11 octobre 2013
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Juste devant la porte de leurs magasins de leurs restaurants ils jettent de larges sauts d'eau, comme au pays, toute savonneuse. Mélange eau blanche avec odeur coriandre frais, découpage du jour dans un carré d'immeuble, tu gardes les recoins, tu replies les coins, si je glisse le papier dans ta poche, c'est que ta fesse tient dans ma main. C’est un détail important
Reprenons, il marche, dans la rue qui s'ouvre, se réveille n'est pas le mot, pourtant c'est un mélange des deux, il marche dans la rue qui s'ouvre et se réveille.
Il enjambe les corps des épaves d'enfants bourrés ayant dormi au sol, et avec son regard, il éponge le sable qu'ils ont en quantité sous les paupières et qui les contraignent.
Il écoute le rythme que produisent les clefs dans son pantalon, par frottement, il écoute et l'arrondie, l'allège, le transforme en boîte à basse généreuse et engageante.
Commence à déposer des syllabes, quelques mots, parlant bas, entre les temps, juste avant juste après les temps. Exactement.
Il marche, il rape, discrètement dans son col, suivant la rue qui s'ouvre-réveille, et le jour qui choisit quelques morceaux de coin de carré d'immeuble pour y déposer son premier orange.
Il compose sans savoir
le thème
du héros.
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08 octobre 2013
" quand ce n'est pas une image, c'est une image quand-même "
le dialogue du jour au lendemain. avec alain v.
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. e. r. = e } l } l
je la regarde, je mange. nous nous demandons en chœur, comment faire se rejoindre les endroits brûlants où l’existence se joue coûte que coûte, radicalement, à la seconde, impératif vital et violent, comment faire se rejoindre ces apparitions déchirantes de questions déchirantes et de réponses déchirées, avec le reste, avec la vie-de-tous-les-jours ? comment on fait pour déployer l’énergie et rendre le tout cohérent, relié au moins, comment on relie tout ça, sans se froisser dans l’étirement ? elle dit, parce qu’à côté, parfois le reste est fade. Je connais cette phrase. je souris. je mange. je la trouve belle.
elle se corrige, à côté parfois, elle répète, mais la majorité du temps, en fait, la majorité des trucs qu’on dit, qu’on nous dit, qu’on échange, mais on s’en branle, on s’en fout putain, mais c’est incroyable comment on s’en fout en fait. elle rigole, je respire, remplacement immédiat des larmes de chagrin par des larmes de sourire. on en a tellement rien à foutre, putain. elle répète, je répète, nous rions. où est passé le dimanche et la ville sous nos pieds ?
je n’ai rien à répondre à toutes les questions qu’elle me pose, ou presque, mais sur la passerelle en sortant, je me répète la phrase, juste cette phrase en sortant, il faut que nous trouvions une place à nous, choisie par nous. que les autres réclament notre présence est une chose, il n’en demeure pas moins qu’il nous revient, à nous seuls, de choisir la façon et le lieu depuis lequel on désire y répondre.
14:23 | Lien permanent | Commentaires (1)
07 octobre 2013
NE NOUS MENAGEONS PAS
" Les mots se dérobent sans vous manquer le moins du monde. Penser vous ferait une belle jambe quand vous êtes tout à goûter ce qui advient, que vous ne comprenez pas et ne vous souciez pas de comprendre. Drôle d’événement non évènementiel, pas spectaculaire du tout pourtant parfaitement inédit. Evènement sans réel contenu, une sorte de béance incongrue, s’il fallait encore des adjectifs, trouée soudaine dans le tissu serré de l’existence, curieuse ouverture par laquelle vous ne voyez rien, aucune lumière particulière, aucun secret, aucune révélation, aucune promesse de quoi que ce soit, non, rien de tel, inutile d’insister, rien__ "
13:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
04 octobre 2013
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NIQUEZ-VOUS; VOUS NOUS CASSEZ LES YEUX AVEC VOS COUVERTURES BLEU BLANC ROUGE CA SUFFIT MAINTENANT
15:39 | Lien permanent | Commentaires (0)
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15:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
. je suis stup
C’est mieux je crois que jouir en même temps les yeux
ouverts. C’est jouir en même temps les yeux ouverts. Je veux du
réel, je désire le réel, je répète toujours que je veux ça pour dire
combien je désire le fait d’être en vie, et tes yeux ne sont pas
le miroir de quoi que ce soit comme cette idée, mais une porte
quasiment opaque, et totalement happante, sur l’étrangeté. Je ne
peux pas bouger dans un autre périmètre. Je suis devant à côté.
Tellement émue de l’absence de filtre entre être en vie, et être en
vie. Je suis submergée par ce que tu es déjà de futur, de présent,
de couches de passé, de passé, de passé. Je suis arrêtée. On dit de
l’amour - et on utilise ce mot là par manque d’inventivité - qu’il
stupéfait. Alors je suis stup__
15:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
29 septembre 2013
:
dans le dortoir commun
tu rumines ta rage
que je sois là
belle au bois
levée trop tôt
pour des connards
des dirigeants.
