15 juillet 2013
note__ alphabet
Je pensais je voudrais faire les gestes de ce que j’ai écrit pour montrer comme ce n’était pas suffisant.
Je voudrais montrer que les dire n’est pas suffisant et montrer par la même occasion que les faire ce n’est plus suffisant non plus.
Je voudrais réaliser méthodiquement un glossaire des gestes que j’ai forcément mal dit. Un glossaire du corps en mouvement pour que l'on puisse disposer du vocabulaire.
Mais ce ne serait pas ça encore, et l’on serait ivres de se rendre compte du mur. Il serait sans numéro celui-ci.
Je voudrais fabriquer un alphabet de ponctuations précises, et de correspondances entre le geste et un signe, un alphabet portable que l'on emporterait quand nous viendrait l’envie de ne pas nous comprendre
Je voudrais fabriquer un alphabet sensuel avec du corps pour que tu saches exactement ce que je veux dire quand je prononce ou quand j’écris
que je te baise la joue.
23:17 | Lien permanent | Commentaires (1)
il fera frais_ nous serons neufs
Note au musée. Vienne. ( __Janvier ) En ton absence. A ton
retour. Non. Pas encore là.
___ Photographier les ponts cassés, être certaine d’arriver bien après mais suffisamment tôt pour que l’histoire se malaxe encore, palace de crème glacée, à choisir je choisis Schiele et ses vingt huit ans.
Flu,
c’est la grippe en allemand, j’invente un mot pour grippé. Le mois de novembre je suis d’accord pour mourir, mais tard, disait-il, très tard, dans l’automne, dans la nuit des temps. La mort jaune infiltre la lumière au dessus de ses maisons. Elles ont quelque chose de légos que j’accorde, et je comprends que l’on puisse ainsi vouloir reconstruire en plein pendant la
guerre à son petit début. C’est osé. J’adore.
Mille neuf cent onze. Nous étions si jeunes.
LES PONTS
abracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracad
abracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabra
abracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabra
abracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabraabracadabra
18:34 | Lien permanent | Commentaires (0)
nous sommes de si nombreux vivants je t'aime malgré le bruit
17:18 | Lien permanent | Commentaires (1)
10 juillet 2013
.
de fait, le désir est extravagant___
de fait, le sommet n'est jamais à la bonne hauteur. de fête nous ne sommes pas rassasiés. et de calme jamais trop abreuvés non plus. de fait, nous négocierons, nous négocions déjà.
de fait, le goût du lait noir nous colle à la langue.
de surcroit, disposons-nous ( demandait-on ce matin, au gars qui repeint les lampadaires au croisement De girard et Louis Blanc) , disposons-nous des concepts, des images, des médiations nous permettant de nous représenter ?
le gars m'a enjoint d'un sourire poli de la fermer, car il faisait déjà chaud asteur, une femme, qui souvent achète de la javel au marché du coin, a piqué la fin de mon pain au chocolat en passant ( c'est de bonne guerre ) et les questions esthétiques, continuant de me faire palpiter, ont été gommées, ravalées au goulot, quand douze gamins ont rappliqué
avec leurs yeux nouveaux, leurs têtes nouvelles, leurs dents de lait, et une sacrée envie d'en découdre. avec eux le soleil.
11:57 | Lien permanent | Commentaires (3)
08 juillet 2013
___
parce que nous sommes brûlants, invisibles, parce que nous sommes des voix, parce qu’enfin l’été a bien voulu se poser sur nos ondes. Parce que nous sommes impuissants devant certaines guerres. puissants devant d’autres. parce que nous sommes tous très jeunes, et très vieux, et beaux comme ça. parce qu’il s’agit de notre dernière semaine en studio 1061 avant de prendre la route pour le sud. parce que c'est ingouvernable, ça produit du commun. parce que ça nous fait plaisir aussi, et du bien, parce que nous avons le droit de le faire, ou le droit de le dire sans le faire, et aussi le droit de le faire sans le dire, parce que d’autres le font, l’ont fait, le feront. parce que parce que parce que parce que parce que l’air sur la peau de la radio, parce que nous le sommes de toutes façons, très bien, nous serons nus.
