13 novembre 2012
qui ça étonne encore
Un tonneau de ferraille qu’on a déjà vu. Du bois dedans. C’est une cheminée. Tout est une cheminée dés lors que le feu allumé trace un cercle autour des corps. Donc c’est une cheminée. Donc l’échangeur d’autoroute au dessus de leurs têtes est un ciel, une hotte, un chaud conduit vers les astres.
J’ai faim. Ils ont faim. Nous avons faim. De combustibles.
Le feu garde en vie ceux que le froid tuerait. Nous avons remonté nos capuches jusqu’à ce qu’elles protègent même nos sourcils. Nous avons remonté nos cols jusqu’à ce qu’ils recouvrent même nos bouches. Jusqu’à ce que nos mots nous précèdent et aillent directement se jeter dans les flammes.
J’ai, ils ont, nous avons, chaussé nos baskets les plus rebondissantes, dans le cas où une enfance nous reviendrait en mémoire, et nous pousserait à jouer, rire, envahir les terrains alentours, réinventer le temps où rien d’excluant n’avait encore été prononcé.
Nous jetons dans le tonneau, les choses assez, les choses encore, les choses de trop.
Je, ils ; nous; alimentons le feu, comme un gamin vorace. Nous lui donnons tout ce que, trop rare, et trop précieux, nous n’avons jamais osé demander. Et on le crame, pour le vivre. Ca brule. Ca brule encore. Ca brulera.
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12 novembre 2012
je garde le numéro zéro. normal.
22:08 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche onze novembre
nous occupions un appartement vide. des photographies en papier collées au papier peint qu'avait collé il y a des années un couple devenu vieux dont on ne connaît que le nom. d'autres photographies suspendues au dessus de la baignoire, ce qui leur allait merveilleusement. partout des yeux, en nombre, pour les voir, et célébrer un livre, nouveau. c'était un si beau dima nche. dans les recoins de la cuisine, à même le sol, d'autres livres, à même le sol, plus anciens, mais fabriqués de la même façon, avec aussi peu de permission. et des mains curieuses pour tourner leurs pages. c'était un si beau dimanche.
21:59 | Lien permanent | Commentaires (0)
donc nous célébrions un livre
21:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
11 novembre 2012
en fait
un livre c'est d'abord ce qu'il y a dedans :
je voudrais t'envoyer des lettres en pendentif ou des colliers de ponctuation.
d'avance.
comme une reserve privée.
;,:......... !!!!? ...... ,,,,,,,,,,, ;;;;;;;; ::: .....................
ou
une mine.
évidemment c'est d'abord ce qu'il y a dedans - écoute comme c'est beau - mais le livre c'est aussi le transport de l'idée de livre, qui est si vieille, qui est si ancienne, qui est tellement sans date, qui dépasse sa vieillesse, qui défiera tout, même l'idée de trace, toute idée de durée. touté idée de définition. toute idée restrictive. toute personne voulant en parler. cette idée du livre défiera toute tentative de posséssion. il faut se publier dans l'élan de dépossession. les signatures seront gravées à même la matière, dans le bloc des mots. en invisible.
donc le livre c'est l'origine de ce silence musical. et l'inverse vaut encore.
suspension. blanc. et reprise du ryhtme.
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09 novembre 2012
bande annonce.
Si on veut, sept buildings non alignés, des édifices résistants, gueulards. Avec des trous dans l’horizon.
Si on veut : une entrée de saloon où des femmes à barbes fument la pipe, avant de t’offrir non pas leurs culs mais leurs souvenirs
et leurs sourires si t’es gentil.
Si on veut encore : la ville est un western sans date, dans lequel on remplace les flingues à la ceinture par dix poèmes griffonnés dans des carnets, prêts à être dégainés en cas de pénurie d’ambiance.
Si on veut : on laisse une trainée de poudre sur la ligne de tramway. Quelques évidences, quelques idées toutes faites dégommées à la main, comme les boites de conserve sur stand de fête foraine.
Tout doit disparaître.
Si on veut, le générique ne commence que trente minutes après le début du film, et les héros font baisser leur taux de testostérone. On se la joue western tranquille. Finis les combats de coqs à la sortie du billard, on se la joue bowling-dans-la-douceur-du-soir, on admire les belles courbes, on admire les cambrures, les trajectoires parfaites et la musique des quilles qui s’écroulent. On se la joue admirateurs de la nature dans la douceur du soir. ok ?
