espoir + bleu existant

une tonne de choses belles. le vieux et ce visage dans le rétroviseur, son air à la édouard glissant, en plus vieux, moins mort. les rayures sur la marinière de nicolas, les ongles peints en électrique de la fille collée à la vitre à peine fermée entre quelle porte et quelle porte déjà. il y a une couleur par néon, sous l'abribus, et un mec pour chaque poteau et ils sont tellement beaux. je tourne sur moi, insecte habillée rouge, par où on sort de ce fichu salon, je deviens petite, dans le tramway que je n'ai jamais tant pris que ce jour, je lis l'histoire d'une femme si belle aussi qui dort dans une roulotte, je m'en souviens, j'ai l'image comme si j'y étais. sur l'avenue d'ivry je remonte, un seul et unique trottoir, un tout minuscule enfant au visage régulier, et aux yeux immenses, bridés, et bleus, ce trio infernal, impossible, se retourne dans sa poussette, pour me redire qu'il est vivant. je t'ai bien vu minus mecton, dis-je, et je reviens sur mes pas pour checker sa mère, lui faire promettre, entre quatre yeux, qu'elle en prendra soin comme si c'était moi, comme si tout le monde était dans les pupilles de ce petit. faut pas que ça pèse hein.
je revois la cérémonie des couleurs. c'était Holi il y a quelques jours et je connais quelqu'un que j'aime que je connais que j'aime qui a du se retrouver sous la lune enduit de pigments, avec un an supplémentaire au compteur, sans savoir évidemment, mais qui sait ça?, comment ça s'écrit.

hier l'on me répétait que c'est l'année du cheval. ce que je savais évidemment. par conséquent je révise toutes les façons de se cabrer, mais, aussi, celles de venir souffler, lourde d'apaisement, avec des narines relâchées, dans la paume des humains.
tu es une enfant de l'automne toi marie ? rien d'autre, dis-je, au stand, debout, debout, debout, debout.

 

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18 mars 2014

tenant géographique


à chaque jour suffit

Non, il n’y a, au fond, aucun générique connu qui pourrait assurément se réclamer d’un goût meilleur que celui qui n’existe pas encore et qui va venir sous une  autre forme pour annoncer un autre écran, et des couleurs inusitées.

Il n’existe pas non plus, ce paysage qui réunit en son cœur, l’exactitude du bonheur, c’était il y a combien d’années ? Il n’existe pas tant qu’il ne contient pas en fait, la promesse muette et brûlante que le bonheur est voué à revenir en trombe, et fort d’une autre couleur, elle aussi réinventée.

A force de ressasser les premiers baisers que vous donnait une fille au coin d’un arrêt de bus, ou au sommet d’un skate park devenu prairie de béton, à force de sentir encore vos doigts dans son sexe moelleux dans l’arrondi d’un matelas, ou sous le haut vent d’un camping car, vous en oubliez les sexes et les bouches du présent.
D’ailleurs, ce ne sont plus des filles, mais des femmes, et vos dix-sept ans ne les émouvront qu’un temps, car ce sont de vos trente, quarante, cinquante, soixante ans (…) qu’elles désirent entendre parler. Ce sont de ce genre d’âge en train d’être tagué à même les nuages, dont elles rêvent lorsque, trop tard, elles épluchent des clémentines, dans des cuisines en regardant n’importe quelle ville prendre feu sous la nuit noire.
Le souvenir est une drogue dure qui peut faire écran. Qui peut faire illusion. Qui peut faire le charme de celui sous lequel le sol se dérobe à force de ne pas le fouler.
Alors oui elles écouteront émues, les quelques histoires des promenades que  vous avez faites, des disques que vous avez écouté, des plages sur lesquelles vous êtes allongés, des concerts auxquels vous avez versé votre première larme, mais elles piétineront d’impatience en voyant la lumière du jour décliner, et ne ravaleront pas longtemps, un on y va ?

qui voudra dire aimons-nous. convoitons la beauté de cet angle de rue. bavons de goût pour cet étalage de jeunes pousses.
Demain est une fiction désirable, Hier : un entrelacs qui nous sous tend, Maintenant : un large défi à nos existences

17 mars 2014

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Si un bus prévoit d’arriver dans neuf minutes c’est assez de temps pour descendre en courant sur la plage, s’asseoir, et débuter une coupe de cheveux. Le vent participera à la rendre claire et digne, les badauds la transformeront en performance de théâtre.
C’est toujours immense ce que l’on croit que l’on n’a pas le temps de faire et dont on peut, ensuite, admirer, béats, la réalisation. 
J’hésiterai toujours moins. Toujours moins. Et toujours moins. Et remplacerai de plus en plus, de vils régimes de désirs en suspend mal à l’aise dans l'estomac, par la très grande jouissance du faire.

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13 mars 2014

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le monde n’est pas simple ni incompréhensible, il est entre les deux, il y a partout des grammaires que nous connaissons en partie_____ #ppp

si tu fais du savoir un piquet immobile c’est ton problème. c’est que tu oublies que le détenir n’est qu’un état passager. en rien il ne t’interdit de l’envoyer valser de manière conséquente, te retrouver ignorant, pas innocent, ignorant, dans une identité de circonstance, à même de sentir en te recommençant.
les cadres et les grammaires produites par les esprits géniaux qui nous ont précédé ou sont nos contemporains, sont une chance inouïe de pouvoir s’éclairer les uns les autres, ainsi que le monde qui entoure, à des moments donnés, précis. ils ne sont pas des permanences. si nous ne sommes pas des permanences comment la théorie pourrait en être une, et inébranlable ? elle possède la durée que nous lui attribuons sérieusement.

la violence a une durée que l’on ne peut pas défaire. ça oui. elle a eu lieu. elle est ce qui est mort. c’est de la mort. elle est intouchable, non retournable, si elle a lieu. on ne peut pas la défaire, l’atteindre, la dissoudre, dés lors qu’elle a eu lieu, c’est à jamais qu’elle a eu lieu. seulement_______

il en va de même pour le très vivant. l’amour, la lumière,  le regard. pour peu qu’ils aient été sentis, profondément, pour peu qu’ils aient été pensé avec un appareil profond : ils sont inébranlables. ils ont eu lieu. ils sont infinis. rien n’est en mesure de les supprimer. rien au monde et à jamais . ce qui les met sur un plan d’égalité avec la violence, donc disposant des forces pour la combattre, donc nous file un bon paquet d'espoir.

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- pourquoi je suis si content ?

- bah parce que tu es né

- et qu'est-ce que ça veut dire ?

- que tu es là

 

 

 

 

 

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