11:16 | Lien permanent | Commentaires (1)
05 juillet 2013
||| on veut comprendre comme jouir
Je veux comprendre comme jouir, à front ouvert, en lumière blanche et sans comprendre. Je veux que le savoir se conjugue à l’intime, et qu’il devienne, en un clin d’œil, si digéré, donc indicible. Je veux que le silence soit plein et qu’on cesse de le craindre. Je veux que le langage ne soit pas un écran opaque, ou alors très très tactile. Je veux continuer de trouver excitante la part de futur sur laquelle ouvre une image. Je veux croire à l’orage derrière la fenêtre, et redire qu’une maison chaude, hiver, comme été, comme printemps, comme automne, une maison qui laisse la liberté de se risquer au froid de dehors, est la condition sine qua non pour penser. Au sens propre comme au sens figuré.
12:39 | Lien permanent | Commentaires (1)
04 juillet 2013
jusqu'à ce que surgisse le matin____________ baille crie
nuit dedans
ma bouche se remplit d'os jusqu'à ce que surgisse le matin
----- baille
et qu'en toi grandisse une joie maligne
14:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : al berto, lettre d'émile, tradution jean pierre léger
03 juillet 2013
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Laissez nos identités en dehors de vos marketing. Arrêtez de commercialiser nos visages, nos sourires, nos émotions, nos bourrelets. Cessez d’envisager nos désirs. Cessez de penser pouvoir les prévoir. Cessez de nous raconter qu’il vous est possible de prévoir nos désirs car on finit par y croire et c‘est déstabilisant. Nos désirs sont nos identités, et nos visages, et nos sourires, et on vous baise d’imprévisibilité.
Cessez de mettre un prix, en quatre mètres par quatre, sur une tendresse, même feinte, même quadricolor et à plat. Arrêtez de nous minimiser l’espace mental. Arrêtez de rire pour nous car on sait très bien le faire. Cessez d’être malin pour nous séduire, car ça tue les malins, et ça tue la séduction. Arrêtez d’utiliser notre temps de regard, notre ouïe, notre regard, notre temps, on va finir par croire que c’est à vous, alors que c’est à nous.
Arrêtez d’hypothéquer notre futur, arrêter de nous penser en avance, le temps passe assez vite comme ça. Déployer votre énergie à autre chose. Allez courir nu quelque part. Foutez nous la paix, vos sous puent la frustration. Mais surtout, surtout, laissez nos visages, nos désirs, nos identités, nos corps, en dehors de votre marketing. Cessez d’envisager nos désirs. Nos désirs sont nos visages. Et l’inverse. Arrêtez de raconter que ça s’invente en laboratoire.
On fera toujours mieux, on vous baise d’imprévisibilité.
10:52 | Lien permanent | Commentaires (7)
02 juillet 2013
_____
" Les livres, le père les trouvait dans les trains de banlieue. Il les trouvait aussi séparés des poubelles, comme offerts, après les décès ou les déménagements.
Le père se retrouvait dans la vie de Georges Pompidou et la mère dans celle de sa femme. C'étaient des existences qui ne leur étaient pas étrangères et qui même n'étaient pas sans rapports avec la leur. Sauf les enfants, disait la mère. C'est vrai, disait le père, sauf les enfants. C'était dans le récit de l'occupation du temps de la vie qu'ils trouvaient l'intérêt de la lecture des biographies et non dans celui des accidents singuliers qui en faisaient des destinées privilégiées ou calamiteuses. D'ailleurs, à vrai dire, même ces destinées-là, parfois, elles ressemblaient les unes aux autres. Avant ce livre, le père et la mère ne savaient pas à quel point leur existence ressemblait à d'autres existences. Toutes les vies étaient pareilles disait la mère, sauf les enfants. Les enfants, on ne savait rien. C'est vrai, disait le père, les enfants on sait rien."