Voilà, l’image arrive, bande d’impatients. Il sera tard tout à l’heure, vous replacerez le châle sur les épaules de la belle, vous ferez battre les portes du saloon, et sentirez planer une petite odeur de whisky. Vous la prendrez par la taille, vous marcherez, vous, vos amis très chers, et leurs belles respectives jusqu’à ce que le soleil rouge vous remplisse les yeux. Vous aurez chaud aux joues. Voilà l’image bande de chanceux. Générique.
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06 novembre 2012
du sexe, du sexe, du sexe. de l'amour. ou l'inverse
15:38 | Lien permanent | Commentaires (5)
05 novembre 2012
voilà.
nager être déçue. sautiller être déçue. imaginer être déçue. voler être déçue. apprendre être déçue. fouiller être déçue. attendre être déçue. donner être déçue. photographier être déçue. danser être déçue. grimper être déçue. sourire être déçue. autoriser être déçue. s'entrainer être déçue. laisser être déçue. jouir être déçue. répondre être déçue. envisager être déçue. rencontrer être déçue. écrire être déçue. ensoleiller être déçue. interpeller être déçue. venir être déçue. lire être déçue. relire être déçue. équilibrer être déçue. soulager être déçue. poétiser être déçue. érotiser être déçue. signer être déçue. monter être déçue. descendre être déçue.
vivre vivre vivre vivre vivre vivre vivre vivre vivre vivre vivre vivre avoir vécu.
idéologie je t'emmerde. morale je t'emmerde. dogme je t'emmerde aussi. très peu pour nous les consolations.
19:41 | Lien permanent | Commentaires (3)
04 novembre 2012
jeux en équipe. radio collector collective. souviens-toi l'été dernier.
16:27 | Lien permanent | Commentaires (0)
le plus bas bruit.
je tiens à dire son visage amaigri, lumineux, bleu dans le fond.
sa peau de jeune fille aux mollets, aux chevilles et aux bras.
la taie d'oreiller rapportée de la maison.
le parfum qui toujours émane de son cou.
le roulis de l'eau des poches suspendues.
le soin donné au présent compté. aux blouses qui entrent et sortent.
je tiens à dire sa voix délicate choisissant le menu des jours. sa menue lenteur. sa rose rouge. son petit pot de semoule au lait. ses histoires de professeur plombier.
je tiens à dire qu'elle me raconta une sorte de baptême laïque au villargène, le jour festif de l'enterrement de son père, mes joues d'enfant. celles de mon frère.
je tiens à dire le bruit de sa respiration sous masque, celui de sa respiration tout court, le verre d'eau, la nouvelle eau. je tiens à dire ses sourcils épilés un par un et mon baiser sur ses paupières.
je tiens à dire le pastel des murs dont elle se félicite. et les boxers en dentelle saillants qui l'ont fait rire au lieu des larmes.je tiens à dire les yeux ronds de sa fille.
je tiens à dire que tous les vingt sept septembre elle choisit une carte pour mes anniversaires et que cette année toujours, elle n'oubliait pas.
15:21 | Lien permanent | Commentaires (0)
02 novembre 2012
L A PH R A SE PURE D U L I Q U I DE SANS D EN T
00:57 | Lien permanent | Commentaires (6)
___ plus aucune mémoire vive ___ m.r & c.d
il y a trois ans. quelques pellicules super huit. ses yeux. mes yeux. la bulgarie dans décembre. notre temps étiré à ses frontières, son front.
musique originale jacob stambach __ aka THCTV. amour.
00:56 | Lien permanent | Commentaires (0)
.
d’être sans le décompte partis
semer les chiens errants
sans la route, les cailloux.s
souffler sur le bruit poussiéreux des machines
panser la sourde disparition des choses
malgré les yeux
et la fatigue des os
enfantés
et déçus
candides curieux au dessus des puits
nous n’avons rien oublié du début du monde
et le temps étiré
à ses frontières
son front
plus aucune mémoire vive à l’horizon des fous.
00:53 | Lien permanent | Commentaires (0)
.
tout participe à l’oubli
tout
participe à l’oubli
je veux
à rebours du point qui tombe
je veux marcher à rebours du point qui tombe
tu dis Ne pas laisser s’écrouler les ruines
mais si
doucement
chercher à l’aveugle
gratter la terre
faire bouger l’eau stagnante
entendre
et si le livre est muet on disparaît
on va rapporter les pages
au bord de l’image c’est tout ce qui s’en va
au bord de l’image,
tout ce qui s’en va
comment on dit les immeubles qui s’écroulent ?
comment on dit dans l’autre langue ?
si l’on écrit de la main gauche, l’alphabet en morceaux et à la craie
qu’est-ce qui reste ?
