03 août 2012
fouiner
Une fouine s’est cachée dans d’évidents indices, dévidant la laine de verre, le grenier. Tu sais maman, il y a nos jouets ici. Maniaque. Trafiquant un nid qui n’a ni légitimité, ni petits si ça se trouve, moi, je fais sauter l’échelle à la dynamite, pour qu’elle ne puisse descendre, car malgré la saleté, et la sale tête, que souvent on lui prête, je voudrais l’adopter. Evidemment quand elle vit, je dors, et dés lors que je me mets à sa recherche elle est partie ailleurs, dans des songes de bestioles bien inaccessibles.
Je me brosse le tympan à l’inverse du sens des poils, je guette les sons la nuit et me réjouis que ce soit le bordel, inconfortable posture à l’attendre, pour juste voir la gueule qu’elle a vraiment.
C’est une fouine, je veux savoir ce qu’elle mange, la couleur de sa robe, je veux savoir le temps qu’elle a passé ici cet hiver, et si elle était bien. Je veux savoir à qui l’on prête notre maison, même une infime partie et si peu habitée. Je veux qu’on fasse connaissance.
Peut être c’est négligeable, mais, enfant, dans ce grenier, j’y fomentais des plans pour plus tard, et il se pourrait que plus tard ce soit maintenant, alors tu imagines l’enjeu.
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22 juillet 2012
beauté bleue. si. si.si.
19:24 | Lien permanent | Commentaires (0)
approche toi
Elles ont sept fois notre âge. Leur mini jupes sont usées mais ce n’est pas de la vieillesse, c’est qu’elles les ont trop mises. Elles n’ont pas dormi pendant des nuits si blanches, qu’on aurait dessiné dessus. Des corps en sueur, attrapés par les peaux, la nuque, le sein gauche, la fesse droite. A trois heures du matin, des orgasmes en veux-tu en voilà. Et synchrones de surcroit.
De la révolution, en veux-tu voilà, à toute les échelles et sans discours.
Elles nous font nous asseoir et pas sur leurs genoux. Elles disent, « Approche toi avec ta petite robe à carreaux bien sages, je vais te raconter comment on s’est énervé avant et comment ça ferait du bien de vous voir prendre la relève. »
Je vais te raconter, que nous avions au bout des lèvres des tonnes d’explosifs, et qu’en les prenant à pleine bouche, on leur faisait passer l’envie de nous réduire.
Les hommes, il fallait en faire des frères d’armes et d’amour. Vous, vous les regardez de trop loin désormais. Vous devriez creuser des sous sols pour aller jusqu’à eux, au bulldozer, à la fourchette, avec la rage, avec les ongles s’il le faut. C’est le malheur qui les rend cons.
Elles ont sept fois notre âge. La langue elles l’ont tourné mille fois dans le palais avant de parler, maintenant, elles font silence dans les dorures, mais leurs yeux n’en pensent pas moins. Et quand on va au salon, et que je continue à la tisane, elles se servent un whisky de guerrero et commencent à te faire l’article. Elles appelaient leurs prises de parole, résistance 1, résistance 2, résistance 3. Elles ont de la bouteille entre les cuisses, et sur les épaules. Nous on boit leurs mots comme du petit lait caillé. La méfiance on l’exercera plus tard.
Qu’est-ce qu’on va leur jouer pour les faire danser, ce soir ? A quoi ressembleront nos rides. Notre espoir. Nos vingt ans, devenu trente. Quels genre de larmes, on va déposer à la place des armes ? Elles ont sept fois notre âge, on met nos pas dans les traces des leurs, même si on ne les voit presque plus.
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un tout court. tout seul. exact.
dispersés
impossible à cerner
ne transigeant sur aucun combat
ce sont des cannibales.
ils oublient toutes les beautés d'escalators. les minis en jeans sur collants léopards
quelque part, autrement, y'a des concerts où l'on ne va pas.
on tresse des brins d'herbe au bord du lac, on se rappelle que l'enfance est endroit non négociable,
on se rappelle que lire est la plus belle rampe pour les mots et que les mots sont mouillés.
les toboggans, vivants, extrêmes, les heures de désir, y'en a pas mille, y'en a pas cent, y'en a pas deux.
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17 juillet 2012
toi
tu
es
une
collection
de
chants
toi.
