24 mars 2013
ta gueule
Tu reviens, tu corriges, tu dis « deux parties finalement, et un bon pour un cocktail ». Il vérifie un instant que tu as l’âge que tu as sur ton front, puis te tend le ticket, il n’est pas contre te voir saoule. Tu approches du terrain. Tu t’assois à la table haute, tu appuies sur le bouton qui relance l’écran. Tous les points, les calculs à zéro.
Ta coéquipière est une biche sublime. Tu l’as trouvée tout à l’heure, manqué de la bousculer sur la départementale, elle s’est figée dans tes freins. Elle a pris froid, tu es sortie de la voiture, les phares éclairant l’écorce des platanes, elle ne bougeait pas. Elle était debout. Figée mais vivante. Un peu abasourdie par l’accident qui n’avait pas eu lieu. Pas effrayée, ni une ni deux, tu l’avais hissée sur tes épaules, ta robe ? rien à craindre et tes jolis talon, tu l’avais déposée sur la banquette arrière.
Elle était confiante et molle et lourde : ok pas de problème.
Désormais vous êtes là, dans le grand hangar, prêtes à jouer vos deux parties de booling. Vous êtes deux biches, toi la humaine, elle la animal, le type apporte le cocktail. Tu lui souris, tu envisages le strike ou rien, c’est normal. Tu es royale. Demi déesse. J'aime ta gueule de Marylin.
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ça ajoute quoi, la neige, au paysage ?
12:08 | Lien permanent | Commentaires (1)
21 mars 2013
juste pour un jour, je veux plus d'inconscient
tu vois, là, ça sent le pop corn dans le wagon, je veux être ça, soufflée d'air chaud, sans arrière pensée, sans origine autre qu'un grain de maïs très lisse, sans rêve qui colle, sans enfance qui traîne, je veux être avec mes poteaux dans un immense cornet en carton blanc, qu'on se frôle sans se parler, qu'on danse en même temps qu'un gourmand nous transporte, qu'on s'ambiance tranquilles sur le son des machoires qui iraient au bon rythme
juste pour un jour, je suis une bande entière de zèbres, rayés, sous le cagnard, et on s'en fout qu'on est poursuivi, et on emmerde les prédateurs, on cavale sans inconscient, on court jusqu'à la mort, légers comme nos ombres, dieu que c'est bon, on court, et on s'arrête quand on a soif, et on croise des girafes qui nous saluent, sans inconscient, elles aussi, légères et grandes. belles gosses.
et aussi, juste pour un jour, tu vois la pelouse là ? la douche qu'elle se prend ? comment elle est caressée par la bruine ? je veux être ça.
je veux, sans inconscient, flotter entre barbes et gare du nord, m'arrêter boire un thé et écouter, sans inconscient, la vieille chanter au Bejaia.
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20 mars 2013
__marienbad d'olivier marguerit et ____qui envoie les mouches de veence hanao pour une image radio
18:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
en fait, pardon
c'est aujourd'hui, c'est maintenant, c'est immédiatement, pardon, la saison c'est, comment avons-nous pu la retarder d'un jour, comment avons-nous pu envisager d'attendre, en fait, pardon pour l'erreur, mais nous avions du chargin entre temps, choisissons plutôt une façon de fendre le présent avec l'imprévu, enterrons les mauvaises raisons d'être triste, elles sont mauvaises mais le chagrin bon, ravalons l'estomac lourd, cette soirée de merde, ce trajet de merde, cette giboulée de merde, cette journée de merde, ce coup de fil de merde, ce pass électronique de merde, ce trottoir de merde, il y a quelque chose de pourri au royaume de nos répétitions, de nos croyances, de nos souvenirs, de nos absences, il y a quelque chose de pourri dans le royaume de ce après quoi l'on court avec des jambes invisibles. je, je, je, je, je ( creuse )
regarde le ciel au lieu de machônner la drogue du manque de quoi ?
il y a ce qui est là, ceux qui sont là, ceux qui parlent, celui qui écoute, celui qui danse, ceux qui marchent font l'amour, préparent le
il y a ce qui est là, rond, plein, existant, imparfait, printanier,
aimons l'anatomie de cela.
coeur évidemment.
18:25 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : projet blablabla editions association n'à qu'un oeil
en ne nous disant que tristes, nous évitons d'être grossiers
J-1
15:02 | Lien permanent | Commentaires (1)
19 mars 2013
le bleu est fait pour exister
J - 2
11:54 | Lien permanent | Commentaires (1)
18 mars 2013
Nous, qui n'avons pas à mourir ce soir. Ni demain. Allons en cuisine.
et tout en mâchant lentement ( c'est le secret de la longévité )
racontons au hibou le début d'Antigone.
tout le monde sait que tout le monde meurt à la fin, sauf le hibou.
la tragédie a ses avantages qu'il ne faut pas bouder au petit déjeuner.
je te regarde, va pas te noyer, idiot.
13:45 | Lien permanent | Commentaires (4)
15 mars 2013
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rituel de la rotule du réel déroulé
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15:01 | Lien permanent | Commentaires (6)
14 mars 2013
dans le grenier de langue maternelle __ il y a l'alphabet.
en un jour, un film.
pas parler beaucoup.
pas se dire grand chose.
se dire un jour = un film.
encore une fois.
faire, faire, faire
____ rire. pas rire.
hop tourner, hop monter,
hop export.
UN JOUR PAS PLUS PAS MOINS
SINON C'EST PAS DU JEU.
(le violoncelle est) (un morceau caché offert par) (offert par offert) par cédric offert par offert par sakamoto hiromichi lui-même. le grand sakamoto hiromichi. l'elfe. le grand cédric. l'aigle.