11:58 | Lien permanent | Commentaires (0)
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il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage il y a l'orage, il y a l'orage il y a l'orage j'adore l'orage,
11:51 | Lien permanent | Commentaires (0)
alors je répète des noms qui commencent par mon bégaiement
C’est une petite annonce pour indicible.
Je ne l’apprivoise pas. Pas plus que je m’apprivoise moi. Mais je continue de bégayer sur les premières syllabes c’est fatiguant. Ap. Ap. Ap. devient, abbbb, adddd et je décide d’éclairer autre chose avec ça :
je trouve des surnoms pour dire, je ne t’apppppprivoise pas, je t’aime. (minuscule soupir, et reprise calme du souffle)
Je trouve des surnoms comme abricot, abruti, abricotier même, abasourdi, abîme, abou, abigael. Bon. Tout ça pour ne pas dire vraiment, je ne t’apprivoise pas, pas plus que je n’apprivoise vraiment moi, ni, -et c’est encore plus sportif au fond- ce qu’il y aurait entre nous et qu’on appelle comme on veut. On dit je t’aime car à cours de vocabulaire, mais qui dit vraiment la même chose ?
Alors je répète des noms qui commencent par mon bégaiement, et j’essaie de l’en habiller doucement au réveil, sans chercher à le vêtir d’un nom qui aurait trop l’allure de ce que j’imagine. Bim. Il bouge et bouscule l’ensemble de la chambrée, il dit :
tes-fess-tes-sein
10:51 | Lien permanent | Commentaires (1)
25 septembre 2013
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UNE SOLUTION EST-ELLE PLUSIEURS FOIS APPLICABLE ?
(SUR LA PEAU)
17:28 | Lien permanent | Commentaires (2)
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peut-être après avoir dit avec qui je devais baiser et dans quelle position et à quelle fréquence surtout et au sein de quel contrat de mariage, peut-être tu entends légiférer sur la maison que je peux habiter et comment, selon quelles règles établies par qui. peut-être après nous pourrions aussi discuter du fait qu'une potée aux choux est exclusivement réservée à la cuisine des mois d'hiver que sont officiellement décembre janvier février et mars, (jusqu'au vingt et un) et dire bientôt que rouler la pâte d'une pizza ne doit se faire qu'en italie, dans les alpes à la rigueur, sous prétexte d’entacher l'identité de mon dos, de mes épaules, croulent sous des mots qui ne devraient plus être utilisés dans cet ordre, et moi, la vérité, j'ai bien peur qu'elle te serve de prétexte à la domination.
personne n'interdit de porter de lapins dans les bras dans les sacs dans les wagons bondés du métropolitain. des lapins comme sur une image inventée que je chérissais tant que je la chéris encore en vrai.
15:04 | Lien permanent | Commentaires (0)
23 septembre 2013
*samuel
14:57 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sameul beckett, poèmes, éditions de minuit
19 septembre 2013
ne reproduis pas, continue
"Si j'ai une limite quelle qu'elle soit, ou si l'on peut dire d'une limite qu'elle m'appartient, c'est seulement dans la mesure où j'ai été séparée d'autrui et ce n'est qu'à condition de cette séparation que je peux être en quelconque relation avec autrui. Ainsi la limite est fonction de la relation, un truchement de la différence, une négociation par laquelle je suis liée à "toi" dans ma séparation.
Si je cherche à préserver "ta" vie, ce n'est pas seulement parce que je cherche ainsi à préserver la mienne, mais parce que ce que "je" suis n'est rien sans "ta" vie et la vie elle-même doit être repensée comme cet ensemble complexe, passionné, antagonique, et nécessaire de relations à autrui. Je peux perdre ce "toi" et un certain nombre d'"autrui" particuliers, et il se peut que je survive à ces pertes. Mais cela ne peut se produire que si je ne perds pas la possibilité du tout "toi". Si je survis, c'est seulement parce que ma vie n'est rien sans la vie qui m'excède, qui renvoie à quelque "tu" indiciel sans lequel je ne puis être " ce qui fait une vie judith butler, oui, encore.
13:44 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jérémie gobé, judith butler
18 septembre 2013
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j'ai besoin de ta protection - j'ai besoin de ta bienveillance - j'ai besoin de la justesse de ta langue - j'ai besoin de la jouissance de ta langue - j'ai besoin de ton espace public - j'ai besoin de ton ouverture - j'ai besoin de ton appétit - j'ai besoin de ton accueil - j'ai besoin de ton éclairage public - j'ai besoin de ton écoute - j'ai besoin de ton assurance maladie - j'ai besoin de ton école - j'ai besoin de ta peinture - j'ai besoin d'horizon - j'ai besoin d'un habitat - j'ai besoin de mes droits - j'ai besoin de ton exigence - j'ai besoin de ton virage - j'ai besoin de ce train - j'ai besoin de cette eau - j'ai besoin de ton école - j'ai besoin de ton école - j'ai besoin de ton humour - j'ai besoin de ta distance - j'ai besoin de ta douceur - j'ai besoin de ta proposition - j'ai besoin de ta langue - j'ai besoin de ton ciel bleu - j'ai besoin de ton soin - j'ai besoin de ton feu - j'ai besoin de ton trottoir - j'ai besoin de ton banc - j'ai besoin de ton silence - j'ai besoin de ton métro - j'ai besoin de ta justice - j'ai besoin de ta bienveillance - j'ai vraiment besoin de ta bienveillance, de ton accueil, de ta souplesse, de ton humour, et de ton imagination.