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13 juillet 2012
vendredi treize ou la vie sauvage
11:17 | Lien permanent | Commentaires (0)
tout court
il faut défendre le plus simplement possible l'idée, la nécessité d'une pensée complexe.
et, naturellement, la pensée complexe elle-même.
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ne pas se fier
Vu de haut, ce ne sont que de petits carreaux de verre fumé. Des tours qui narguent Dieu et que Dieu ignore. Vu de haut, il court très vite dans la ville. Il est minuscule. Les grandes avenues, toutes ces grandes bandes blanches qui rayent le sol, il les enjambe, il est pressé, il est géant en fait. Il ne s’excuse plus. Sa sacoche tape contre sa hanche. Arrivé la bas la peau, à cet endroit, sera rougie, et rien ni personne n’y pourra rien, ni personne n’y pourra rien, ni personne. Il rebondit sur ses baskets fraichement acquises. Il accélère. C’est dingue, ce type, on le croyait lent.
10:52 | Lien permanent | Commentaires (0)
entre chien et loup. dit-on.
Lui il dort sur l’herbe, les bras derrière la nuque à l’américaine, un chapeau d’enfant-de-rêve-d’enfant-de-cheveux-d’enfants sur la tête, un chapeau en papier. Il manque un brin d’herbe dans ses lèvres. Quand il dit B de bouche, les deux lèvres se rejoignent, se cognent très doucement, le B fait trembler l’air,
c’est un détail.
Le ciel, entre chien et loup, on dit, le ciel est entre chien et loup. C’est étrange que l’on dise cela, avec lui, précisément dans le paysage. le loup.
c’est une clairière. Toute les portes de la bagnole sont ouvertes, ça lui fait une allure de soucoupe prête à décoller. Sur un bout de nappe étalée : deux verres de ceux qu’on vous tendait à la cantine, ronds et petits et striés. Dedans c’est de l’alcool de figue. C’est trop sucré et avec un vieux paquet de cigarettes ils ont fait un cendrier.
Il n’y a que le haut de son torse qui bouge, l’air entre et sort. Et entre et sort.
C’est paisible cette façon d’être là. Les mots sont à disposition mais ils ne se précipitent pas dessus. Le champ est à disposition mais on y courra plus tard.
Elle accroche des lanternes bleues, foncées, claires, ciel, aux portières de la voiture, qu’elle allume, ensuite, une par une. Et la voiture est plus soucoupe encore.
Toute cette lumière éparpillée vient jusqu’à lui en taches de couleurs.
Ce sont des enfants terribles.
En fugue. En vie. Echappés. Il ouvre les yeux et c'est comme s'il apparaissait.
10:50 | Lien permanent | Commentaires (4)
radio again radio again radio
Démonte le boitier. Fais sauter les dernières visses. Force un peu s’il le faut. Tu atteins les circuits électriques. Le cuivre c’est la base. Tu repères les couleurs. Tu cherches le bleu. Tu prends ton temps pour la teinte. Cherche le bon bleu.
Prépare le fer à souder, découpe les fils qui doivent l’être. C’est un réseau de synapses, c’est comme si tu touchais directement au cerveau, tous tes gestes sont chirurgicaux, tu peux trembler mais à voix basse. Maintenant fais se rejoindre les deux composants les plus éveillés. Puis referme tout, revisse. Personne ne doit soupçonner ton passage. Ta résistance est illisible, inclassable, innommable. Tu échappes au langage.
Referme le boitier. Branche le. L’électricité c’est la deuxième base. Le goût du cuivre tu l’as dans la bouche. Garde le.
Le poste trouble toutes les fréquences. Tu peux parler où bon te semble, tu peux atteindre.
C’est ici le plus délicat de l’affaire : il faut atteindre. Atteindre, c’est attendre à une lettre près. C’est reléguer les espérances au second plan de l’image, ne pas les tenir en banderoles, savoir qu’elles cognent en sous-couche.
Atteindre, tendre, attendre. Même combat.
Emettre. Oui.