15:02 | Lien permanent | Commentaires (0)
13 mars 2013
Pascal Quignard. L'origine de la danse.
_________ Tanaka a écrit : Ma danse n’a pas de nom. Elle n’est pas personnelle. Le monde n’est pas fini. Je cale mon souffle sur l’impulsion qui précède les hommes à l’instant où ils surgissent dans l ‘espace. Il y a deux danses. Jadis, je dansais pour les défunts et je roulais la tête. Maintenant je danse nu, près du sol, lentement, très lentement, rampant pour venir dans ce monde, essayant de me mouvoir sur la terre où j’ai été projeté par le corps de ma mère, essayant d’avancer sur le sol, essayant de respirer dans l’air que je découvre. Il y a deux danses comme il y a deux royaumes. La première danse précède la naissance, où elle tombe. La seconde danse reproduit, joue, mime, transpose, rechiffre, traduit, comme elle le peut dans l’air, la natation perdue dans le liquide amniotique, la dilatation perdue dans la poche perdue en amont de la détresse natale.
15:27 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : éditiosn galilée
12 mars 2013
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notre papier
notre film
notre nuit d’amour
11:03 | Lien permanent | Commentaires (2)
do it right babe__ fous-y un coup de pied dans la fourmilière__ travaille ton enfer
10:27 | Lien permanent | Commentaires (1)
tu dis rien tu promets
Je ne demande rien quand elle monte dans la voiture. Je la laisse s’attacher. Je patiente, jusqu’à ce qu’elle dise un « ouais » enroué, et qu’elle s’attache. Je démarre. Sans rien. Rien que le bruit des pièces mécaniques sur les pièces mécaniques. Mes roues sur la route déglinguée. L’attente de la quatre voies. Ma cuisse qui se contracte en débrayant. Mon poignet relâché sur le pignon des vitesses. Les bouteilles qui roulent dans le coffre au moindre virage. Je n’ai rien à foutre ici. A cette heure ici. Avec elle. Je ne mets pourtant aucune rudesse dans mes gestes. Je n’en rajoute pas. Je ne la regarde pas. Mais je la sens. Et l’on peut dire ce que l’on veut, même à une heure tardive comme celle-ci, même si je sors tout droit du sommeil, qu’elle n’a pas regardé sa montre avant de décrocher son téléphone, ou que, si, au contraire, elle l’a regardée, et qu’il lui est apparu qu’à une heure pareille, j’étais le seul à pouvoir être réveillé, bref, on peut dire ce que l’on veut, elle est à côté de moi dans cette bagnole pourrie sans assurance et je la sens.
Elle renifle ses larmes le plus silencieusement du monde. Elle voudrait rattraper ses larmes, les remettre à l’intérieur, comme on récupère l’eau de pluie pour arroser des plantes. Elle voudrait accélérer le rythme, me demander d’accélérer aussi. Pour qu’à la prochaine sortie on soit déjà demain.
Les gouttes d’eau salée font des petites routes sur le haut de sa joue, je les vois pas mais je sais. Elles se plient ensuite pour passer sous le menton, et dans le cou, et jusque dans la clavicule. Je le vois pas mais je le sais. Elle renifle ses larmes le plus silencieusement du monde. Je prends la prochaine sortie. On est déjà demain, et comme promis je n’ai rien dit.
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11 mars 2013
( avec toi elle paraît si belle ) joe l'embrouille, le coup de la guitare
11:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
saint estèphe, 2002.
en deux jours, nous apprîmes à ne pas mesurer ni la farine ni l'oeuf pour la tarte au citron. nous découvrimes que l'amande est aussi un fruit de mer, dont la texture a en effet quelque chose de l'amende, le fruit tout court. je te caressais les cheveux sur le carrelage chauffant, et répétais à l'envi que ton allure à cheval n'est pas sans rappeler les plus grands. je cuisinais pour un pour deux pour trois pour quatre pour cinq pour six pour sept pour huit pour neuf __boeuf. ce qui n'est pas dans mes habitudes. je remontais mon col, ton col et enchainais les dribles du genou. nous tressions des fils de couleurs, dont deux en plastique à la racine des cheveux, et ne rigolions pas en soulignant qu'il est un sort dans chaque noeu. qu'il faut donc tout nouer avec précaution.
je ne disais rien quand, émue, je te voyais danser pour la millième fois et pour la millième fois, je refaisais le trajet vers.
en deux jours, nous avons dansé, et laissé des bandes dessinées sur le ventre de celui qui aurait quarante ans. il les a eu d'ailleurs, juste devant nos yeux et sans que nous pleurions.
nous lui avons offert un hipopotame, que chacun tentait d'adopter en secret dans les chiottes. nous n'avons pris aucune drogue. aucune drogue et avons fait couler du vin d'il y a dix ans dans nos gorges.
nous avons souri au premier et au dernier étage, et écouté Retiens la nuit. nous n'avons rien tenté contre le jour. rien tenté contre la brume. rien tenté contre l'abat-jour de dix-huit heures, qui te rappelle quelque chose, forcément.
du présent, nous fîmes nourriture nourrisante et régénérions nos plaquettes.
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A
AH OUAIS
AH D'ACCORD
AH BON ?
AH ENCORE ?
AH CA VA
AH DIS MOI JUSTEMENT
AH LA LA
AH SI J'AVAIS SU
AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
AH C'EST VRAI
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08 mars 2013
THOMAS VINAU, CE MATIN, allez hop un sourire gars
13:47 | Lien permanent | Commentaires (0)
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10:39 | Lien permanent | Commentaires (1)
J'avais chaud. Albin de la Simone. Studio 1061. Ici. Hier.
10:20 | Lien permanent | Commentaires (0)