23:53 | Lien permanent | Commentaires (1)
antonin
Les poètes lèvent des mains
où tremblent de vivants vitriols,
sur les tables de ciel idole
s’arc-boute, et le sexe fin
trempe une langue de glace
dans chaque trou, dans chaque place
que le ciel laisse en avançant.
Le sol est tout conchié d’âmes
et de femmes au sexe joli
dont les cadavres tout petits
dépapillontent leur momies.
14:14 | Lien permanent | Commentaires (1)
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___________Par exemple ils avaient les bal-parquet.
Bien sûr ils travaillaient sans cesse. Et sans faire semblant. Jusqu'à ce que leurs joues craquèlent en hiver. Et bien sûr que la vacance était un mot abstrait réservé à d'autre gens qu'eux, que leurs pères, que leurs vieilles filles.
Bien sûr la ville était une autre abstraction lointaine que l'on ne rejoignait que rarement - car pourquoi faire au fond ? - Tout était là.
Sauf les sabots.
Il fallait les y faire fabriquer et réparer. Une paire l'hiver. Une paire l'été, et un tissage de paille savant autour du pied qui leur autorisait sans crainte les températures les plus basses.
Bien sur que rien ne se faisait sans sueur et que parfois la fatigue les prenait tous d'un coup pour les flanquer au sol et abattre sur eux un poids blanc et dévastateur.
Oui mais
il y avait les bal-parquet le dimanche. Et l'on y dansait. On s'y mariait parfois. Dés quatorze ans. On y testait les volants d’une robe. Son aérien sourire. Ses coiffures vite envolées sur le parquet déplié.
Et pour cette raison parmi d'autres, ils disent aujourd'hui sans aucune réserve dans la voix, qu'ils ont été heureux comme pas possible madame. Heureux comme pas possible. Voilà.
13:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sergio larrain la photo
16 septembre 2013
mobile
*home
08:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
15 septembre 2013
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la bouche noire de mûres sauvages. pas de confiture. et "tous les matins du monde sont sans retour"
mais ils sont nouveaux aussi, tout comme nous sommes, tous les matins du monde, nouveaux et sans retour.
l'un des vœux de l'année disait " je te souhaite de n'être rien de définitif ou alors pas longtemps__ " je m'applique à cela fermement, tout comme j'applique une lèvre puis l'autre sur le haut de sa joue politique et intransigeante et maréchal ferrant, tout comme je baise son menton comme s'il s'agissait d'un corps entier. la question n'est pas de vouloir mieux ou plus, jamais on ne dénichera pareille courbure d'arc d'indien dans les épaules, la question est d'être fidèle. à quelque chose de plus long. être sans retour ne veut pas dire être discontinu. au contraire. ce peut être un même seul être fait de mille matins sans retour. et si l'un d'eux contient un amour continent, rien n'empêche, que dans tous les changements-matins, même ceux qui paraissent brutaux et dénués de sens, rien n'empêche que se joue là, justement, une immense fidélité de l'amour.
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22:34 | Lien permanent | Commentaires (3)
13 septembre 2013
treize vendredis
L’orage a fait d’abord le ciel jaune. Décompressé. Animé par là, et par là, de spasmes de nuages. Il a fait régner dans les étables une nervosité sur les pelages, dans les flancs, les muscles, les étages à fourrages.
L’orage s’est déplacé et avant qu’il ne se poste au dessus de tel ou tel carré de ruelles ou de champs on se chuchote sa venue. Il est là, il arrive. L’orage vient, en tremblant. C’est l’orage qui tremble, pas la voix de ceux qui en disent l’imminence.
Comme un lit de rivière se creusant à la vitesse des dieux, la rumeur de sa présence, cavale, cavale, cavale, tandis que le ciel, du jaune grossi, passe au violet pâle et du violet pâle au violet foncé, jusqu’à draguer le noir. Le ciel se risque au noir, avec un sourire gourmand d’obscurité.
Ensuite, déflagration. Rien de nouveau. Une pluie qui asperge le sol, sans oublier un endroit. Sans faire aucune économie, et nous dessous, sans économie aucune, atteignant les degrés hystériques du mot mouillé. Nous, sans courir, tout à fait calmes sous l’orage. Bien décidés à n’en pas sortir, et prendre l’autre option, la sportive, la spongieuse, nous, bien décidés à nager.
Car s’il y a de l’eau partout maintenant, et si nous sommes en mesure de le faire. Alors nageons.
[ bruit d'eau ]
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