10:47 | Lien permanent | Commentaires (0)
02 juillet 2012
de la danse impossible à réduire
c’estcommeretournerlesablieretpiétinerd’impatience,regarderlesablepasserdel’autre côté,considérerqu’ilvalentement.c’estcommeallumerunecigaretteaprèsenavoiréteins une,c’estcommeconsumertouttropviteettrouverquecelavalentement.
c’estunpeudesoleiltroptôtdanslespersiennes,c’estdelahâteaucœur, c’estcommel’heurede lapiscine, l’heuredelapatinoire,c’estcommelejourd’anniversaire,c’estcommed’avoironze ansdeuxfois,c’estcommetrouverlebonaccord,labonnenote.c’estl’herbedanslabouche.
c’estcommeunedanseimpossibleàréduire.c’estcommeunetranseimpossibleàtenir.cesont lestrottoirsmouillésdelavilleàpoil,lavoixaiguedecetaxi,cesrêvesenbouclepartéléphone, c’estcommelenomquis’affiche,tonnomquis’affiche. c’estlavoixmouilléepartéléphone.
c’estcommelesoleilvenutroptôtdanslespersiennes.avoironzeans.c’estcommeavoirmille foisonzeans.c’estcommetoutdébrancherenkickantlaprise.c’esttrouverl’énergiedutourde piste,etagrandirla piste.c’estcommeretournerlesablierdansl’autresensettrouverquele
sable coule lentement.
23:52 | Lien permanent | Commentaires (4)
ce peuple là, c’est l’avant goût des songes.
Il y a encore des gars qui ne dorment pas et vendent des paquets de malbac rouge à deux fois moins cher. et puis des gars qui ne dorment jamais ou presque, attendent leurs doses, grattent le sol avec leurs ongles. Et d’autres gars qui dorment parce que le balcon du troisième protège de la bruine qui mouille à l’usure. Ils dorment en dessous, sous les affiches des compagnies téléphoniques, qui te vendent de la parole au bout du fil, chez toi, en Inde, chez toi au Pakistan, en Côte d’Ivoire. Allez, achète la voix de ton père, dans une cabine qui sue la ville, je te la fais à deux euros.
Après il y a les gars qui squattent le scooter, et l’intérieur de la Clio. Il y aura toujours eux, pour écouter de la musique un peu fort pendant que le shit de leurs joints éclaircit le teint de leurs peaux,
et ils finiront toujours par parler des étoiles, ou d’une fille, même avec des mots qu’ils voudront vulgaires, et malgré cela, ce seront des enfants.
Il y a eux, dans la ville.
Quand elle ferme les volets, elle peut les voir tous. Elle peut déposer sur leur front un baiser. Sur tous leurs fronts en même temps, comme un front général, unique.
23:44 | Lien permanent | Commentaires (4)
tu me
Imagine la rue pale. Le saxophone d’archie, deux accords que l’on joue comme sonnent les cloches d’une église têtue. La voix qui va bientôt venir salir les notes une par une, une odeur de femme et les faire grandir. La musique est une marche déséquilibrée et lente, c’est cette musique qui construit l’image. La musique peut faire ça. Et de loin.
Ce sont deux chats. Sur la crète d’une nuit trois quarts lune.
Les coussinets se déroulent lentement au dessus des tuiles de toits. Leurs pelages ont une couleur libre qui ne brille pas. Ils ne sont pas apprivoisés. Ils ont des griffes sous la douceur. Ils ont des dents pointues qui enferment la langue la plus rappeuse, la plus désirable. Ils marchent. Ils déshabillent un par un les lampadaires. Y’a plus un corrompu dans le funiculaire, on a rangé les attractions.
Les chats défient l’apesanteur. Ce n’est pas exactement de la légèreté, ce qui les meut se nomme autrement, mais nous n’avons pas les mots. Les mots viendront.
Ce sont des chats qui parlent, sur la crète d’une nuit, à la lune trois quarts. Ils se disent, ils se demandent, ils se foutent de savoir si tous les chats sont gris, la nuit, ils se demandent, si vraiment,
vraiment, si l’animal
retombe toujours sur ses pattes.
23:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
06 juin 2012
retour radio jour férié
19:15 | Lien permanent | Commentaires (3)
déjà dit
Noir d’abord.
C’est le noir avant l’électricité.
On branche le stroboscope, le groupe électrogène,
la rallonge dans l’escalier en faïence.
La scène va ralentir.
La vie va défiler à raison d’un flash par image.
La peau de la femme passe du lisse-baby doll, à passablement ridée. Un peu d’alcool se répand sur le sol, ça colle les souliers, mais vous dansez quand même.