11:33 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la pluie d'été marguerite duras
01 juillet 2013
la goyave mûre est bé-ton
J’vais pas rester
Toujours un bon garçon
D’son goyavier
La goyave
La goyave mûre est bé-ton Allez papa, bye-bye
S’taille ta papaye
L’anone papillonne de trip en streap
Abandonne Papi pour banana-slip Maman, Mangue Oh !
Boomerang Oh !
Mamie, ciao
Chéri-coco Allez papa, bye-bye
S’taille ta papaye
Mamie, ciao chéri
10:49 | Lien permanent | Commentaires (0)
paranormals
+++++++++++++++
10:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
30 juin 2013
p..r..i.n.ce..s.....s
laisse toi pas enduire, laisse toi pas faire, laisse toi pas réduire ton esprit, laisse toi pas marcher sur ta gauche, laisse toi pas négocier ton salaire, te laisse pas appeler léon ou idole, laisse toi pas envisager le pire.
laisse toi écrire, laisse toi ouvrir, laisse toi filer en douce aux champs, laisse toi rire aux anges aux démons, laisse toi pas effacer les contours, laisse toi pas dépasser par les verbes, les verbeux, les boudeurs, les branleurs, les carnassiers,
les teneurs de chapelles, les puristes, les rongeurs et les jaloux, ils ont du temps à tuer. pas toi.
laisse toi faire. faire,faire,faire,faire,faire,faire,faire, faire. oui.
_danse
blanche
neige
blanc
tourbillon
23:33 | Lien permanent | Commentaires (2)
28 juin 2013
nique-toi-youtube-et-tes-publicités-tu-nous-épuisexploite
++
+
=
nous faisons la promesse d'ouvrir toujours d'autres fenêtres dans d'autres espaces temps
10:06 | Lien permanent | Commentaires (2)
25 juin 2013
.+.
C’est ainsi en fermant la porte à l’écrasante et fausse évidence du talent. C’est ainsi en faisant, couture, tissage, répétition, ivresse, pliage avec les mains, c’est ainsi à faire 680 fois la même chose pour le même but, dans un oubli de soi, incomplet parfois et mensonger parfois, c’est ainsi dans un artisanat qui n’avait rien de rétrograde ou de conservateur, mais relié à la fabrique ancestrale des choses, que nous avions le plus de chance, et de la plus simple des façons, d’être en contact avec d’autres travaux d’autres hommes. C’est en faisant. Alors faire. Oui. C’est à force de ne pas chercher à croire, de ne pas tergiverser sur croire, c’est en apprenant l’économie, une sécheresse, un dépouillement, pas dans le résultat mais dans l’intention. C’est en amaigrissant l’intention. C’est en se faisant le creux malléable, c’est en se laissant faire que nous choisîmes le plus et le plus ardemment. C’est dans l’apprentissage du souple que nous résistâmes avec le plus de droiture. C’est à force de laisser couler que nous devînmes roseau. C’est ainsi en prenant pour appui la lumière diffusée par chacun des matins et sans la moindre exception, en la prenant pour appui sans poésie et sans lyrisme, c’est ainsi en s’appuyant sur une phrase jetée mille fois, nous sommes vivants, que la force ignorée arrive. C’est dans un abandon certain et un sourire non feint, que nous échappions peu à peu à la peur rigoureuse de l’autre, peur de soi et la violence qu’elle induit. C’est ainsi en faisant de la place, que nous trouvions la nôtre, et lisions qu’il restait à lire, infiniment, et sans mesure, et sans obligation. C’est ainsi, sans cynisme, que nous rîmes le plus à la gorge de nos ignorances, et tous les savoirs que personne ne nous reconnaîtrait. C’est ainsi en étant persuadé que ces savoirs se liraient pourtant sur notre visage, que nous traversions l’avenue, un léger sourire aux lèvres, ému par l’accalmie, bien convaincue - mais sans rancune - qu’elle ne durerait pas.
09:47 | Lien permanent | Commentaires (0)
20 juin 2013
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partout le silence a pris, comme on dit, du galon. des congères de silence sous des lits de liseron
11:50 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : pauvre grue, belin, polaroid, marie richeux
14 juin 2013
premier-janvier-deux-mille-treize-souviens-toi-l'hiver-dernier
( sourire, virgule, sourire, virgule, souvenir )
Je te souhaite de penser dans l’urgence et puis l’inverse.