00:50 | Lien permanent | Commentaires (0)
31 octobre 2012
givengivengiven
autant de blanc en ce moment, c'est en rapport avec les possibilités infinies de l'iceberg. le besoin manque d'oxygène.
___ considérant tout ce blanc autour comme un nombre infini de couleur
ils se le donnent.
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si, par bonheur inversé
C’est moi qui répète. A force, c’est une forêt. Mais c’est simplement par la force de la répétition que cela devient une forêt.
Par exemple, un seul bouleau c’est trop vertical. C’est trop peu, ce n’est pas assez d’espace pour une déambulation. Ce sont des pas trop retenus, trop secrets, trop serrés.
Dés qu’il y a deux bouleaux, puis douze, puis cent cinquante, avec la fébrilité de leurs couvertures, ce que leurs écorces ont de touchant, ce que leurs rares branches vous disent des hommes, dés qu’il y a, allez, plus de douze ou treize bouleaux,
alors c’est une forêt.
Il marche dans cette forêt. Les yeux écarquillés, glissés entre les tas d’épines brunes. Voulant soulever du sol ce qui ne se soulève pas.
C’est le noir complet si tu soustrais la lune. C’est le noir absolu si tu soustrais le bruit lumineux des villes lointaines. Mais c’est aussi le jour avec les oiseaux. C’est un mélange. Un jour blanc. Une nuit blanche. Pareil.
Il marche dans cette forêt seul. Il veut se rejoindre en un point précis, et voit le point bouger. Son avance fond comme neige au soleil. Il rechante la chanson à l’usage unique de ses joues. Son avance fond comme neige au soleil. Il cherche un ciel, en dessous duquel marcher, il sait que si par malheur, par bonheur inversé, il sait que si il trouve ce ciel qu’il cherche pour marcher dessous, il sait que s’il le trouve, il sera pris de vertige. C’est humain mais c’est idiot de s’effrayer de cela.
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29 octobre 2012
___
12:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
27 octobre 2012
point
nouveau grain, à peine visible, entre la deuxième et la troisième phalange de l'annulaire gauche.
et un grain dans la gorge aussi. minuscules grains de beauté dans la gorge. les deux, je lui dois.
il est une nuit blanche pour moi
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25 octobre 2012
le début du crâne
Les encouragements, je me les
fabrique moi-même. Il n’est pas dit que les
miens puissent devenir les vôtres, je veux
dire par là que je ne promets rien, mais
que je n’empêche personne non plus. Je
n’empêchepersonne
d’y mettre le nez, de
repérer des ressemblances, des informations
sur l’époque ou l’année en cours, des
éléments – utiles ou pas. Ce que vous en
ferez, c’est votre affaire. Si ça vous amuse,
tant mieux. Et si vous y voyez le moyen
de sortir d’une impasse ou une explication
possible à l’impassedans
laquelle vous
vous êtes fourré, tant mieux aussi.
Ce qui suit concerne tout le monde – en ce sens,
et comme on le verra ultérieurement, je
n’ai pas pris de risque. Je ne dis pas que
l’ensemble soit pépère : on pourra toujours
continuer à me reprocher les sauts du coq
à l’âne, les problèmes de ponctuation, les
allusions obscures, les paragraphes trop
longs et les chapitres trop courts, etc., on
pourra toujours tâcher d’excuser tout ça
par la poésie, dire que ce n’est pas grave
puisque c’est expérimental, ou dire au
contraire que c’est du lourd, que ça sent le
vécu, la tranche. Je vais résumer mon point
de vue simplement : ce n’est pas parce que
ce n’est pas pépère qu’on ne peut pas le lire,
si tant est que ce ne le soit pas – pépère
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22 octobre 2012
je cherche et creuse avec obstination
son invention
l'étrangeté de sa longueur le matin
son apparente absence d'enfance
sa radicale radicale radicalité
sa sueur de sommeil
sa tendresse pour l'écorce
ses angles impolis
son obstination au silence
ses déplacements
ses sous-terrains
le temps flou de ses bains
ses films tous ses films chacun du moindre de ses films
le butin qu'il ne sait pas
le butin qu'il sait
sa concordance à la marée
ses murs solides
son air de cerf
j'épouse
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