La vision c’est comme l’écran de la game boy, à l’ancienne. Vous ne pourrez pas en enlever les yeux, vous scotchez comme collé,
en dessous la table, tenace est le chewing gum menthol.
On reprend.
La scène. Lente. Très lente.
Le temps ne passe que si la lumière vient.
Le destin d’une petite, faîte comme d’autres, à la manière de,
sirotant plus jeune, les p’tits princes à l’eau de rose,
et dégueulant plus tard, des images qu’ont mal vieilli.
c’est à dire,
n’a pas supporté la belle que le carosse fonde comme neige au soleil,
s’est pris (flash) les pieds dans le tapi (flash) des rêves mal dégrossis, on ne dit pas aux petites belles gosses qu’il faudra composer.
On reprend.
La scène est lente, très lente, le stroboscope découpe l’espace.
Vous êtes assis maintenant, vous attendez que commence le film muet. Une vie c’est une vie parmi d’autres.
Rien de plus incertain, y’a comme un goût de déjà…
http://www.youtube.com/watch?v=4o3RnLxzExo
19:11 | Lien permanent | Commentaires (2)
pas tous les jours
19:04 | Lien permanent | Commentaires (0)
mode, emploi, contre-emploi, fausse rumeur
Prenez le torrent.
Essorez-le.
Voyez comme il résiste avec son eau.
Voyez comme il dévale les espaces rocheux.
Essayez une nouvelle fois, mettez votre colère.
Mettez-y la force de votre joie.
Voyez comme il résiste.
Un torrent est constitué de résistance.
Posée une barque dessus.
Choisissez-la légère. Montez dedans. N’y allez pas à trop
Montez et dites à vos amis de se faire petits.
Dites que personne ne doit se rendre compte qu’ils sont plein. Commencez peut être par ramer. Puis.
Abandonnez les rames, plongez directement les bras dans l’eau. Sentez le bonheur du frais. Soyez soulagés. Faîtes avancer la barque avec vos muscles. Riez. Eclaboussez.
Faites taire vos amis s’ils crient trop fort.
Les gorges n’aiment pas les cris. Les gorges rocheuses et naturelles n’aiment pas les cris. C’est une fausse idée que l’on a, à toujours chercher l’écho. Elles détestent le bruit. Le rire en revanche, ça oui.
Une fois que vous avez pris de la vitesse, lâchez tout. Lachez les mains, lachez le torrent, lâchez la barque. Volez au dessus. Vous n’avez plus de chemise elle est remplacée par l’eau. Vous n’avez plus de sourire il est remplacé par l’eau. Les images défilent tellement vite sur le côté, on croirait un peintre pressé par le temps.
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28 avril 2012
oral paysage
ORAL PAYSAGE from mariericheux on Vimeo.
18:27 | Lien permanent | Commentaires (3)
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je suis aimante sous la pluiegrasse
je crois en notre abri
18:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
dénouer les estomacs
normalement c’est interdit. c’est risqué près de l’eau. ce serait dommage de vous casser quelque chose. normalement le porte bagage est fait pour porter des bagages, un jour comme ça où vous devriez rentrer chez votre mère, lui rapporter son courrier, je sais pas un jour, il vous faudrait revenir des courses un peu chargé
mais le porte bagage n’est pas calibré pour qu’on y pose des fesses ou un cœur aussi rempli d’oxygène.
normalement à cette heure-ci de la nuit, on n’éclate pas de rire sans retenue le rire ça résonne et les voisins, juste au dessus du fleuve ça risquerait de leur faire une drôle d’impression autant d’amour projeté en l’air.
normalement passé un certain âge, on ne se prête à de pareilles courses déjantées, les pavés sont glissants et on pourrait s’y blesser
et puis, je ne sais pas, faudrait voir ce qu’en dit la police, mais ce sourire, là, si large, envahissant, bientôt ça leur monterait derrière les oreilles, et ça chatouillerait le crâne, ce genre de sourire vous lui donnez un peu, il vous prend en entier, je ne sais pas vraiment si c’est légal
en résumé, une femme pédale près du fleuve, il 4h30 passés, sur le porte bagage à l’arrière, un homme a dénoué sa cravate ses souliers ses lacets d’estomac ils sont heureux ils rient comme on patauge dans l’écume, ils chantent parfois pour les mouettes qui siestent pas loin. si rien de cela n’est autorisé, faut tout changer.
17:59 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : marie richeux, polaroid