Je te souhaite de danser dans l’urgence et puis l’inverse.
Je te souhaite de faire des plans et des comètes, de les détourner les uns comme les autres, les uns après les autres.
Je te souhaite de baiser un peu, beaucoup, passionnément et bien.
Je te souhaite de t’assouplir. De t’étirer.
Je te souhaite de te tenir dans les courbes avant les virages, où l’on ne voit rien, où l’on sent le vent. Je te souhaite de sentir
Et d’entendre.
Je te souhaite d’être à l’écoute. D’être à l’écoute. D’être___________ à l’écoute.
Je te souhaite de lire les verbes et les phrases et les paragraphes sans compléments d’objets.
Je te souhaite des mises en page, de lentes nages et de l’espace entre les mots.
Je te souhaite de bâtir des rivières, de fragiliser tes radeaux.
Je te souhaite de n’être rien de trop définitif ou pas longtemps.
Je te souhaite de te risquer sans partition.
Je te souhaite de ne rien vouloir si fort que la liberté de te mouvoir.
Je te souhaite des terrains vagues, des déplacements, et de très longues et très fortes immobilités.
Je te souhaite d’inspirer. Tu sais. Expirer. Tu sais.
Je nous souhaite de la paix, de la peau et l’immatérielle ouverture du son.
Je te souhaite ça, et je pèse mes mots.
Deux mille treize, il y a longtemps que je t'aime.
13:14 | Lien permanent | Commentaires (4)
13 juin 2013
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il dit j'ai le sommeil plein de loups. il voudrait revoir une maison au bout de ce que l'on appelle le chemin des bouleaux et qui n'a pas de nom*.
10:34 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : * bertrand belin, au nord de tout
11 juin 2013
le braisier #8
prête-moi ta
cervelle cède-moi
ton cerveau
ta cédille ta certitude
cette cerise cède-moi
cette cerise
ou à peu près une autre
cerne-moi de tes cernes
précipite-toi
(...)
{ ----- - aux fulgurances }
10:21 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : luca, echo du corps
volant
Tout se passe vraiment à une heure indéterminée de la nuit.
Sur la table descend une lampe très grasse, éclairant les visages de manière très ronde. Les visages eux-mêmes, très marqués. Ca veut pas dire fatigués. Ca veut dire, le temps d’abord et avant toute chose, mais aussi le vent, mais aussi le poids des enfants et l’héritage des vieux. La lampe éclaire en biais, d’un trait fourbe, la face des quatre gitans, finissant du même coup de langue, la discussion et la bouteille.
Elle, elle est dans la pièce à côté. Qu’aucune porte ne sépare. Elle découpe dans un large pan de tissu, des rectangles de la taille d’un dos. Puis elle rabat les bords, et les coud sur eux-mêmes, lentement, elle a vingt ans, je pense, pas beaucoup plus.
L’un des hommes quitte la table et viens vers elle. Il lui parle du prix du tissu, lui dit que ça l’intéresse, le bleu, et le jaune aussi, le molletonné, ça l’intéresse. Il lui demande pourquoi elle coud tous les soirs. Il lui demande dans un mélange de remontrance et d’érotisme. Pourquoi je couds tous les soirs ? reprend-elle pour gagner du temps. Il fait oui de la tête.
Alors elle va vers le lit qui est très haut. Elle tire vers elle d’imposants tiroirs, elle semble avoir besoin de force pour le faire. C’est irréel, cette force dont elle dispose soudain. Dans les bacs de bois dorment d’un si gracieux et lourd sommeil des chevaux alezan. Ils sont sublimes, respirent lentement. Elle répond.
Je couds tous les soirs, car un jour ils seront prêts. Moi aussi. Et je veux pour leurs dos, pour notre course, pour ce jour là, pour moi, pour eux, pour notre escalade des airs, les plus des tapis.
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09 juin 2013
la beauté *****************>
23:40 | Lien permanent | Commentaires (0)